dimanche 16 août 2009

Soleil vert

“Soleil vert”

Avez -vous vu ce film? Non ! Tant mieux si vous souhaitez garder les yeux fermés sur la triste réalité que nous laisserons à nos descendants ! S’il fallait résumer le synopsis de cette production apocalyptique de Richard Fleisher, disons que le thème est celui de la terre ravagée par la pollution, au point que les divers gouvernements recyclent les cadavres humains pour nourrir le tiers monde. Fiction ? Peut-être en 2000, mais attendez donc au XXIème s.

J’aurais certes mauvaise grâce à tenter d’apporter de l’eau au moulin de savants tels que Jeanne Brugères-Picoux ou de mon ami Maurice-Paul Durand . Leur science me dépasse de très loin. Ma réflexion est plutôt celle d’un péquin banal qui traîne ses bottes en France et sur tous les continents et qui livre ses impressions toutes bêtes sur ce qu’il a pu voir.

Et quand on pense que tout ceci se passe pour une question d’argent! Rien ne se perd , tout se recycle . Or les protéines animales coûtent chez nous en Europe bien moins cher que les protéines végétales. Une économie de cinq milliards de francs par an, ce n’est pas négligeable.

On se plaint depuis longtemps de l’épandage des lisiers bretons. Pas Danone bien sûr qui fait fortune chez les celtes avec ses eaux minérales. Que dire alors de l’utilisations des boues de stations d’épuration ? Savez-vous que les tomates que vous mangez, les carottes , navets et pommes de terre ont crû grâce aux matières fécales humaines et aux résidus de fosses septiques, en plus des détergents , du cuivre et du plomb ? Le meilleur Champagne s’en est émulsionné mais les Français ne semble pas s’en émouvoir.

Et la crise de la vache folle s’émousse. Pourtant les méfaits et dégats que cette protéine mutante, le prion, au coeur de l’encéphalite spongiforme bovine deviennent banals pour le mobile vulgus.
Mais comment accepter que l’on décore du Mérite agricole des hommes qui exportent les stocks douteux de bovins vers l’est de l’Europe? Comment accepter que l’on invoque la sauvegarde de l’emploi quand on empoisonne la terre entière et les générations à venir.
C’est que les multinationales ( General Food, BASF, Nestlé, DuPont, Danone, Unilever et Monsanto ) n’ont de conscience autre que celle de la rentabilité. Or elles contrôlent plus des trois-quarts du marché mondial. En Pologne j’ai vu la firme Philip Morris distribuer le café Grand’Mère et Malabar , et aux USA le chewing-gum Hollywood. Et comme la nicotine a mauvaise odeur outre-Atlantique, Philip Morris, avec force publicité, vend ses cigarettes en Asie. Pour se donner bonne conscience ce géant du tabac à l’ est est devenu géant de l’agroalimentaire à l’ouest. Il faut savoir s’adapter. C’est au Pakistan que j’ai appris que Nestlé détenait Mont-Blanc, Vittel, Gervais, KitKat, Buitoni, Fido, Perrier, Gloria, Findus et Maggi. Et je n’ai pas tout vu. A Singapour dans la boutique Danone on vend Kronenbourg, Kanterbrau et toute une litanie d’eaux minérales. Dans un restaurant de Pékin j’ai bu de la bière Danone sous le nom de Xing Ying; à Varsovie Danone vend son fromage blanc sous la marque “Pyszny” (= “exquis”, en polonais). A Delhi et à Saïgon la marque Brittania vend les biscuits Danone. Dans ma jeunesse Unilever était une marque de savon. A Dubaï , cet été, Unilever vendait Benedicta, Boursin, Royco et Astra.

Un ami, éleveur de bovins dans le sud-ouest, m’a narré la plus rocambolesque histoire en matière d’alimentation de son cheptel. Son père, il y a 40 ans, avait reçu la promesse d’opulentes subventions s’il aménageait une unité de séchage de lait. Son renom, dans la région, il l’avait gagné sur le principe du veau “ élevé sous la mère “. Les autorités et la FNSEA l’avaient convaincu qu’il valait mieux nourrir les veaux à la poudre de lait! Pis encore, le Gouvernement allait lui donner de l’argent pour l’inciter à acheter de la poudre delait. Qui paye donc ce gaspillage ? Le contribuable. Il n’est peut-être pas loin le temps où nous pourrons obtenir veau, vache, cochon, poulet sans bourse délier. Puisque nous les aurons déjà payés avec les impôts. Le troupeau de notre ami se compose de Holstein et de Limousines: celles-là pour le lait, celles-ci pour la viande. Mais les veaux Holstein sont si maigres que des hormones sont nécessaires pour qu’ils prennent du poids. Et voilà qu’ il y a trop de veaux. Alors le Marché commun les achètent, les stocke puis les brade. Et tout cela grâce à d’autres subventions. Ainsi va le monde. Quand les chambres froides européennes sont saturées, une petite prime à l’éleveur l’incitera à vendre son veau d’une semaine à l’usine de farine de viande.Et le cercle infernal est relancé.

Alors méfiez-vous du label , arrangez-vous avec un éleveur et cultivez votre jardin. La vache folle n’a pas fini de faire parler d’elle. On n’a encore rien vu, les amis !
B e r n i e


UNION EUROPÉENNE
“ Ou elle vous plait ou vous en sortez “ Ce devrait être aussi simple que cela
Dans la mythologie de nos décideurs bruxellois le réglement 2257/ 94 prévoit que la banane doit avoir une courbure de tant de degrés, 14 cm. de long et 27 mm d’épaisseur. Par contre son goût peut être abject . Cela n’intéresse pas la Commission.
J’ai perdu de vue les mensurations imposées au camembert. J’espère seulement que les technocrates européens n’imposeront pas chez nous les normes qui font du camembert américain un fromage peut-être inaltérable , mais insipide.
Ces recommandations comminatoires nous coûtent si cher et s’avèrent si stupides que j’en viens à souhaiter que le responsable de la banane soit , pour de bon, mis au régime et que celui du fromage se fasse plus coulant .
B e r n i e d e T o u r s

Amours, délices et orgues
Un ami, facteur d’orgues chez W.Telford à Dublin, m’adresse copie d’une directive reçue de la Commission européenne. À se demander si l’ U.E. n’a pas d’autre occupation plus urgente. Voici qu’après la courbure de la banane et la forme du Camembert, nos fonctionnaires européens sont grassement remunérés pour créer des problèmes aux organiers.
Sous la référence “ Emission de poussière dangereuse ”, l’ordre est donné aux artisans de ne plus employer de plomb dans la confection des tuyaux d’orgue à compter du 1er juillet 2006. A moins, précise la directive que l’envoi d’air dans les dits tuyaux se fasse par une pompe à main comme autrefois, et non par ventilateur électrique comme de nos jours. Et pour clore l’injonction la Commission européenne de déclarer que seules seront prises en compte les demandes de dérogation.
J’ai donné un “ tuyau” à mon ami Patrick : qu’il demande à Bruxelles, pour réduire les coûts et la paperasserie :“ Que reste-t-il permis de faire ? “
B e r n i e Mai 2005

TURQUIE, cheval de Troie ?

Il n’est pas de semaine, depuis cinq ans, où ne m’est posée la question : « Êtes-vous pour l’admission de la Turquie dans l’Union européenne ? »
Si j’écoute mon cœur, je dis « Oui ! » car depuis un demi-siècle je rêve du monde que je parcours sans cesse comme d’un grand village. Tous les hommes s’avèrent complémentaires et tous caressent le même rêve : Vivre en paix .
Et puis je retourne en Turquie et mon rêve apparaît utopique. Que reste-t-il de la sagace et clairvoyante décision de Mustapha Kémel, alias AtaTürk (=père des Turcs), de « rendre à César ce qui est à César » et de confiner les manifestations religieuses et la langue arabe aux mosquées.
Fréquent visiteur des universités d’Istanbul, d’Ankara et de Denizli, je reste pantois face au défi que les islamistes manifestent face à la loi en vigueur : les jeunes étudiantes voilées, inconnues il y a deux lustres, sont de plus en plus nombreuses sur les campus.
L’élection de R.T.Erdogan en 2002 motiva un moment la crainte des laïcs, pour la plupart citadins et de la Turquie occidentale, car les campagnes ont gardé vivaces les coutumes islamiques et plus on se déplace vers l’est, plus on sent l’ascendant du clergé musulman sur la population.
Et même si le Premier ministre, ancien « séminariste » à l’école coranique et imam d’occasion à la mosquée, excipe de sa bonne foi en la laïcité, il ne déconseille pas à son épouse Emine ni à ses filles de porter le voile, alors que la loi qu’il est sensé promouvoir l’interdit.
Son ami Abdullah Gül, ex-membre du Parti de la Vertu, serait même devenu Président du pays, si l’armée n’avait fait pression et si l’opposition manifestant en foule dans les rues d’Istanbul et d’Ankara n’avait boycotté le vote.
Y regardant de plus près, à l’écoute d’amis turcs lucides , je m’aperçois que ,depuis l’élection d’Erdogan, armée mise à part, l’intégrisme islamique enveloppe insidieusement tous les rouages de la nation et jusque dans l’intimité des chambres à coucher : interdiction de l’alcool,, Coran obligatoire à l’école publique, révision des manuels scolaires jusqu’à la suppression de toute référence au darwinisme, séparation des sexes à la piscine, discriminations de plus en plus brutales à l’égard des chrétiens et des juifs, remplacement des fonctionnaires laïcs par des religieux, fussent-ils non-diplômés, suppression de la cantine au Ministère de l’Education pendant le ramadan, etc.
Autant de signes alarmants m’incitant à oublier mon cœur pour écouter la raison. J’ai fait un petit compte : si dans une décennie la Turquie entrait dans l’Union européenne, ce seraient, tenez-vous bien, CENT MILLIONS de musulmans qui s’ajoutant aux millions résidant en France et en Allemagne, éliraient un imam à la présidence de l’Europe, de civilisation judéo-chrétienne.
Bernie 1er juin 2007

Les petits dragons d’Europe
La rumeur est courante : “Comment voulez-vous lutter face aux entreprises qui ont délocalisé leurs manufactures en Chine , en Corée ou à Taiwan ? “
Il y a mieux maintenant, ou pire selon qu’on est vendeur ou acheteur.Trois nations européennes assurent les mêmes avantages que l’Extrême Orient : la Hongrie, la Pologne et l’Estonie, des républiques qui attirent les investisseurs occidentaux grâce au coût peu élevé de la main d’ oeuvre ( le quart de ce qu’elle est chez nous), à la facilité des formalités, à l’absence de paperasserie administrative, à la modicité des taxes, à la compréhension des syndicats et . . . au courage des ouvriers. Quant aux charges, elles plafonnent au dizième de ce qu’elles sont par exemple en France.
Ces trois pays étaiet encore colonies soviétiques , il y a 15 ans .
A Tallin, à la réunion du Rotary International à laquelle je participais, au restaurant “Le Bonaparte”, ce mercredi soir, j’étais le vilain petit canard. Outre les Estoniens, mes commensaux étaient allemands, hollandais, américains, danois et finlandais, ces derniers avec l’avantage de partager la langue estonienne des autochtones (une des 3 seules langues - basque, hongrois, finnois - ne ressortissant pas à notre famille linguistique indo-germanique) . Tous étaient hommes d’ affaires.
Hans Schäffer , cadre supérieur munichois ,me dit :
“ Nous fabriquons 50% de notre production en Estonie et à St Pétersbourg en Russie. L’an prochain nous ouvrons deux usines en Lithuanie et en Lettonie et nous avons de grands projets, maintenant que les Pays Baltes seront intégrés à l’Union Européenne. Ce sont des pays stables; la main d’oeuvre est hautement qualifiée ( le quart de nos employés de Tallin sont diplômés de l’Université ) et après 70 ans d’engourdissement soviétique, la population n’a qu’une idée : travailler, travailler , travailler, pour vivre à l’aise dans une évolution culturelle dynamique “.
L’impôt sur le revenu plafonne à 26%
Ce qui m’a le plus surpris chez ces hommes d’affaires, c’est qu’ils ne transportent plus comme auparavant d’attaché-cases bourrés de dossiers. Tout juste un ordinateur portable extra-plat. Il paraît que l’Estonie est à la pointe d’ Internet.
Passer du système soviétique au Net, cela me rappelle ces jeunes Américains de mes élèves en 1955 , qui n’ont pas connu les disques 78 tours. L’an prochain les Estoniens doivent voter . . . on line .
Bernie de Tours 3 . 9 . 04

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