vendredi 28 août 2009

INFOs : Diem ex die

Gare à l’ortogaffe !
Voilà que les entreprises commencent à s’inquiéter des lacunes en orthographe. Il était temps ! Je me rappelle les détracteurs parlant de « la science des ânes ». Cette science est en voie de prendre sa revanche, après avoir été délaissée, malmenée, torturée par les descendants des soixante-huitards. IL faut voir l’horreur des copies d’examens, qu’elles soient de candidats bacheliers ou d’étudiants en fac. Il faut être un retardé mental ou un démago forcené pour ridiculiser la « dictée » d’antan .
Évidemment la démission généralisée conjoncturelle associée aux « textos » et autres « e-mails » en faveur s’avère en partie responsable des ravages, mais il est réjouissant de noter la création d’une nouvelle profession dans les entreprises qui se respectent : celle du « coach en orthographe ». Et dès qu’il s’agit de créer des emplois utiles, pourquoi ne pas y donner à fond ?
Bien sûr l’orthographe est une convention, mais comment se comprendre autrement. Et que dire de l’effet négligé , et de la mauvaise publicité qu’entraîne la « dysgraphie » si je puis me permettre ce néologisme. Pourquoi accepter d’ ajouter cette défaillance évitable, ce vice nouveau, cette « maladie devenue honteuse », aux multiples dysfonctionnements morbides naturels tels que la dyslexie (difficulté à reproduire l’oral à l’écrit), la dyslalie ou dystomie (difficulté de prononciation), la dysmnésie (affaiblissement de la mémoire), la dysphasie (difficulté à parler), voire la dyslogie (trouble du langage dû à l’intelligence défectueuse).
Quel exemple délétère que ces quatre fautes dans dix lignes écrites par Madame le Ministre des Écoles dans les années ’80 !
Bravo au critère de sélection par l’orthographe que viennent d’ajouter pas mal de cabinets de recrutement. J’ai noté un nouvel indice relatif à l’orthographe que ces cabinets donnent à leurs clients lorsqu’ils présentent la candidature de personnels à un poste comportant une part de rédactionnel. Ces candidats peuvent toujours tester leurs connaissances en ligne avec le programme « projet Voltaire ». C’est un peu comme le niveau TOEIC (Test Of English for International Communication) requis par nombre d’entreprises mondiales.
Si,vous, parents, grands-parents, oncles ou tantes de jeunes à la recherche d’un emploi, êtes sensibilisés à l’importance de l’orthographe, sachez que vous pouvez communiquer à ces jeunes votre intérêt, en le matérialisant de façon badine , mais instructive et persuasive , par une approche de la philologie telle que proposée par SCAL parmi ses séances d’animations mensuelles (les mardis à 9h30) animées par
Bernie .



La langue la plus difficile


Combien de fois ai je, en qualité de professeur de langues, entendu de mes compatriotes l’assertion : « Le français est la langue la plus complexe du monde ! », prononcée avec un fort accent de supériorité.
Si la grammaire française est certes fort élaborée, l’anglais, lui, présente, il semble, une difficulté certaine de prononciation.
Concédons cependant qu’à l’instar de notre langue, l’anglais dit : « Your nose runs, your feet smell ! ». Les pièges ne manquent pas pour l’étranger imprudent.
Il faut nonobstant reconnaître par exemple qu’en comparaison du français ou de l’espagnol, la conjugaison en anglais est aisée, les genres logiques et le pluriel, une douzaine de mots mis à part, fort simple avec l’adjonction de la lettre « S ».
L’espagnol a 6 formes pour le présent, deux subjonctifs passés, qui, avec 6 formes pour le prétérit, l’imparfait, le futur, le conditionnel et le subjonctif présent donnent un total de 48 formes au verbe. L’allemand a bien 3 genres, mais moins logiques que l’anglais. Mark Twain se demandait pourquoi une jeune fille, en allemand, n’a pas de sexe ( das Mädchen) alors que le navet en a un (die Steckrübe).
Si le français a 13 façons d’orthographier le son « O » (o, ot, ots, os, ocs, au, aux, aud, auds, eau, eaux, ho, et ö) un lexicographe, humoriste américain, a noté que « GHOTI » aurait pu se prononcer « FISH » : avec « gh » comme dans « cough », « o » comme dans « women » et « ti » comme dans « motion ». Mais l’orthographe est accessoire dans la complexité d’une langue. Avouons que l’anglais est une langue simple douée d’une orthographe absurde.
Lorsqu’en 1955 il me fut offert dans un lycée des Etats-Unis l’occasion de donner des cours de latin, mes élèves déclarèrent tous que cette langue classique dépassait les autres en difficulté. Il me prit de fait autant de temps pour leur faire comprendre que les désinences des 5 formes obliques facilitaient au contraire la compréhension, chaque cas précisant la fonction, qu’il m’en fallut pour détromper mes étudiants français d’une apparente difficulté du sanskrit avec ses 8 cas. Même remarque pour le finnois. J’ai noté que plus une langue s’éloigne de notre langue maternelle, plus on la trouve difficile.
Essayez donc de faire prononcer à un Anglais la lettre « R » grasseyée ou la lettre « U » de « chapeau pointu turlututu » ou encore la glottale fricative du « ch » des Allemands, ou des Écossais d’ailleurs. Quant aux jeunes Français, ils distinguent mal les 3 prononciations du « A » dans father, fate et fat.
Pour un Américain les nasales du français, du portugais et du polonais dépassent l’entendement.
Certains trouvent ardue la prononciation tonale du mandarin. Que dire alors des 6 tons du cantonais ou des 8 tons des Min du Fujian et de Taïwan ?
Et tout cela est encore simple face à la prononciation des consonnes. Si des lettres telles que P, T, K, M, N se retrouvent dans la plupart des langues, certaines consonnes présentent des variétés infinies : égressive ou ingressive (comme le clic du zoulou), éjective (avec coup de glotte simultanée), pharyngale (courantes dans les langues sémitiques comme l’arabe ou l’hébreu) ou palatale ( comme l’initiale de « gnon »).
Les langues austronésiennes, comme celles de la famille malayo-polynésienne de Madagascar ou de l’île de Pâques, ont les sons les plus simples qui soient, mais je n’ai jamais su reproduire plus de 3 ou 4 des 78 sons consonantiques de la langue oubykh (N.O. du Caucase) dont le dernier locuteur naturel, Tevfik Esenç est mort le 7 octobre 1992, les autres ayant été victimes d’un génocide tsariste vers 1860. Cette langue agglutinante ergative, à 4 cas obliques, exprimait dans ses verbes non seulement le sujet, mais aussi une trace de l’objet direct et indirect. C’est T.Esenç qui, à Istanbul, aida G.Dumézil dans ses recherches linguistiques.
Pour moi les sons les plus curieux sont d’une part ceux du xhosa (Afrique du Sud) avec leurs clics semblables à celui du charretier pressant son cheval, et ceux de la langue !xoo du Botswana où un collègue de l’Université de Gaborone me déconseilla fortement de m’entraîner à prononcer les clics au risque d’hypertrophier durablement mon larynx.
Sur le plan morphologique les grammaires de notre famille linguistique indo-européenne, même le latin avec ses 6 cas, font pauvre face aux 14 cas de l’estonien (famille finno-ougrienne).
Le russe est pratique avec ses couples de verbes aux « aspects » perfectif et imperfectif et surtout sa litanie de verbes de mouvement comprenant, comme l’anglais, le moyen de transport ou le mode pédestre. En fait il semble que pour un Moscovite ou un Polonais d’ailleurs le voyage compte davantage que la destination.
Devant la cohérence des genres , par exemple en anglais ou en espagnol, l’illogisme des genres en français ne peut échapper à personne, mais si un Anglais a du mal à les mémoriser, que dire des 350 genres qu’offre la langue bora parlée dans la région d’Iquitos au Pérou ainsi qu’au S.O. de la Colombie.
Les langues agglutinantes s’avèrent être une autre curiosité qui regroupent de multiples morphèmes autour d’une racine. C’est ainsi que l’adverbe anticonstitutionnellement comprend plusieurs morphèmes, tout comme l’anglais antidisestablishmentarism qui, avec ses 28 lettres et ses 7 morphèmes est une réelle curiosité. Et pourtant l’anglais et le français ne sont pas des langues agglutinantes. Mais le procédé s’avère courant : en face du chinois, langue isolante ou du latin, langue flexionnelle, le procédé d’agglutination est fréquent en swahili, en japonais, en hongrois, en finnois et en turc. C’est ainsi qu’à Ankara un Turc dit à un Pragois :
«çekoslovakyalilastiramadiklarimizdanmissiniz ? » ; pas moins de 44 lettres qui ensemble signifient « seriez-vous de ces gens qu’on ne pourrait croire tchèques ». Ou encore pour se plaindre de Parisiens, ses locataires de vacances, un ami d’Antalya m’avoua : « Evlerindemisçesine rahattilar ! », deux mots pour dire : « Ils ont laissé un foutoir comme s’ils s’étaient crus chez eux ! ».
C’est en Papouasie qui , lors de ma première visite en 1965, avait 500 langues, alors qu’en 1996, c’est à dire juste 30 ans plus tard, j’ai noté que tous les habitants avaient l’anglais comme lingua franca, que j’ai trouvé la plus grande concision verbale. La désinence des verbes indique jusqu’à quel moment de la journée a lieu l’action. Ainsi telbener signifie « il boit le soir ». Si un verbe a un COD, la désinence indique la taille du complément ; ainsi kitobana signifie « il donne 3 grosses choses (à quelqu’un) au soleil ». De même gwerantena veut-il dire « placer une grosse chose par terre à côté ».
Un aborigène de l’Australie septentrionale où la langue ne connaît pas les adjectifs droit et gauche , m’avertit que j’avais une fourmi sur ma jambe « sud-ouest ». Et même un tout jeune enfant sait ainsi s’orienter. Lorsque mon hôte me demanda où j’allais après ma visite chez lui un midi , je dus répondre : « nord nord-est pas loin ».

Et si sur des dizaines de milliers de langues parlées autrefois, il n’en reste actuellement que 6.000 et que la mondialisation signe la disparition d’environ 25 langues par an, on peut deviner laquelle subsistera à la fin du monde.

Quant à la langue la plus difficile, c’est toujours celle qu’on ne comprend pas.
B e r n i e
Dilemme chinois
Un vieil ami de Pékin, ex-journaliste, ex-enseignant, ex-membre du Parti, qui a viré sa cuti in petto, m’annonce que son fils, brillant doctorant à l’Université Beida, alors qu’il a rej
eté depuis longtemps les idées marxistes instillées par ses profs, a accepté sa co-optation au sein du Parti. Il aura ainsi l’assurance d’un emploi et l’accès aux précieuses relations.
Il va donc rejoindre les 76 millions de membres du PCC qui font la pluie et le beau temps pour 1.330 millions de Chinois.
Il sait bien qu’il n’aura d’autre pouvoir que d’endosser, sans discussion la décision des chefs, une procédure assurant le confort immédiat au prix d’instabilité à long terme.
Avant de passer les commandes à Hu Jintao, Jiang Zemin, chef du Parti de 1989 à 2000, avait osé avouer : « Le Parti ne pourra survivre sans démocratie parmi ses membres ».
Hu Jintao avait semblé retenir la leçon, mais alors que la fin de son mandat approche ( en 2012), il insiste sur le centralisme et l’interdiction de toute opposition.
Depuis 2000 le Parti recrute les entreprises privées, tout en y installant des cellules. Il adopte sans scrupule cette contradiction , car elle est payante, du libre marché, de l’assistanat aux entreprises d’Etat et de l’intolérance envers l’opposition. Il sait pertinemment que l’absence d’autocritique favorise la corruption, que le népotisme engendre le ressentiment. Il est pragmatique.
Hu Jintao sent bien le danger, qui prêche publiquement pour la démocratie à l’intérieur du Parti. Des mots , car dès qu’un journaliste, tel Liu Xiaiobo, fait écho de ses paroles au profit d’une vulgarisation au pays entier, il est inquiété et mis en prison, pour onze ans.
Après les insurrections au Tibet et au Xinjiang, et à l’étranger les manifestations en Iran, Hu Jintao renforce les troupes de sécurité, contrôle sévèrement Internet et interdit purement et simplement Facebook et Twitter.
Et pourtant la nomination récente de deux Gouverneurs mettent du baume au cœur : celles de Hu Chunhua en Mongolie intérieure et de Sun Zhengcai au Jilin. Ils sont tous deux quadragénaires. B e r n i e 4 janv. 2010



B R I C
(acronyme inventé par Goldman Sachs)
Depuis deux décennies les Titans du XXIème s. se manifestent : la Chine comme atelier, l’Inde pour les services et le Brésil comme potager de la planète.
Et voici que vient de naître le sigle BRIC ( Brésil, Russie, Inde, Chine). Je n’avais point pensé à la Russie car malgré l’immensité de son territoire et le potentiel de ses richesses naturelDilemme chinois
Un vieil ami de Pékin, ex-journaliste, ex-enseignant, ex-membre du Parti, qui a viré sa cuti in petto, m’annonce que son fils, brillant doctorant à l’Université Beida, alors qu’il a rejeté depuis longtemps les idées marxistes instillées par ses profs, a accepté sa co-optation au sein du Parti. Il aura ainsi l’assurance d’un emploi et l’accès aux précieuses relations.
Il va donc rejoindre les 76 millions de membres du PCC qui font la pluie et le beau temps pour 1.330 millions de Chinois.
Il sait bien qu’il n’aura d’autre pouvoir que d’endosser, sans discussion la décision des chefs, une procédure assurant le confort immédiat au prix d’instabilité à long terme.
Avant de passer les commandes à Hu Jintao, Jiang Zemin, chef du Parti de 1989 à 2000, avait osé avouer : « Le Parti ne pourra survivre sans démocratie parmi ses membres ».
Hu Jintao avait semblé retenir la leçon, mais alors que la fin de son mandat approche ( en 2012), il insiste sur le centralisme et l’interdiction de toute opposition.
Depuis 2000 le Parti recrute les entreprises privées, tout en y installant des cellules. Il adopte sans scrupule cette contradiction , car elle est payante, du libre marché, de l’assistanat aux entreprises d’Etat et de l’intolérance envers l’opposition. Il sait pertinemment que l’absence d’autocritique favorise la corruption, que le népotisme engendre le ressentiment. Il est pragmatique.
Hu Jintao sent bien le danger, qui prêche publiquement pour la démocratie à l’intérieur du Parti. Des mots , car dès qu’un journaliste, tel Liu Xiaiobo, fait écho de ses paroles au profit d’une vulgarisation au pays entier, il est inquiété et mis en prison, pour onze ans.
Après les insurrections au Tibet et au Xinjiang, et à l’étranger les manifestations en Iran, Hu Jintao renforce les troupes de sécurité, contrôle sévèrement Internet et interdit purement et simplement Facebook et Twitter.
Et pourtant la nomination récente de deux Gouverneurs mettent du baume au cœur : celles de Hu Chunhua en Mongolie intérieure et de Sun Zhengcai au Jilin. Ils sont tous deux quadragénaires. B e r n i e 4 janv. 2010
les, son avenir me semble plombé par la gangue stérilisante des penaillons soviétiques ( corruption, violences, etc.) et la perte annuelle d’un million d’habitants.
BRÉSIL : Après les déconvenues du XXème s., le Président F.H.Cardoso a su créer, dès l’an 2000 un environnement macroéconomique favorable dont profite actuellement L.I.Lula. Précisons que le Brésil est béni des dieux : la plus grande réserve d’eau douce du monde, les plus vastes forêts tropicales, une fertilité des terrains qui permettent ici ou là jusqu’à TROIS récoltes annuelles ( Le cultivateur chez qui je résidai récemment dans l’Etat de Rio Grande do Sul récolte successivement sur la même terre du tabac, puis du blé et ensuite des haricots, la même année ). Sans parler de son auto-suffisance en pétrole.
Subsistent quelques démons anciens dus à l’inflation ( 700% en 1994) qui caractérisa l’économie du pays jusqu’à la dernière décennie du siécle dernier : la méfiance des 192 millions de Brésiliens envers l’épargne et le niveau élevé des taux d’intérêt ( 8,75% en novembre 2009) s’expliquent.
Grande fut ma surprise lorsque entre deux séjours, en 1986, je découvris trois zéros de moins sur les billets de banque avec l’avènement du REAL et un civil comme président de la République, mais l’inflation était encore à 70% par mois.
La crise financière que nous venons de connaître a eu étrangement peu d’influence au Brésil. Il faut dire que les entreprises et les banques avaient beaucoup appris des dizaines de crises traversées auparavant.En fait le Brésil, décidé de ne pas imiter l’aventurisme américain, a été le dernier grand pays à entrer dans la crise et le premier à en sortir, avec une croissance annuelle prévue de 5% pour 2009.
Tout compte fait le Brésil a toujours été propice aux investissements étrangers, depuis que les Britanniques qui, pour amener jusqu’aux ports les matières premières, ont construit les chemins de fer à la fin du XIXème s. Et ces temps-ci l’argent étranger entre à flot, attiré par une réduction de la pauvreté et l’enrichissement de la classe moyenne. J’ai appris que c’est General Electric qui illumina, dès 1935, le Christ Rédempteur au sommet du Corcovado. Dommage que les frais de fonctionnement de l’Etat aient augmenté cette année de 13% .
Fiat et Volkswagen font florès. Pékin vient d’investir 10 milliards de dollars chez Petrobras en prévision des 200.000 barils de pétrole que le Brésil s’est engagé à livrer quotidiennement à Sinopec jusqu’en 2020.
Quand vous demandez à un Carioca comment son pays arrive à s’en sortir aussi bien de la crise actuelle, il vous répond : « Grâce à ‘jeitinho’ ». l’art de contourner l’obstacle par petits pas.
Et voilà que le Brésil se paye quelques multinationales, telles qu’Embraer, le troisième avionneur mondial, après la privatisation massive d’anciennes sociétés étatiques.
Coupe du Monde de foot-ball en 2014 et J.O. en 2016, voilà qui enthousiasme les Brésiliens et du travail en perspective pour la rénovation des routes, des ports et des aéroports. Quant au pétrole off-shore, le comble des espérances, les champs pétrolifères se situent à 300 km des côtes et à 6 ou 7 km de profondeur. Du travail pour General Electric, compagnie américaine chargée de fixer dans le sol sous-marin les infrastructures, mais je présume que Schlumberger et Total partageront le gâteau.
Cependant le Brésil a encore beaucoup de chemin à parcourir. Tout en dépensant trois plus que la Chine par personne pour la santé, le niveau sanitaire est loin d’être satisfaisant. Et même si le budget pour l’éducation atteint 5% du PIB, il s’avère que le niveau scolaire avoisine les derniers du tableau comparatif de l’ OCDE.
À chacune de mes visites au Brésil me reviennent à l’oreille les plaintes récurrentes de mes compatriotes sur l’administration et les fonctionnaires français. Qu’ils viennent donc voir ici ! Les formalités sont si compliquées et les impôts et taxes si élevés qu’il existe une organisation parallèle..Imaginez que le fisc va jusqu’à accorder des réductions d’impôts aux contribuables qui lui apportent leurs fiches de frais et tickets de caisse pour faciliter le contrôle des entreprises et restaurants.
Dès qu’ils ont un peu d’argent les Brésiliens mènent grande vie. Finies les économies. La vie est courte. La classe moyenne commence à profiter de ce dont jouissaient les Américains il y a un demi-siècle : voiture,maison, carte de crédit. Et la télé de les encourager à dépenser. La main d’œuvre coûte peu. Il n’est pas un super-marché sans une foule d’assistants qui emballent et portent les achats des chalands de la caisse à la voiture. Chez un opticien où je faisais réparer mes lunettes on m’offrit un siège et une tasse de café.
Les meurtres qui étaient en augmentation vertigineuse en 1999 ont considérablement baissé en nombre, mais la police est toujours aussi brutale.
Comme les USA les Etats Unis du Brésil sont très religieux. Les Pentecôtistes font florès. La plus grande multinationale est probablement l’Eglise du Royaume de Dieu.
Le Brésil, pauvre, ressemble de plus en plus aux USA riches. Le paradoxe est évident que le gouvernement de Brasilia dépense beaucoup mais que peu de Brésiliens en profitent.
Sans doute dans les cinq années à venir le Brésil dépassera-t-il la Grande-Bretagne et la France pour accéder au 5ème rang mondial. Il fera même mieux que la Chine où la démocratie n’existe pas, mieux que l’Inde exposée aux conflits ethniques et religieux , et mieux que la Russie qui n’exporte que du gaz, du pétrole et des armes.
Quand je compare la croissance chinoise à la brésilienne, j’opte pour celle-ci car elle s’avère être le fruit d’un consensus démocratique.
Puisse le successeur de Lula, en octobre prochain ( je parierais pour Mme Dilma Roussaff, de père bulgare, qui va bénéficier de la vogue de Lula, plébiscité à 80% ; divorcée pour la seconde fois, elle a tout son temps pour les autres) tenir le cap des réformes amorcées.
B e r n i e ( novembre 2009)




L’Expo universelle de Shanghai
(1er mai – 30 octobre 2010)
Voilà qu’après l’ époustouflant coup d’éclat des J.O. en août 2008, Pékin veut enfoncer le clou et faire de l’Expo de l’an prochain un coup de maître. Qui osera encore considérer la Chine comme un pays sous-développé ?
L’Expo doit prouver aux étrangers, et surtout au peuple chinois, la puissance organisationnelle du Parti, les prouesses de l’ingénierie nationale et la grandeur culturelle de la civilisation chinoise.
Wen Jiabao parle de la réalisation d’un rêve centenaire ( puisque l’Expo prévue en 1910 à Nankin n’a pas eu lieu en raison de la chute de l’Empire mandchou)
L’Expo de Shanghai , avec un budget de 38 milliards d’ €uros, a toutes les chances d’apparaître comme les JO de l’économie. Point question de lésiner sur les moyens : 20.000 maisons ont été rasées sur les rives du Houangpu qui traverse la mégapole de 25 millions d’habitants pour ériger le site, au grand dam des habitants., extension massive du métro, agrandissements des deux aéroports.
Washington qui avait mis un frein aux dépenses prévues pour l’occasion vient d’allouer 62 millions de dollars pour le pavillon des USA, probablement le plus attrayant de tous, avec celui de la R.P. de Chine bien entendu.
J’ai appris que la passerelle piétonnière , demandée à la France, pour traverser le Huangpu, ne sera pas construite. Les prétextes sont nombreux. La rancune est tenace chez le successeur de Mao à l’endroit de notre président. L’économie sera de 120 millions d’€uros.
De même a-t-on annulé l’extension du Maglev ( 430 km/heure) prévue jusqu’au site de l’Expo, qui depuis une dizaine d’années relie le nouvel aéroport au centre ville en quelques instants.
Quand je pense que le vocabulaire anglais avait encore au siècle dernier le verbe « to shanghai » pour dire « forcer qqn ». B e r n i e



Du nouveau dans les rapports sino-vietnamiens
La soeur d’un ami journaliste de Hué m’apprend ce matin que son frère a été appréhendé par la police et incarcéré sans motif.
Lors de ma 3ème visite en R.P. de Chine, en 1979, j’avais assisté dans la ville de Loyang (que j’ai réussi à jumeler avec Tours il y a 20 ans) au défilé de combattants chinois rentrant d’une guerre contre le Vietnam. Surpris je le fus car j’imaginais ces deux pays amis, et ce d’autant plus que les Chinois avaient été battus par leurs voisins, armés par l’URSS.
Plusieurs séjours subséquents à Hanoï m’avaient convaincu de l’inimitié vivace entre les Vietnamiens et leur grand voisin.
Souvent j’ai entendu des collègues du Tonkin ou de Cochinchine s’en prendre à l’hégémonie chinoise et notamment au sujet de la propriété des îles Spratly et Paracel, revendiquées par les deux pays.
Depuis 18 mois, est-ce dû à la crise ?, le Vietnam est dans le rouge et il a fait appel à Pékin qui a répondu affirmativement , notamment en délocalisant quelques usines du Guandong au Vietnam, mais Pékin a clairement exprimé ses conditions: que Hanoï intensifie son contrôle sur les 20 millions de cybernautes qui, parait-il, “contaminent” les Chinois du Yunan.
D’autre part Pékin semble prendre ombrage des investissements américains au Vietnam et des facilités offertes à la marine américaine dans la superbe baie de Cam Ranh, fermée au public, même aux riverains dont mon ami journaliste, où les bâtiments de l’US Navy remplacent les vaisseaux soviétiques d’antan.
L’ami Than, patriote sincère et prudent , n’a jamais écrit quoi que ce soit contre son gouvernement, mais sa soeur me dit que son arrestation a eu lieu après qu’il eut endossé la plainte du héros national presque centenaire le Général Giap, opposé à la violation des lois environnementales à l’avantage de Chinalco dans l’exploitation des mines de bauxite de Da Lat. Bernie oct. 2009




Comment je vois une vraie RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT
BUT : Que le temps scolaire soit une préparation véritable à la vie, un vrai apprentissage pour le choix d’un métier et un lieu attrayant pour l’épanouissement des jeunes.

MOYENS : Synergie indispensable entre l’école et le monde du travail dès la classe de 6ème. Décentralisation de l’Education nationale.

Une observation variée d’idées originales pendant un demi-siècle dans les
établissements d’enseignement sur les 5 continents me fait penser que notre Ministre de l’Éducation devrait adopter des solutions pratiques, économiques et efficaces qui ont fait leurs preuves ailleurs.


DES VIEILLES IDÉES À REPRENDRE :
- l’uniforme à l’école et au collège : pour faciliter l’égalité républicaine.
- une implication responsable des maîtres, surtout au collège, en vivant davantage avec les élèves (récréations, cantine, etc.) pour mieux les connaître.
- contrat de résultat au primaire pour la maîtrise de la lecture et de l’écriture et, si le maître est compétent, l’initiation à l’anglais dès le C.E.1

DES NOUVEAUTÉS :
- l’apprentissage ludique des alphabets grec et cyrillique (les 2 seuls alphabets non-latins de l’Union européenne), par exemple au rythme de 2 lettres par semaine, qui passionnerait les élèves et leur permettrait de comprendre des centaines de mots, par exemple bulgares ou russes, sans avoir appris ces langues.
- De la 6ème à la terminale : cours académiques le matin et, l’après-midi, pour les élèves peu motivés pour l’école traditionnelle, initiation à un métier dit manuel, différent chaque année. Sept années, soit sept métiers permettraient aux jeunes de découvrir des goûts ou dons qu’ils ignorent, au simple contact des artisans.

APRÉS LE BAC :
Restauration d’un examen d’entrée à l’Université, style propédeutique, qui éviterait à des centaines de milliers de jeunes la déception de découvrir, après une ou plusieurs années perdues, qu’ils ont fait fausse route, alors qu’ils auraient pu trouver joie de vivre et épanouissement dans un métier rémunérateur.

UNE MESURE DE SALUT PUBLIC :
Restauration du service nationale de 12 mois :
A/ Période de 4 mois en France pour un brassage harmonieux des diverses couches sociales et ethniques de la population française, la poursuite ou mise à niveau de l’instruction de base ( lire, écrire) et l’initiation pratique aux langues anglaise et allemande.
B/ Seconde période de 4 mois, dans une “caserne” anglaise, en échange d’un même contingent d’anglais en France.
C/ Troisième période de 4 mois, dans une “caserne” allemande, en échange d’un même contingent d’allemands en France.
Au bout de l’année, et sans budget dispendieux ( réciprocité), les jeunes :
- auraient appris à (mieux) se connaître entre Français,
- auraient ouvert les yeux sur les potentialités d’une Europe unie,
-se débrouilleraient en anglais et en allemand en vue d’une promotion professionnelle plus aisée. Bernard A. AUBERT


Réforme de l'orthographe

Qu'elle m'a fait fulminer la dictée dite « de Mérimée », assénée de toute évidence avec un amusement sadique par notre professeur de français en classe de Quatrième !
Et puis l'âge de raison arrivé, je me suis pris d'admiration pour la langue française, avec d'autant plus de délectation que l'orthographe, redoublement de consonnes mis à part, servait de passerelle salvatrice idéale vers l'étymologie de ses origines latine et grecque.
Quelle mouche peut donc piquer tous ces réformateurs à courte vue qui n'ont de cesse de proposer, menée récurrente depuis des décennies, une pseudo-simplification de l'orthographe,? Au nom de quelle vertu souhaitent-ils une égalisation castratrice des graphies ?
Depuis 1968 les « bélîtres du pédagogisme » comme les nomme si justement notre confrère J.P.Brighelli, prétendent promouvoir la jeunesse défavorisée , alors qu'ils l'affaiblissent en la privant d'un ascenseur social à la portée de tous.
Respecter et faire respecter l'orthographe me semble être la forme la plus élémentaire de l'esprit républicain. Bernie




60 ans de Chine populaire
Le 1er octobre prochain Pékin la Rouge fêtera son soixantième anniversaire. Même si le Grand Bond en Avant de Mao, en 1958, s’avéra être une régression catastrophique, entraînant une famine sans précédent, le succès de la Révolution chinoise qui, en dix lustres, fit passer l’Empire du Milieu du Moyen-Âge au XXIème s. est éclatant.
Depuis trente trois ans que je parcours la Chine, au cours d’une quarantaine de séjours, je n’ai jamais vu, à l’inverse de l’URSS, une seule queue à la porte d’un magasin d’alimentation. Mais l’homme ne vivant pas que de pain, il est non moins évident que le système politique reste humainement peu enviable.
Il y a encore un demi-siècle l’espérance de vie du Chinois était de 37 ans, elle est aujourd’hui de 72 ans. L’analphabétisme touchait alors 80% de la population. Aujourd’hui seulement 20% ne savent pas lire. Famines et épidémies décimaient les campagnes. Et pourtant la population n’excédait pas 500 millions d’habitants, alors qu’elle dépasse le milliard 300 cent millions aujourd’hui.
La Chine est un cas : république socialiste multinationale, pseudo-démocratie populaire, en réalité régime autoritaire mené par un parti unique tout puissant. Une économie dite socialiste de marché, en fait capitaliste d’État, à la croissance moyenne annuelle à deux chiffres depuis que Deng Xiaoping a dit à ses compatriotes : “ Enrichissez-vous!” Une langue officielle, le mandarin, et huit dialectes. Une cinquantaine de minorités nationales avec leurs propres langues.
C’est le pays de la démesure, des excès en tout genre, des contradictions, qui a décidé de ne plus se laisser marcher sur les pieds, après avoir été humilié par l’Occident et le Japon pendant un siècle.
Et quand on pense que c’est le surplus de compte-courant chinois qui est à la racine de la crise financière que nous connaissons. Chine et États-Unis se tiennent par la barbichette: Pékin disposant de la majorité des bons du trésor américains et l’Amérique étant le plus gros importateur de produits chinois.
Pour les J.O. de l’an passé, les Chinois avaient mis le paquet. IL est à prévoir qu’ils vont récidiver pour le 1er octobre 2009 et pour l’Expo universelle de Shanghai qui ouvre, pour six mois, ses portes le 1er mai 2010.
Le calme et l’ordre s’imposant, Pékin a considérablement renforcé ses effectifs policiers, assistés de centaines de milliers de volontaires civils.
Pour l’heure c’est le 1er octobre prochain qui servira de répétition générale. Après tout ce sera pour Hu Jintao la première parade militaire de son règne Pour anesthésier le bon peuple, le gouvernement a prévu une baisse du prix du prix du porc et des oeufs pour l’occasion. Quant à l’augmentation annoncée de l’essence, elle sera différée de trois semaines. Ce qui n’empêche pas la Sécurité d’intensifier la répression chez les journalistes et les cybernautes.
Peu de pays de l’envergure de la Chine ont connu trois révolutions majeures en moins d’un siècle : la révolution républicaine en 1911, la prolétarienne en 1949 et la culturelle en 1966.
Or, depuis une décennie, ce sont les paysans qui se révoltent. Les jacqueries se multiplient. Il faut dire que le hiatus est abyssal entre les 700 millions de ruraux laissés-pour-compte et les citadins qui gagnent en un mois ce que gagne un paysan en un an. En aucun cas le clivage économique ne doit s’avérer prémice d’une 4ème révolution.
La Chine pragmatique avance au jugé, à tâtons, mais sans relâche, sûre d’elle-même. On dirait un pendule oscillant entre Confucius et le Big Business.
Elle se saoule de modernité, mais entretient des camps pour opposants. Elle tient à sa place dans l’OMC, mais pratique le protectionnisme. Elle va envoyer un homme dans la lune, mais use du piratage scientifique. Elle se pare de prestige culturel, mais impose la censure. Elle favorise l’initiative individuelle mais contrôle les masses. Elle affiche 10% de croissance et tient au Parti unique. C’est le parangon des contradictions radicales.
Et pendant ce temps la France politicienne hésite à intégrer l’ Union européenne, seule entité capable de faire face à la poussée démographique de l’Afrique, à la poussée idéologique de l’islamisme et à la poussée économique de la Chine.

B e r n i e 14 sept 2009




Bon courage , Dr. Obama !
Parmi les pays développés de la planète un seul voit mourir chaque année 20.000 de ses citoyens, faute de pouvoir payer une visite chez le médecin. C'est les Etats Unis .
C'est que se perpétue chez une large proportion de la population l'esprit des Pères fondateurs du XVIIIème s., à savoir « Que chacun soit responsable de soi ! ». Il faut dire que par tradition l'Américain n'aime pas que l'Etat s'occupe de ses affaires. Il est ainsi opposé à l'assistance publique, à toute autorité gouvernementale, partant à la police et à l'armée.
Il a donc suffi que le nouveau Président annonce une réforme pour venir en aide aux 50 millions de citoyens sans couverture sanitaire pour que , non seulement l'opposition, mais aussi bon nombre de Démocrates le traitent de communiste, ou que l'animateur-vedette Rush Limbaugh le représente sous les traits d' Adolf le dictateur.
B.Obama aura fort à faire pour passer outre les cris des Républicains qui voient rouge à la perspective du coût annuel de l'opération ( 2.000 milliards de dollars).
Mais le Président est dans le vrai car le seul fait que l'Etat contrôle les dépenses de santé réduira substantiellement la dépense. En effet, ce qu'on ignore en France, les Américains qui ne sont pas couverts ont actuellement , avec Medicare pour les vieux et Medicaid pour les nécessiteux, tout loisir de bénéficier gratuitement de soins fort onéreux dans les dispensaires privés soutenus par les fonds publics.B e r n i e 20 août 2009


Kashgar, la Jérusalem des Ouïgours
        
            La dernière ville-étape chinoise de la Route de la soie offre le spectacle d’un marché, parsemé de sanctuaires merveilleux et de foires aux bestiaux délirantes. C’est le berceau culturel de la civilisation ouïgoure depuis 2.000 ans.
            C’en est trop pour Pékin ! qui a commencé de raser la Vieille ville où  l’on s’émerveillait encore il y a quelques années à parcourir un labyrinthe de ruelles aux pavés hexagonaux, dans l’odeur des épices, en compagnie des charrettes à âne , menant à des dizaines de mosquées séculaires.
            Le projet est qu’avant la fin de 2009 plus des trois-quarts des vieux quartiers devront disparaître, au grand dam des musulmans qui considèrent le site comme le mieux préservé de l’architecture islamique.
            C’est ainsi qu’on arrache l’âme d’un peuple .  Depuis longtemps les autochtones souffrent de discriminations traumatisantes : ils ne peuvent accéder à certains emplois sur leur propre terre ; les écoles ont l’interdiction d’user de la langue ouïgoure ; la pratique de l’Islam est illégale.
            Il est certes plus aisé pour les autorités chinoises de contrôler une population de 220.000 habitants  en la relogeant dans des HLM à dix kilomètres de distance  et ce  sans préavis. Bien sûr un quartier de la vieille ville  sera épargné pour les besoins touristiques, mais ses habitants seront choisis pour jouer  les «  Ouïgours » traditionnels.
            Pour exciper de sa bonne foi, Pékin affiche une volonté de rénovation sanitaire de cette ville antique. Personne n’est dupe. La démarche officielle tend manifestement à mettre la main sur une entité millénaire  et à diluer l’identité ouïgoure.  Et malheur à qui en prendrait ombrage ! La prison est à la clé.
            Depuis le premier passage de Marco Polo  au XIIIème s.  des myriades de voyageurs émerveillés du monde entier ont transité par Kashgar. Personnellement je garderai ce souvenir d’un fabriquant de poignards qui m’invita à partager son repas et de ces bazars exotiques tout empreints d’histoire du bout du monde. Les futurs visiteurs devront se contenter d’une fable .
                                                  B e r n i e   Mars 2009


             L’art oratoire d’Obama
 
       Depuis juillet 2005 où il fit ce discours mémorable à Boston, B.OBAMA m’émerveille par sa dialectique. Chaque prise de parole, et Dieu sait s’il les multiplie, est une plaidoirie parfaite. Prenant soin de présenter les arguments adverses, il utilise au mieux la méthode socratique de la maïeutique  qui consiste à conduire avec douceur son auditoire à tirer lui-même ses propres conclusions.
         Ne se contentant pas de mots, B.OBAMA veille à ce que les actes suivent, ne serait-ce que pour faire mentir ses détracteurs, traditionnellement opposés à toute redéfinition des valeurs ancestrales américaines.
         Mais c’est que les temps ont changé !  Brisant avec les habitudes de ses prédécesseurs, B.OBAMA, en professeur de morale doué, rappelle les Américains à leurs responsabilités  face au monde, avec humilité et courage, notamment sur le sujet sensible d’une réforme sanitaire en vue d’une couverture universelle.
         Il sait que la bataille sera dure avec les assureurs,  l’industrie pharmaceutique, les hôpitaux, voire les médecins, mais loin de décréter ex cathedra comme l’avait fait B.Clinton, il courtise avec souplesse  et compromis.
         Son réalisme le porte au pragmatisme  et s’il s’est trompé, il reconnaît incontinent son erreur, caractéristique rare chez les chefs d’État.   Bernie Sept.09


Réforme de l'orthographe

Qu'elle m'a fait fulminer la dictée dite « de Mérimée », assénée de toute évidence avec un amusement sadique par notre professeur de français en classe de Quatrième !
Et puis l'âge de raison arrivé, je me suis pris d'admiration pour la langue française, avec d'autant plus de délectation que l'orthographe, redoublement de consonnes mis à part, servait de passerelle salvatrice idéale vers l'étymologie de ses origines latine et grecque.
Quelle mouche peut donc piquer tous ces réformateurs à courte vue qui n'ont de cesse de proposer, menée récurrente depuis des décennies, une pseudo-simplification de l'orthographe,? Au nom de quelle vertu souhaitent-ils une égalisation castratrice des graphies ?
Depuis 1968 les « bélîtres du pédagogisme » comme les nomme si justement notre confrère J.P.Brighelli, prétendent promouvoir, ce faisant, la jeunesse défavorisée , alors qu'ils l'affaiblissent en la privant d'un ascenseur social à la portée de tous.
Respecter et faire respecter l'orthographe me semble être la forme la plus élémentaire de l'esprit républicain. Bernie



Les Paradoxes de notre Temps


Nos buildings sont plus grands et notre humour plus restreint
Nos routes sont plus larges et nos points de vue plus étroits.
Nous dépensons plus et nous avons moins
Nous faisons plus d’achats et en jouissons moins.
Nos maisons sont plus grandes et nos familles plus petites
Nous avons plus de facilités et moins de temps
Plus de diplômes et moins de bon sens
Plus de connaissances et moins de jugement
Plus d’experts mais plus de problèmes
Plus de médicaments et moins de bien-être
Nous buvons trop, fumons trop,dépensons trop
Mais rions trop peu
Nous roulons trop vite, trop vite nous nous fâchons
Nous veillons trop tard le soir, et nous levons trop fatigués
Mais nous lisons trop peu
Trop de télé et trop peu de prières
Nous avons multiplié nos avoirs et réduit nos valeurs
Nous parlons trop
Nous aimons trop rarement et haïssons trop souvent
Nous avons appris à gagner notre vie, mais pas à la réussir
Nous ajoutons des années à la vie, mais pas de vie aux années
Nous sommes allés sur la lune, mais trouvons la rue trop large pour rencontrer un voisin
Nous avons conquis l’espace, mais pas notre for intérieur
Nous purifions l’air et polluons notre âme
Nous avons divisé l’atome et multiplié nos préjugés
Nous planifions sans arrêt et accomplissons de moins en moins
Nous avons appris à aller vite mais pas à attendre
Plus nous avons le moyen de multiplier l’information, moins nous communiquons
Les fast-food font fureur, mais la digestion est ralentie
C’est l’époque de la paix mondiale et celle des guéguerres domestiques
De plus en plus de loisirs et de moins en moins de plaisir
A quoi bon deux salaires s’il y a plus de divorces
A quoi bon des maisons de plus en plus belles si les foyers sont brisés
La vitrine est belle, mais l’arrière-boutique est vide
C’est l’ère des voyages de week-end, des couches qu’on jette en même temps que la morale, de l’embonpoint et de la pillule miracle
qui excite, qui calme et qui tue
C’est l’ère nouvelle qui vous permet de recevoir ce mot
et l’occasion qui vous est laissée de choisir:
faire suivre ou jeter au panier.

George C a r l i n


Entendu lors d’une réunion électorale à Santiago du Chili fin novembre 2005.
Le candidat a accepté de me remettre cette citation qu’il avait écrite. Je ne l’ai pas jetée au panier . Au contraire je l’ai traduite et vous la fait suivre : après tout “ réfléchir “, c’est sémantiquement faire tourner.

B e r n i e de T o u r s

Des chiens et des hommes . . .


Entré l’autre jour dans sa vingtième année, Polo , notre métissé de labrador vit une vieillesse heureuse. Il a perdu une partie de son ouÎe et de sa vue , mais son flair est intact et sa robe noire qu’il frotte chaque matin dans le lierre , brille toujours du même éclat. Les ans font que l’arrière de ses pattes et son museau apparaîssent chenus, mais ce ne fait qu’ajouter à sa respectabilité . Depuis toujours considéré comme membre à part entière de la famille comme les autres animaux de “ l’ Arche “ , il tient à sa place d’enfant gâté et l’âge n’a fait qu’accroître sa gourmandise. Il nous comprend à demi-mot et même s’il lui manque la parole, il sait nous faire comprendre ce qu’il désire.

La vie des hommes a changé. Pas celle des chiens. Et quelle philosophie ils nous enseignent ! Je peux comprendre que certaines personnes aiment mieux les chiens que les hommes.

Le meilleur ami qu’un homme a au monde peut se retourner contre lui et devenir son ennemi. Son propre fils ou sa fille, qu’il a élevé avec amour , peut s’avérer ingrat. Ses proches, ceux en qui il a confiance, peuvent se changer en traîtres. L’argent qu’il a économisé, il peut le perdre, peut-être au moment où il en aurait le plus besoin. Sa réputation même peut le déserter à l’instant d’un faux pas. Et les gens qui l’adorent peuvent être les premiers à lui lancer la pierre quand l’échec le surprend.

Le seul ami absolument désintéressé qu’un homme peut avoir dans ce monde de plus en plus égoïste, celui qui ne l’abandonnera pas, celui qui manifestera sans relâche sa reconnaissance et sa fidélité, c’est son chien .

Le chien reste près de son maître dans la prospérité comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie.

Il se coucherait pour dormir sur le sol glacé et la neige, pourvu qu’il soit près de son maître. Il lèchera sa main même si elle n’apporte pas de nourriture Il lèchera les blessures causées à son maître par la méchanceté du monde. Il veillera sur son sommeil .
Lorsque tous les autres amis humains s’en iront, lui restera. Si la fortune s’envole et si la renommée disparaît, il reste constant dans son amour comme le soleil dans sa course au firmament.

Si le malheur assaille son maître, qu’il n’a plus de logis, ni d’amis, le chien ne demandera d’autre privilège que d’accompagner son maître , de le garder contre le danger, de combattre ceux qui lui voudraient du mal.

Et lorsqu’ arrive la dernière scène de la vie et que la mort emporte le maître au fond d’un trou, qu’importe si les autres passent leur chemin, là au bord de la tombe, on trouvera le chien , plein de noblesse, la tête entre ses pattes, le regard triste mais toujours attentif et fidèle même dans la mort.

Cela vaut bien un petit “ canin “ !
B e r n i e 4.9.99

De l’Univers au Multivers

Le 25 août 1609 Galileo Galilei, mathématicien italien, fait découvrir son nouveau télescope aux négociants de Venise.
Un mois plus tard il tourne sa lunette vers le ciel et voit l’ombre de montagnes sur la lune. Et voilà qu’il découvre les “lunes” de Jupiter, en contradiction avec l’enseignement de l’Église, puis les phases de Vénus prouvant qu’elle tourne autour du soleil. Des taches démontrent que le soleil lui-même n’est pas l’orbe parfait de la cosmologie d’Aristote comme l’avait confirmé l’Église. Mais le comble fut sa découverte de la Voie lactée composée d’étoiles.
Non seulement la Terre n’était pas le centre du monde, mais ces choses ignorées jusqu’alors étaient plus grandes que ce que l’homme aurait pu imaginer en rêve. Et depuis leur taille n’a fait qu’augmenter et leur âge de même.
Les astronomes contemporains donnent 14 milliards d’années à l’univers, autrement dit trois fois l’âge de la Terre et cent mille fois l’âge de l’homme.
Et on ne sait pas tout, même pas la vitesse de la lumière. La physique, fille de l’astronomie, laisserait entendre que ce que nous appelons Univers, nonobstant sa taille, ne pourrait être en fait qu’une parmi une myriade de structures, gouvernées selon des règles propres à chacune.
Même si depuis quatre cents ans l’homme peut trouver sa place plus confortable qu’à l’époque de Galilée, n’est-elle pas risible l’idée qu’il se fait de lui-même ?
Il y a une semaine à Rio de Janeiro les héritiers de Galilée se sont réunis sous les auspices de l’Union astronomique internationale. Qui osera les traiter de révolutionnaires ? Bernie 1er sept.2009

NB Galilée a mis dans l’ombre deux astronomes exceptionnels :
- l’Anglais Thomas Harriot (1560-1627) qui, à l’aide d’un télescope hollandais avait, en 1613, devancé Galilée, mais Rome n’avait plus autorité sur l’Angleterre.
- l’Allemand Johannes Kepler(1571-1630) qui avait reformulé la thèse de Copernic, offrant une base au travail d’Isaac Newton. Notons que c’est Kepler qui corrigea la position des planètes et fut le premier à parler d’orbite ovoïde.

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