samedi 15 août 2009

Schisme chez les chi'ites

Schisme chez les chi’ites N°1
C’est que ce 12 juin 2009 en Iran est peut-être le prélude à un bouleversement du Moyen-Orient, aux répercussions mondiales de même ampleur et conséquences que l’avènement de Solidarnosc en Europe orientale il y a deux décennies.
Que plus d’un million d’Iraniens aient envahi les rues le 15 juin non seulement de Téhéran, mais d’autres villes telles que Shiraz ou Tabriz, en dépit de l’interdiction de l’Ayatollah A.Khamenei, chef suprême maître de la police, de l’armée et de l’information, était inespéré dans une théocratie.
Car il n’est point question pour l’opposition de s’élever contre le régime , mais seulement d’exiger l’honnêteté des élections et le respect de la démocratie.
Et même si les 13 millions de voix déclarées pour H.Mousavi ne font pas le poids devant les 24 millions officiellement en faveur de l’exubérant et rusé Almadinejad, jamais depuis la révolution islamique , il y a trente ans, une telle protestation publique n’avait eu lieu, réunissant aussi bien des étudiants, des femmes en tchador, des conducteurs de bus, des commerçants que des imams enturbannés.
Le ciel était si gris dans cette partie du monde qu’un tel éclair d’émancipation s’apparente à un rayon de soleil, un signe d’espérance. Tout devient possible.. Et une fois de plus on ne peut que rendre hommage à Barack Obama, autant pour son discours du Caire que pour sa réaction mesurée et impartiale face à cette convulsion iranienne.
Quoi qu’il en soit, on peut s’attendre à ce que la répression soit dure, mais elle ne tuera pas cette petite graine plantée la semaine dernière.
B e r n i e 20 juin 2009


Schisme chez les chi’ites N°2

Fait sans précédent dans les théocraties musulmanes, voilà que le vaincu officiel aux élections de juin dernier en Iran refuse de mettre les pouces.
L’Ayatollah A.Khamenei a pourtant ordonné à Mir H.Mousavi de s’incliner devant la victoire d’Ahmadinejad. J’ai lu dans le blog de Mousavi (www.mowj.ir), avant qu’il soit censuré, que celui-ci réclamait de nouvelles élections et une réforme du système électoral, la libération des manifestants incarcérés et la fin du monopole d’État dans les media.
Il est à parier que si la hiérarchie cléricale était monolithique, Mousavi se serait retrouvé incontinent derrière les barreaux. Mais voilà qu’elle s’avère divisée : une nouveauté depuis l’avènement de la révolution islamique. Et le comble est que le prédécesseur d’Ahmadinejad, M.Khatami, a pris fait et cause pour Mousavi, son épouse Zahra Rahnavard, première femme à diriger une université en Iran, et l’ancien président A.H. Rafsanjani.
Mousavi a donc pour alliés non seulement un bon nombre de hauts dignitaires du clergé chi’ite, mais aussi la jeunesse et les femmes, fer de lance de la destitution du Shah.
Souhaitons sa résilience devant les pressions d’un gouvernement qui n’a pas hésité , dénonçant des pseudo-relations d’Iraniens sunnites avec Al-Qaeda et l’Occident, à pendre haut et court en public une quinzaines d’opposants pour semer la terreur. On ne verse pas le sang des martyrs en vain. B e r n i e 20 juillet 2009

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