mercredi 19 août 2009

G2 G7 G8 G20

En attendant le G20 de septembre 2009 à New York


Depuis trois décennies la Chine a progressé économiquement de façon spectaculaire, mais pour émerger définitivement, il lui fallait le déclin de l’Occident. C’est chose faite avec cette crise que nous connaissons. D’une part l’Europe, non unie, et le Japon avec cette récession, sans précédent depuis la 2nde guerre mondiale , se montrent incapables de rivaliser. Quant à l’Amérique, la superpuissance, elle a découvert son talon d’Achille.
Or même si en public la Chine s’abstient de faire du triomphalisme, on sent que Pékin réalise que c’est le moment ou jamais de s’imposer sur la scène mondiale.
Wen Jiabao a renoncé à parler de son pays comme acteur modeste parmi les Grands de la planète. Il se présente comme Premier ministre d’une grande puissance et s’inquiète de la prodigalité des USA qui met en danger son pécule d’un millier de milliards de dollars placés en Amérique.
La géopolitique s’avère bien une affaire bipolaire : USA – Chine. Et le sommet du G20 à Londres en a été la preuve flagrante. Ce n’était pas un G20 en fait, mais un G2 entre B.Obama et Hu Jintao. Ce qui a de quoi inquiéter l’Europe qui, tout juste débarrassée de la fatuité impertinente d’un G.Bush, ne tient pas à voir le Pacifique devenir le centre du monde.
On peut bien sûr se rasséréner en réalisant que la Chine malgré sa nouvelle richesse donne une image de grande faiblesse. 2009 va être pour l’Empire du Milieu l’annus miserabilis du siècle. Les 24 millions d’emplois perdus depuis novembre 2008. Une croissance à deux chiffres qui s’affirmait depuis 1985 passée à 8% en décembre dernier et à moins de 7% en mars 2009. Cela nous satisferait nous Français, mais en Chine c’est le signe de la récession.
Les révoltes, émeutes, jacqueries se multiplient en Chine par dizaines de milliers. La raison ? La réquisition des terres cultivées au profit de la promotion immobilière, les millions d’ouvriers au chômage, le peu de cas que fait le gouvernement de l’écologie.
Un indice m’apparaît révélateur : depuis un demi-siècle le régime organisait, chaque année, la réunion du Parlement. Pour la première fois cette année cette Assemblée du peuple n’a pas été convoquée. Le bilan s’est fait dans l’ombre.
D’une part les libéraux chinois qui réclament une plus grande ouverture sont victimes de répression, d’autre part les nationalistes radicaux , nostalgiques de Mao, expriment leur mécontentement devant la dérive capitaliste de leurs dirigeants au point de nourrir la xénophobie.
La plus importante économie du monde reste l’Union européenne. Dommage qu’il y ait si peu de synergie entre nos vieux pays !
Si B.Obama n’arrive pas, avant la fin de son ou ses mandats, à convaincre la Chine ( ainsi que l’Inde et le Brésil ) de s’impliquer dans une action multilatérale coordonnée , l’histoire le jugera mal.
La Chine n’est pas prête à devenir « citoyen respectable » du monde. Elle profite de son siège au Conseil de sécurité pour mener double jeu, en Iran et au Soudan par exemple, en s’abstenant voire s’opposant aux décisions de l’ONU, sous prétexte de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays.
Et Dieu sait pourtant si la Chine a profité de la mondialisation, ne serait-ce qu’en sortant des centaines de millions de Chinois de la misère. Et quelle aubaine maintenant pour Pékin de pouvoir exploiter les richesses mondiales, notamment en Afrique , en Amérique du sud et en Asie du sud-est !
Les ressources du FMI viennent d’être triplées, mais quelle a été la contribution de la Chine ? De toute évidence Pékin ne tient pas à subventionner les anciens pays communistes d’Europe occidentale qui lui reprochent son oubli des droits de l’homme. Le Royaume du Milieu manquera-t-il sa chance de devenir une vraie « grande puissance » ? B e r n i e Montréal le 8 avril 2009

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