dimanche 16 août 2009

Gaulois,Vikings et miscellanées

Gaulois et Vikings

Fort intéressant ce merveilleux musée de l’institution Smithonian à Washington D.C. où une exposition nouvelle et fort détaillée y présente l’histoire des Vikings et des Gaulois.

Les Gaulois sont nos ancêtres. On nous l’a rabâché à l’école primaire. Mais dit-on aux écoliers que ces Celtes de Gaulois étaient des gens bien en avance sur leurs conquérants de Romains ? Dommage que les écrits et traces qu’ils ont laissés n’aient eu que de friables et éphémères supports. Dit-on que les Gaulois avaient adopté l’alphabet grec pour écrire leur propre langue en raison de sa clarté et de son aisance dans la conception des mots et parce qu’ils considéraient le grec comme la plus riche création linguistique de la pensée humaine, un détail de taille qui a échappé aux Romains en général dans leur superbe , même s’ il en était d’intelligents qui faisaient venir d’Athènes vaincue, pour les rejetons patriciens ,des précepteurs hellènes . Dit-on que les Gaulois ont conquis toute l’Europe et jusqu’à l’Asie Mineure où on se les rémémore sous le nom de Galates ? C’est des environs de Troie qu’ils ont rapporté le bonnet phrygien, porté dans l’Empire romain par les esclaves affranchis. Et dit-on qu’ils s’installèrent au N-O de la péninsule ibérique où ils ont pris nom de Galiciens . et plus au nord où ils sont devenus Wallons en Belgique et Gallois en Grande-Bretagne.

Quant aux Vikings, ils ne portaient ce nom , semble-t-il, que lorsqu’ils razziaient des terres plus clémentes les côtes et les fleuves. Il y avait les Vikings professionnels, pillards et marchands, et les Vikings occasionnels qui , l’expédition terminée, reprenaient leurs occupations d’agriculteurs,d’éleveurs, de forgerons, de chasseurs, pêcheurs et bijoutiers. C’est vers les années 780 que venus de Scandinavie, ils ont déferlé , à leur tour, sur l’Europe et le Moyen-Orient. Leur arrivée semait la terreur. Une prière mobilisait toutes les lèvres , chrétiennes ou mécréantes : “ De la furie des Vikings, délivrez-nous, Seigneur ! “ On peut voir dans la basilique Ste Sophie d’Istanbul des inscriptions vikings .
Quand on apprend aux écoliers que Tonton Cristobal a découvert l’Amérique en 1492, pourquoi n’ajoute-t-on pas que 500 ans avant lui un Viking , simple Norse ou Norman dans le civil, du nom d’Erik Le Roux, avait fondé une colonie sur cette “ Terre verte “ (en danois Groenland ) à trois-quarts du chemin entre l’Europe et l’Amérique, et que l’un de ses fils, Lief Eriksen ( = fils d’Erik) avait poursuivi la saga de son père vers l’ouest et découvert Terre Neuve qu’il appela “ Vinland “ (= terre de la vigne ), puis l’embouchure du St Laurent. Et tout cela sans boussole ni sextant.
Mais leurs grandes barques, qui ne s’appelaient pas “ drakkar “, mais “snekkja” , étaient alors les plus maniables et les plus rapides du monde, propulsées par la voile et les rames.
C’est avec elles qu’ils traversèrent mers et océans et remontèrent les fleuves, leur tirant d’eau étant étrangement faible. Si la plupart du temps ils pillaient ,puis s’enfuyaient, comme ce fut le cas lors de l’assaut sur le monastère de Lindesfarn en Angleterre dès 793, parfois ils s’installaient en colonie, comme ce fut le cas à Dublin qu’ils prirent en 842 après un an de siège avant d’effectuer leur raid sur Lutèce trois ans plus tard. Leur roi Thorkel 1er construisit une forteresse, au nord de Dublin, à Armagh où devait naître deux siècles plus tard le prophète Malachie. Ironiquement c’est par les Anglo-normands que les derniers Vikings furent chassés d’Irlande en 1170.

Pendant ce temps les Vikings régnaient sur la Russie, colonisaient l’Islande où ils fondaient une forme de démocratie qui a perduré jusqu’à nos jours, et une partie du Groênland , là où Erik s’était d’abord installé, avec son épouse chrétienne Thjodhil, ses trois fils, Leif, Thorvald et Thorstein ( “ thor” étant le nom d’une divinité nordique que l’on retrouve dans le “ jeudi” anglais “thursday” et le nom de Torigni) et leur fille Freidis (“Frei”, déesse qui a donné son nom au vendredi anglais et allemand).Ils se firent un temps exportateurs d’ivoire et de fourrures. Un encadré précise qu’ Erik avait dû quitter son pays par banissement. Une découverte faite en 1961 à proximité de l’aéroport international au sud-ouest du Groënland a mis à jour les vestiges d’une minuscule église ( 3 m. sur 4 m.) qu’Erik aurait construite sur les instances de son épouse. C’est sous Rollon, baptisé Robert lors de sa conversion en 915, que les Vikings redevenus Normen ont fondé le duché de Normandie. La diplomacie prit alors le pas sur la guerre sauvage. Et c’est sous son descendant Guillaume que la crainte que les Vikings inspiraient disparut .

Ces Américains qui faute d’ Histoire et de traditions sont constamment à la recherche de racines tentent de s’appuyer sur ce passé précolombien pour convaincre le monde qu’ils existent depuis plus d’ un millénaire. Quoi qu’il en soit des millions d’Américains des Etats du Minnesota et du Wisconsin sont prêts à parier que le sang viking coule dans leurs veines.
B e r n i e
Washington DC le 14 juin 2000

Le nouveau désordre mondial
Les symptômes qui annoncèrent, il y a presque 2000 ans, la dégénérescence puis la chute de la civilisation helléno-romaine ( abandon des principes moraux, hédonisme, culte de l’argent, dévotion à la religion du “ pain et des jeux “, institutionalisation des déviances, déni des responsabilités, tous prodromes récurrents de mauvais présage) , ces symptômes caractérisent notre actualité en ce début de XXIème s.
On aurait pu croire, un temps, que les cataclysmes qui meurtrirent et maculèrent la planète depuis les années ‘30 : fascisme, nazisme et toute la litanie des totalitarismes, qu’ils soient nippon, stalinien ou autre, auraient inculqué à l’humanité nantie la notion sinon de la voie à suivre, du moins celle des embûches à éviter.
Le déracinement actuel d’un monde qui s’affole ne peut que favoriser des mouvements tels que le F.N. en France .
Depuis la fin de la “ guerre froide ” et le trépas de l ’ utopie soviétique, la pax americana s’impose en parangon et impose sa puissance militaire et son modèle culturel. Quel dommage que sa diplomatie ne soit pas à la mesure ! Pour l’heure, l’Europe ne peut lui damer le pion que sur le plan économique, mais son rôle traditionnel de maître à penser s’abîme dans la déliquescence.
Une nouvelle dictature en . .” .isme “ point au proche horizon : l’islamisme. Ce n’est peut-être pas un danger, mais nos petits-enfants vont en souffrir amèrement. En effet la différence entre la démocratie, serait-elle athénienne, et la dictature est que sous celle-là , si le peuple vote contre le Gouvernement, on dissout le Gouvernement, alors que sous celle-ci, si le peuple vote contre le Gouvernement, on dissout le peuple.
Les plus lucides de nos descendants y verront au mieux une catharsis pour un nouvel ordre mondial, avant qu’au milieu de ce siècle l’ Empire du Milieu ne régisse la terre . . . à la Bourse. C’est la vie !
B e r n i e La Manche Libre p.1 du dimanche 22 septembre 2002

Les Pharaons du Soleil . . . du nouveau .

L’idée des Révolutionnaires de 1794 formulée par Fabre d’Eglantine pour un nouveau calendrier dit républicain m’avait paru originale, tout au moins jusqu’au jour où, en 1958 , je découvris en Egypte que les pharaons avaient déjà eu cette idée du calendrier solaire. Le fait est qu’on n’invente rien et que tout ce qui se dit et s’écrit l’a déjà été dans le passé.
S’il est deux souvenirs marquants à rapporter des bords du Nil, ce sont ceux d’Akhénaton, de son vrai nom Amenophis IV qui eut en 1348 avant JC. l’intuition d’un dieu unique; il fut vraisemblablement le prophète qui inspira Moïse l’Égyptien, cent ans plus tard ; et de son descendant Toutankhamon qui n’eut de cesse de détruire l’oeuvre de son père jusqu’à en effacer toutes les traces, au point qu’il faudra attendre le XIXème s. pour deviner l’existence même d’Akhénaton. Ces deux Pharaons représentèrent l’âge d’or de l’empire égyptien.
Désirant briser avec la coutume, Amenophis IV quitta le site de Thèbes et s’en alla construire la Cité céleste à 300 Km en aval du fleuve , un site qu’on nommera TELL EL-AMARNA, le Pompéi égyptien, à mi-chemin entre Louqsor et Memphis. Il avait quitté Louqsor en claquant la porte, devant la rebellion des prêtres de l’ancienne religion polythéiste, brusquement privés de leurs attributs et revenus. D’un désert Akhénaton bâtit Akhétaton ex nihilo, sur 60 Km2 qui en deux ans devaient regrouper plus de 20.000 hab. Le dieu unique étant le soleil, l’inutilité des toits devint évidente et la légéreté des murs fut possible, d’où la rapidité dans la construction.
Nombre d’historiens et d’archéologues sont depuis des décennies à la recherche du tombeau ou de la momie de Nefertiti. Certains assurent qu’il s’agit de la KV55 ( KV = vallée des rois), d’autres de la KV56. Aucune hypothèse n’a pu être vérifiée. Je me rangerais volontiers à la thèse de Jacqueline DAUXOIS qui propose une autre explication : alors que son mari Akhénaton déclare qu’un n’y a qu’un seul dieu, Néfertiti rencontre un vieillard, chef d’une bande de Bédouins, du nom de Moïse qui, lui aussi, se met à parler d’un dieu unique et quelque chose lui dit qu’elle affronte en lui plus puissant qu’elle. Aux Dix Plaies d’Egypte annoncées par l’Hébreu, venait de s’ajouter la mort subite de son Pharaon de mari. Alors que lancée à la tête de son armée pour rattraper et vaincre les Hébreux qui traversaient Yam Suf (hébreu pour “ mer des roseaux = probablement Mer Rouge ), Nefertiti “disparut engloutie dans un bouillonnement “.
B e r n i e Le Caire le 2 novembre 01

B O U C E M I S S A I R E
(en anglais : scapegoat - fall guy ; en allemand : Sühnbock - Prügelknabe )

Chez les Israëlites la coutume était ( cf. Lévitique XVI, 21/22 ), le jour du “Grand Pardon”, la plus importante des fêtes du calendrier religieux juif , (“Day of Atonement”, en anglais et “ Yom Kippur “ , en hébreu ), de choisir un bouc , de lui imposer les mains, et de l’envoyer chargé symboliquement de tous les pêchés d’Israël chez le démon du désert , démon appelé “ Azazel “ .

Au figuré : (anglais: fall guy , allemand : Prügelknabe )
le “ bouc émissaire” est la personne sur laquelle on veut faire retomber le tort des autres .

La musique adoucit les moeurs
Surpris je le fus hier à Elm Park, une station du métro londonien,
appelé ici “ the tube”, où les hauts parleurs diffusaient du Mozart.
D’habitude cette station et ses abords grouillent de malfaiteurs et casseurs et des avis affichés conseillent aux usagers de prendre grand soin de leur porte-monnaie. Je fus certes surpris de la sérénité des lieux . Au point de demander au chef de station la raison du choix de cette musique. “ Les gangs détestent tant ce genre de musique qu’ils sont partis !”
Des amis m’avaient avertis: “ Les risques sont tels à cette station que parfois les rames ne s’y arrêtent pas !”
Et notre chef de station d’ajouter : “ Les vols, les attaques et le vandalisme ont baissé de moitié depuis qu’on diffuse cette musique. . . La direction va étendre l’idée aux 35 stations des lignes District et Metropolitan avec du Vivaldi et du Hendel. “
C’était la fin de la Petite Musique de Nuit . Pavarotti prit la suite .
En France nous eumes le Dernier Métro. Ici c’est le dernier “ Tube “ .
B e r n i e Londres le 11 mars 2005

Le petit bout de la lorgnette
C’est de l’étranger qu’on est le mieux à même de jauger notre France. Il y a bien une exception française. Elle n’est pas, à l’évidence, à notre honneur.
En effet tous les grands pays adhèrent aux réformes indispensables, pas nous . Le Français n’est pas réformateur, il est révolutionnaire.
Cassons tout , on verra après !
Oscar Wilde avait raison: “ La démocratie est l’oppression du peuple par le peuple . . .Le démocrate, ajoutait-il, exige que tous les citoyens prennent le départ sur la même ligne. S’il est de droite, il estime qu’on devrait en arrêter quelques uns en route. S’il est de gauche, il veut qu’ils finissent tous premiers.” Et A. Camus de conclure: “ La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.”
C’est ainsi que 9% des Français imposent leur diktat au pays.
Souvenons-nous que c’est la Révolution qui a enfanté Napoléon .
B e r n i e

Les nouveaux riches . . .
On n’ est pauvre qu’ en comparaison avec les autres. C’est pourquoi la fortune est si choquante dans les pays qui prétendaient tout partager, tout répartir en bons communistes qu’ils prétendaient être.
Au XXIème s. c’est en Russie et en Chine que résident les nouveaux riches de la planète. Chez nous en Occident on répugne à étaler sa fortune et singulièrement dans les pays majoritairement catholiques où l’argent a des relents nauséabonds.
Il faut voir en Chine le luxe affiché de certains milliardaires tel ce conseiller municipal de Péking, Zhang Yichen, qui vient de se faire construire une réplique du château de Maisons-Laffitte à deux lieues de l’aéroport “ Capital”.
Quant aux Russes vous pouvez, sans quitter l’Europe occidentale, les voir par milliers , en janvier , à Courchevel, logeant au Byblos-des-Neiges à 5.000 € la journée. Un ami, serveur aux Grandes-Alpes, m’a dit que les dîners à 500 € le plat étaient monnaie courante, même s’il méprise le convive qui lui commande en même temps du coca et du Petrus à 1.000 € la bouteille.
Lors de la Noël orthodoxe en janvier dernier, vous auriez pu rencontrer Vladimir Putin, Boris Berezovski, le magnat du pétrole, et Tatiana, le fille de Yeltsine qui louaient des châlets à 30.000 € la semaine.
Mais après tout vous pouvez aussi recontrer ces nababs à Paris, Londres, Cannes, St Tropez et St Moritz.
Je comprends maintenant pourquoi ont récemment fleuri les panneaux en langue russe aux endroits où on ne trouvait naguère que le français et l’anglais.
B e r n i e Pékin le 4 avril 2005

Nous l’avons échappé belle !

A en croire les bureaucrates et législateurs du Conseil de l’Europe, nous qui sommes nés avant 1985 n’aurions pas dû survivre.

La peinture de nos lits d’enfant était à base de plomb.
Nous pédalions à vélo sans casque. Nous prenions le risque de faire de l’auto-stop. Nous osions rouler des journées entières dans la voiture familiale sans ceinture de sécurité ni air-bags.
Combien de fois, au jardin, n’avons-nous pas bu l’eau du tuyau d’arrosage au lieu d’emporter de l’eau minérale ? Horreur!
En mangions-nous des gâteaux sucrés et des tartines de confiture sans devenir obèses ou friser l’hyperglycémie. Combien de fois, en balade ou picnic, avons nous bu la limonade, à trois ou quatre, au goulot de la même bouteille, sans jamais attraper de maladie.
Adolescents en vacances nous partions tôt le matin de la maison pour faire, en bonne compagnie, une randonnée par monts et par vaux. Le tout était de rentrer avant qu’il fasse nuit. Tout cela sans portable. Impensable !
Comment avons-nous pu vivre sans cassette-vidéo, sans jeu Nintendo, sans ordinateur. Nous avions pourtant des amis. Il suffisait de sortir pour les retrouver.
Combien de fois sommes-nous tombés d’une branche d’arbre, avons-nous été aclaboussés par une voiture roulant dans une flaque, nous sommes-nous cassé le nez ou une dent dans une bagarre ou sur le volant d’une auto-tamponneuse, avons-nous été mordus par un chien en allant chiper une pomme dans un verger, tout cela sans qu’il soit question de poursuites judiciaires. Pourquoi ? C’était des accidents et nous en étions responsables.
Combien de claques avons-nous reçu de nos instits et évité de rapporter la chose à la maison.... . . . et ce n’était pas par peur que nos parents portent plainte . Mais nous savions bien qu’ils donneraient raison à nos maîtres.
A l’école il y avait des élèves moins futés, moins studieux qui se voyaient obligés de redoubler la classe ou d’aller en apprentissage. Horreur !
Plus de cinq fautes en dictée et nous écopions d’un zéro infamant, qu’il fallait compenser ou oublier l’entrée en 6ème. Scandaleux !


Quel XXIème siècle nous est donc réservé ?

B e r n i e de T o u r s

Les J.O. : une question de vocabulaire
Même si les performances s’avèrent au XXIème s. à chaque compétitionde plus en plus poussées - jusqu’où peut-on humainement aller ? - les JEUX OLYMPIQUES antiques ne le cédaient en rien dans leur brutalité au paroxysme des J.O. modernes.
Oublions tout d’abord le mot SPORT qui, sémantiquement , signifie “ amusement”. Précisons ensuite que GYMNASTIQUE a, pour étymologie, le sens de “ nudité “. C’est en effet dans le plus simple appareil que les participants devaient se présenter ( pour éviter l’intrusion de filles), sablés et huilés contre les coups de soleil.
“ATHLA-” , origine du mot ATHLÉTE, signifiait : prix d’un combat, récompense.
Les cités grecques , il y a 3.000 ans, étaient constamment en conflits. Aussi le bon sens édicta-t-il, un beau matin, les JEUX qui se déroulaient tous les quatre ans pour instituer une trêve, une sorte d’armistice.
Les jeunes Grecs étaient orientés en fonction de leurs capacités physiques: forts ils étaient destinés à la lutte, rapides à la course.
De 776 à 724 , les J.O. ne comportèrent que la course, sur 4 distances :
- le STADION (mesure dont est dérivé le mot “stade”) qui correspondait au sprint actuel, soit 193 mètres env.
- le DIAULOS ( = double stade) qui imposait l’aller-retour, soit 386 m.
- le DOLIKHOS ( = 24 stades) soit 4.630 m.
- l’ HOPLITODROMOS , en général 2.000 m. que l’on courait avec armes et bagages, en Grèce avec la longue lance et le lourd bouclier. Pas de saut en hauteur dans l’antiquité.
Le PENTATHLON( = 5 épreuves ) comportait 3 lancers, la lutte et la course
1/ les trois LANCERS étaient :
- le disque, de 1,25 à 5,7 Kg, d’une diamètre de16 à 34 cm.
- le javelot, lancé à pied ou à cheval, sur une cible,
- le saut en longueur , considéré comme “ lancer de corps “.
2/ la LUTTE se pratiquait soit debout, soit au sol. Etait considéré vainqueur celui qui envoyait son adversaire trois fois à terre.
Le PUGILAT (= combat à coups de poings). Les pugilistes entouraient leurs mains de lanières de cuir, souvent tranchantes.
Le PANCRACE (= tous moyens) combinait lutte et pugilat à savoir que tous les coups étaient permis sauf d’arracher les yeux de l’adversaire ou de lui enfoncer les doigts dans ses orifices anatomiques, mais les dents coupaient souvent les doigts et crevaient les ventres.
Les courses de chars firent leur apparition à Olympie en 680 avant JC sur une longeur de 14 Km ( 12 tours d’hippodrome)
Les courses de chevaux s’affectuaient sur 6 tours ( 7 Km). Sans étriers.
Les JO antiques attiraient les spectateurs du monde entier de l’époque c’est à dire des confins de l’Europe actuelle. L’assistance comptait souvent plus de 40.000 spectateurs qui parcouraient des centaines de kilomètres à pied pour atteindre Olympie, campant dans les champs, à la belle étoile. Les maladies endémiques étaient alor propagées par les moustiques.
La flamme olympique, une invention d’Hitler, n’existe que depuis les JO de 1933.
A Olympie les gagnants avaient droit à la couronne de laurier (> lauréat) et devenaient héros (demi-dieux) pour le reste de leur vie. L’offrande d’une villa luxueuse et d’amphores d’huile d’olive étaient courante pour les plus valeureux.
La date ? La seconde pleine lune après le solstice d’été . B e r n i e

Athènes et les J.O.
S’il est un pays qui a profité de son entrée dans l’Union européenne, c’est bien la Grèce, “ profité “ dans tous les sens du mot.
Alors que d’autres petits nouveaux comme l’Espagne et le Portugal ont, grâce à la manne, bondit au XXIème s. ou comme l’Irlande qui grâce aux subsides a presque réussi à éliminer le chômage des jeunes par une synergie intelligente entre l’enseignement et le monde du travail, la Grèce a surtout encaissé depuis 20 ans beaucoup de l’argent communautaire sans que les promesses soient suivies d’effets
Ayant parié que la patrie des J.O. serait prête pour le 13 août 2004, je me rends en Grèce chaque automne depuis six ans pour estimer mes chances, sur trois sites particuliers :
- le nouvel aéroport E. Venizelos: il est achevé et c’est une réussite. Même si 1.400 mètres séparent le comptoir d’enregistrement de l’accès aux avions, escalators et trottoirs roulants font oublier la distance dans le confort.
- le stade olympique: la modernisation d’un stade contruit il y a 25 ans au nord d’Athènes. Les spécialistes estiment sa finition à 92% et son achèvement pour le 30 juin. Le hic reste l’installation du toit de verre et d’acier que l’architecte espagnol Calatrava a estimé à 150 millions d’Euros. Faute de toit les athlètes devront courir chapeautés de casques de liège. Le mois dernier les paysagistes n’avaient pas encore commencé leur travail.
- le pont suspendu, porteur d’un rève séculaire à l’instar du tunnel sous la Manche, qui doit relier le continent au Péloponnèse, distant de 3.000 mètres, dans la partie occidentale du Golfe de Corinthe, avance bien lentement. C’est un travail titanesque qui de toute évidence ne sera pas terminé cette année. L’Europe l’a financé au niveau de 400 millions d’Euros.
Il faut avouer que le gouvernement socialiste qui, sauf pendant trois ans, dirigeait la Grèce depuis 1981 jusqu’aux élections de mars dernier, a surtout dilapidé les milliards de la Communauté, n’hésitant pas, tout en tendant la main à Bruxelles, à afficher son opposition à l’Europe Unie et son penchant pour la Libye et l’ancien bloc soviétique.
Le développement du pays est notable, mais il paraît que ce sont les milliards alloués pour les J.O. qui ont épongé une partie de la dette et nourri la corruption. Comme ailleurs sur notre continent, les socialistes d’Andréas Papendreou se sont surtout distingués dans l’aggravation des déficits. Où sont passés les 60 milliards que la Grèce a reçus de l’Europe pour le pont de Corinthe, le métro d’Athènes et le réseau autoroutier ? Spécialité socialiste , les fonctionnaires constituent 54% de la main d’oeuvre grecque, assurant surtout une paperasserie administrative qui rappelle l’Union soviétique.
Un chauffeur de taxi m’a voué le mois dernier qu’il touchait des subsides de l’Europe pour les 50 oliviers qu’il a plantés en Attique sur un terrain dont il n’est même pas propriétaire.
Il est reconnu que la paresse est proportionnelle à l’intelligence. En ce cas on pourrait dire que les Turcs sont bêtes et les Grecs fort intelligents. Une question m’obsède : quelle mouche a piqué Jacques Rogge d’annoncer hier à Genève que son Comité des JO avait souscrit une assurance de 150 millions d’Euros au cas où les JO seraient annulés ? B e r n i e

Des chiffres à méditer
D’après les Nations-Unies et si la tendance actuelle se confirme, dans 45 ans la population mondiale sera de 9 milliards et demi dont 8 milliards dans les pays sous-développés
(+ 55%) et un milliard et demi dans les pays industrialiés
(+ 4%).
Si la France est censée rester stable d’ici 2050, par contre l’Allemagne, l’Italie, la Russie et le Japon perdraient de 10% à 25% de leur population, pendant que celle des Etats-Unis d’Amérique augmenterait de 43% , passant de 287 millions en 2000 à 420 millions en 2050.
La Chine passera de 1.300 millions actuellement à 1.400 millions et sera ainsi dépassée par l’Inde avec 1.600 millions.
La population du Nigeria triplerait en moins de cinq décennies pour parvenir à 307 millions, alors que celle du Bangladesh doublerait pour parvenir à 280 millions.
N’est-il pas surprenant que, Etats-Unis mis à part qui encouragent fortement l’immigration, ce sont les pays où la main d’oeuvre se raréfie qui opposent le plus d’obstacles à l’entrée d’étrangers ?
Il est dorénavent patent que s’il devait y avoir une troisième guerre mondiale, elle ne pourrait, de toute évidence, opposer que le Sud pauvre au Nord riche . B e r n i e

Du choc des civilisations au dialogue
Notre civilisation occidentale a trois bases millénaires: la Bible, la Grèce et Rome. La Bible est commune aux milliards de croyants monothéistes, mais le monde arabo-musulman ne touche à l’Occident que par la Bible. Etrange que le concept de laïcité qui nous vient de la Bible n’ait pas encore touché l’Islam !
La Grèce nous a apporté la science et Rome le droit.
La Grèce qui a produit les premiers livres a institué l’école. Elle a créé le citoyen et instauré la liberté individuelle. Elle a inventé la religion et formulé, par Thucydide, l’histoire. Rome a créé l’Etat de droit, l’institution judiciaire, la justice selon la jurisprudence.
Jésus reste le plus grand révolutionnaire de tous les temps: il y a 2000 ans il a mis la femme à égalité avec l’homme, et son Evangile valorise la personne humaine en tant qu’individu, moralement responsable “ Agir envers les autres comme nous voudrions que les autres agissent envers nous “.
Notre civilisation occidentale est une synthèse de Jérusalem, d’Athènes et de Rome. La France singulièrement a tiré pour sa devise, trois mots qui décrivent à eux seuls le programme de tout un ordre social: LIBERTÉ de la Grèce, EGALITÉ de Rome et FRATERNITÉ de Jérusalem.
Ces trois mots résument , si les principes qu’ils représentent pouvaient recevoir leur entière application, le progrès le plus absolu de l’humanité, la Démocratie. C’est ainsi que l’Ukraine est aujourd’hui des nôtres. C’est pourquoi la Turquie est étrangère à notre monde. L’avènement de la démocratie n’a eu lieu qu’en Occident. Comment peut-on renier la marque indélébile du christianisme dans la promotion de l’Europe ?
Le Juif craint la Vérité, le Chrétien la cherche, le Musulman la détient. Les Romains ont conquis un empire par les routes, les Britanniques par les navires, les Américains par les fusées, l’Islam veut conquérir le monde par les imams.
Bien sûr que nous habitons tous la même planète, et de plus en plus , car elle rétrécit de jour en jour . Bien sûr que les trois religions monothéistes se réfèrent à Abraham, mais si les Juifs sont toujours adeptes du talion, si les Chrétiens ont pour devoir de s’aimer les uns les autres, les Musulmans voient dans le Coran l’obligation de convaincre ou de vaincre . Il est urgent de dialoguer.
B e r n i e de T o u r s obern22330@wanadoo.fr

ECHOS DE SIAM
Vous souvient-il ? Nos livres d’histoire nous narraient l’arrivée à Brest, au milieu du XVIIème s. d’une litanie d’éléphants accompagnant l’ambassadeur de Siam se rendant à Versailles. La cité finistérienne en porte encore la trace.
En retour le Roi Soleil envoya au roi siamois NARAÏ une délégation de 60 émissaires : des médecins, 2 géographes,un ingénieur, des professeurs, 36 négociants et des missionnaires. Louis XIV voulait nouer des liens avec l’Asie , et contrer la rivalité anglaise. Le SIAM était déjà un Etat-tampon entre les empires français ( Indochine) et britannique ( Malaisie, Birmanie).
En plus des frères jumeaux Chang et Eng, de Chon buri, qui, soudés l’un à l’autre, n’avaient pu être séparés par la Faculté parisienne et, mariés l’un et l’autre, étaient morts à l’âge de 23 ans , à New York, en 1812. On les avait appelés “frères siamois”
En plus de cette sorte de divan en forme d’ S qu’en français, en mémoire des jumeaux, on appelle une siamoise.
En plus de ce grand singe gibbon qui , à mon hôtel dans l’île de Phuket, accueille les clients, leur serre la main en emettant un bruit proche de “ Hello” , et porte leur bagage jusqu’à la réception, et que le français nomme “ siamang “ .
Une trace est restée de cette visite royale au SIAM : le projet de percement d’un canal à l’endroit où l’isthme thaïlandais est le plus étroit ( 96 Km) à KRA.
Je lisais ces jours-ci dans le quotidien de Bangkok plusieurs articles d’un ministre mettant à l’ordre du jour ce projet, d’autant plus que son financement ( 25 millions d’ € uros) serait presque assuré par deux investisseurs japonais et la Bai Bank asiatique d’investissement.
Le canal réduirait le voyage maritime de 2.000 Km entre la mer d’Andaman et le Golfe de Siam, au grand plaisir des armateurs.
Mais pour avoir personnellement touché du doigt les ennuis que font courir quotidiennement les pirates qui infestent les 600 Km du détroit de Malacca entre la Malaisie et Sumatra, je suis persuadé que les capitaines des cargots seraient soulagés et vont se réjouir.
Il y a bien sûr toujours un perdant. En l’occurrence ce serait la “ Cité du Tigre “ (Singapour) qui verrait s’envoler les péages de milliers d’escales .
B E R N I E
de Hua Hin ce 13 février 2002

Un bienfait n’est jamais perdu . . .

L’histoire se passe à Darvel , en Ecosse, en 1890. Un fermier pauvre, du nom de John Fleming, travaillait dur pour nourrir sa famille. Un après-midi alors qu’il marnait aux champs, un cri lui parvint d’une tourbière voisine.
Lâchant ses outils il s’y rendit précipitamment pour découvrir un adolescent , déjà enfoncé jusqu’à la taille dans la bourbe noirâtre , qui se débattait en criant au secours.
Fleming parvint à sortir le gamin du marais, lui évitant ainsi une mort lente et affreuse.
Le lendemain un attelage de luxe s’arrêta devant sa masure. Un personnage de qualité en descendit qui se présenta comme le père du jeune rescapé.
“ Je souhaite vous récompenser, dit-il en tendant une bourse garnie , pour avoir porté secours à mon fils “.
“ Il n’en est pas question,” répondit notre homme d’un ton ferme en repoussant la main généreuse.
C’est alors que , dans l‘entrebaillement de la porte, apparut le fils du fermier .
- “ Est-ce là votre fils ? “
- “ Oui, répondit fièrement le fermier, c’est Alex “
- “ Je vous propose un marché. Je me charge de ses études dans l’école où mon fils est inscrit et, s’il vous ressemble, nous en ferons quelqu’un dont nous serons, tous les deux, fiers “.
Ainsi fut fait .
Le fils du fermier suivit une scolarité exemplaire dans les meilleures écoles du comté au point d’être admis à la faculté de médecine de l’Hôpital Ste Marie de Londres.
C’est ainsi que le monde entier devait bénéficier de la découverte de Sir Alexander Fleming, le découvreur de la pénicilline en 1928.
Quelques années plus tard, le fils du bienfaiteur fut frappé d’une pneumonie foudroyante. Devinez ce qui lui sauva la vie ?
La pénicilline.
Un dernier détail. . . Le bienfaiteur s’appelait Lord Randolph Churchill, descendant des ducs de Marlborough , et son fils, l’adolescent embourbé , ne devint autre que Sir Winston .
Le hasard m’a souvent donné l’occasion de rendre service, sans arrière pensée. Et si souvent l’ascenseur me fut renvoyé, sans que je sache par qui, que l’idée m’est venu de vous rapporter cette histoire vraie , comme encouragement. B e r n i e

Histoire du 1er mai
Contrairement à l’idée reçue, c’est aux U.S.A., et non en URSS qu’ont été créés les syndicats d’ouvriers, qu’ont eu lieu les premières grèves de l’histoire moderne (alors qu’elles étaient interdites chez les Soviétiques) et que les syndicats sont les plus puissants.
C’est également pour commémorer la tragédie du 1er mai 1886 à Chicago qu’a été instituée la “ Fête du Travail “.
Auparavant les ouvriers travaillaient, en deçà comme au delà de l’Atlantique, dix à douze heures par jour et quelquefois sept jours sur sept. De nos jours il n’y a plus que les patrons et cadres supérieurs à travailler autant d’heures.
la Fédération des Syndicats américains ( AFL-CIO) revendique depuis deux ans la journée de huit heures. En 1886 elle décide de l’imposer au patronat. Le 1er mai , c’est devant le siège de la Société MacCormick que s’opposent dix mille manifestants, arborant le coquelicot rouge, et plusieurs centaines de policiers.
On dénombre six morts chez les ouvriers et huit dans les rangs de la police. Le Juge suprême de l’Etat d’Illinois condamne six ouvriers à la pendaison. Mais les syndicats ont gain de cause.
Ce n’est que l’année suivante, en 1887 , que Louise Michel propose aux Communards français de manifester pour réclamer la journée de huit heures, et , pour rappeler la tragédie américaine, propose la date du 1er mai comme Fête du Travail .
C’est Léon Blum qui , en 1947, a déclaré que le 1er mai serait férié et c’est à cette date que le muguet remplace le coquelicot ou l’églantine .
Alors, me direz-vous, pourquoi le 1er mai n’est-il pas chômé outre-Atlantique ? C’est que les Américains sont pragmatiques quand il s’agit de l’organisation du travail. Le 1er mai est ce qu’on appelle une fête mobile qui perturbe les plans et bouleverse une semaine laborieuse. Il a donc été décidé que la Fête du Travail serait définitivement fixée au premier lundi de septembre, ce qui octroie aux travailleurs un long week-end organisable d’une année à l’autre. Et c’est le lendemain qu’a lieu la rentrée des classes.
De nombreux pays ont suivi l’exemple américain, déplaçant intelligemment le jour chômé du 1er mai au lundi le plus proche, notamment la Grande Bretagne .
B e r n i e d e T o u r s

Honte à moi !

“Honte à toi !” m’a proféré une amie, scandalisée qu’elle semblait , de me voir séjourner courammnt dans des pays tels que la Chine, Myanmar, Cuba ou le Chili. “ Mais pourquoi donc ? “ - “Dans tous ces pays les droits de l’homme sont foulés aux pieds ! “.
Ai-je tort ou raison ? La honte ne m’ habite pas. Et d’autant moins que l’auteur de ce reproche avait elle-même, il y a deux décennies, visité l’ URSS, en ma compagnie, et qu’ elle revenait la veille d’un séjour au Maroc.
Chaque jour la presse américaine publie la liste des pays déconseillés aux touristes des USA. Il en est même UN qui est interdit au citoyen mû par l’esprit civique : CUBA. Ce qui n’empêche pas les Américains curieux d’aller prendre l’avion à Montréal ou à Toronto pour se rendre “ illégalement “ à la Havane. Et les officiers d’immigration cubains jouent le jeu qui intercalent une feuille volante entre le passeport yankee et le cachet officiel qu’ils ont le devoir d’apposer. Business is Business et le billet vert est roi .
Il est évident qu’il est des pays à risques. A chacun de juger et je comprends les avertissements de Washington pour ses nationaux, particulièrement visés.
Mais quel sens a ce boycott à l’endroit des dictatures ?
Aucun touriste n’aurait-il dû se rendre en URSS jusqu’en 1991 ?
Même si certains de nos intellectuels français sont rentrés de Moscou, entre 1930 et 1960, en vantant le système au point d’en faire le parangon de l’ humanité. La dictature y était pourtant à son comble
Jusqu’à mon éviction par le KGB en 1976, avec interdiction de séjour sine die, j’y avais séjourné 25 fois et jamais, sur place, n’ai-je hésité à donner mon sentiment, ce qui, j’en suis persuadé, a d’ailleurs contribué à mon ostracisation . . . sans motif officiel.
Au moins , au retour, je pouvais témoigner de ce que j’avais pu voir , dans des dizaines d’articles journalistiques, dont un de cinq pages qui, à ma grande surprise, fut repris dans France-URSS Magazine , qui n’avait pas lu entre les lignes.
Un ami, l’autre jour, m’a dit qu’il n’irait jamais en Inde . . . à cause de la misère. Ou bien, à mon sens, c’est de l’hypocrisie, ou bien c’est l’un des effets pernicieux du “ politiquement correct “.
B e r n i e

Souffrez-vous du “ jet-lag” ( *)?

L’ordre d’embarquement tardait à venir à l’aéroport Charles de Gaulle jeudi dernier pour ce vol inaugural nonstop en B-777 de Paris à Los Angeles ( “CDG-LAX” comme disent les gens de l’aviation). On pouvait percevoir sur le visage des voyageurs un reflet d’impatience. J’étais assis, les jambes allongées sur ma valise de cabine, plongé dans un roman stimulant de Ken Follett.
Un homme grand et brun s’approcha de moi: “ Vous allez à Los Angeles ! Etes-vous seul ?” . L’espace d’un instant je crus qu’il allait m’offrir de la compagnie. Ou bien était-ce l’un de ces “ rats” d’aéroport qui tentent parfois de vous confier une lettre ou un “ petit paquet “. Le badge de l’ ADP (*), pendant à la pochette de sa chemise blanche me rassura .
“ Nous recherchons, sur ce vol, trois cobayes (*) pour une enquête sur les effets du décalage horaire .”
Je devais me présenter en arrivant en Californie à un rapide examen médical, et dans la semaine, à une série de tests. Mon accord sur l’ensemble et un ultime examen à mon retour en France m’octroyaient une promotion de la classe Eco à la classe Affaires. Une aubaine !
Voici mes conseils si vous voyagez dans le sens des parallèles pendant plus de quatre heures :
-- prenez votre repas avant d’embarquer et une fois à bord évitez tout repas et buvez de l’eau ( non gazeuse). Un léger somnifère, et vous arriverez en forme.
- les problèmes sont davantage marqués dans le sens ouest-est que dans l’autre sens.
- pour adapter le rythme circadien de votre horloge biologique au nouvel horaire, à l’arrivée, il suffit d’une pilule de “ mélatonine “. Elle remédiera immédiatement à votre déphasage.
A la clinique de l’Université de Californie ( campus d’ Irvine) on a enregistré mon sommeil par des encéphalogrammes cinq nuits durant. J’ai pu voir ainsi l’activité hypnotique tant du sommeil lent profond que du stade paradoxal. La première nuit fut perturbée, mais dès la seconde on voyait le sommeil redevenir normal.
S’il n’y a pas de miracle à attendre d’un somnifère du genre benzodiazépine, il est certain que la mélatonine est un adjuvant appréciable . Essayez donc !
B e r n i e d e T o u r s

(*) jet-lag : ces 2 syllabes peuvent se traduire en français, mais par une expression de 11 syllabes : “ perturbations dûes au décalage horaire “. C’est comme dirait l’ami A.Gilder , un as de la traduction intelligente, une “ arythmie hypnale “ dans la synchronisation des rythmes biologiques .
A D P : aéroport de Paris

Cobaye : attention à l’orthographe . “ Cowbaye “ aurait le sens de “gardien de vaches à l’essai “.

Jeux de mots , jeux de chiffres

Le soir du mercredi 10 novembre, un ami m’a vraiment inquiété en m’adressant un Mél laconique ainsi rédigé: “ Tu es un frère et je dois t”avouer que demain sera le dernier jour ( impair) de ma vie “. Dans l’impossibilité de le joindre et au paroxysme de l’appréhension, je passai en revue les suppositions les plus saugrenues quand , au point d’abandonner la mort dans l’âme, je fis appel , incongrûment car il était minuit passé, à un disciple de Georges Ifrah. La vérité éclata alors de pertinence. Mon facétieux d’ami, maniaque des chiffres, s’était une fois de plus laissé aller à une mystification.
En effet le lendemain était le jeudi 11 novembre, soit le 11 - 11 - 99. Et il faudra attendre le 1er janvier 3111 ( 1 - 1 - 3111) pour retrouver une date dont tous les chiffres sont impairs.
De même si le premier jour pair de l’histoire de notre ère fut le 28 août 888, le prochain sera le 2 février 2000 soit le 2-2-2000.
Voilà au moins à défaut de raison un prétexte tangible de célébration.

B e r n i e

A l’heure , les pendules !

A la bonne heure même, si ce qui suit incite à désamorcer cette appréhension morbide, cette inquiétude inhibitive qui paralyse des millions d’hommes au changement de siècle, a fortiori à l’arrivée d’un nouveau millénaire. On s’y prépare, dans le monde entier. La transition 1999 - 2000, pour les croyants et incroyants, s’annonce chaude. Les restaurants renommés, les agences de voyages déclarent des listes d’attente qui s’allongent rapidement. Il est même des voyagistes qui multiplient les vols nolisés, notamment entre l’Australie et l’Amérique, toutes les places étant depuis longtemps réservées - et à quel prix ! - pour permettre aux passagers de célébrer, dans le même avion, deux fois le Jour de l’An du 1er janvier 2000, puisque dans le sens Ouest-Est, au dessus du Pacifique,on retarde les montres de 24 heures. Des astucieux ont eu l’idée de proposer leurs services comme baby-sitters. Même si le tarif qu’ils ont décidé pour la circonstance est exorbitant, ils sont sûrs de jouer à guichet fermé. Avis aux amateurs ! Et pourtant !

Côté mercantile mis à part, a-t-on réalisé que
la fin du XX°s., ce n’est pas le 31 décembre 1999, mais le 31 décembre 2OOO, le troisième millénaire ne commençant que le 1er janvier 2001.

Et pour aller au fond des choses, au risque de ridiculiser, qu’ils me pardonnent car ce n’est pas mon intention, les agnostiques et mécréants, que représente cette année 2000, tout comme ces 1999 années qui se seront écoulées . . ..mille neuf cent quatre-vingt dix neuf années. . . mais depuis quoi donc ?

Depuis le passage sur terre d’un dénommé Jésus, dit le Christ et qui, homme-Dieu,en acceptant de mourir supplicié , a dit “ Aimez-vous les uns les autres !”, scellant ainsi le sort du monde, et acquis, pour le bonheur de l’humanité, le titre de plus grand révolutionnaire de tous les temps .

Il n’y a pas si longtemps que l’on consigne par écrit la date de naissance des humains. Autrefois on naissait dans l’ignorance générale. Si au cours de la vie, des actes de bravoure, des découvertes, des faits extraordinaires venaient marquer une existence, on consignait alors par écrit la date du décés. Et c’est cette seule date qui devenait historique.

Il en fut ainsi de Jésus de Nazareth. C’est , malgré les prophéties, dans l’ignorance universelle qu’il est né à Bethléem. Mal avisé ou fort prétentieux serait celui qui préciserait une date. Les exégètes pensent que Jésus a vu le jour au début du printemps, à la saison d’agnelage.Ce n’est que pendant les 3 dernières années de sa vie, à son corps défendant, que Jésus s’est rendu illustre et comme pour tout autre homme, on a noté l’année de sa mort.
Tacite, historien et maître de la prose latine, mentionne Jésus dans ses Annales, un siècle après la Crucifixion. Pline le Jeune témoigne de Jésus dans une lettre à l’Empereur Trajan, tout comme Suétone dans sa Vie de l’Empereur Claude, et Flavius Joseph dans ses Antiquités juives. Il n’est jusqu’au Talmud qui consacre une douzaine de pages à Jésus,serait-ce souvent avec dénigrement. On n’est jamais prophète en son pays.
Et puis il y a eu Paul, le baroudeur anti-chrétien devenu le Bleustein-Blanchet du Christ. Et les Evangiles.
Tout cela , c’est de l’histoire, les amis, des faits historiques scientifiquement établis, que personne ne dément, mais qui étayent la thèse irréfutable que Jésus est bien né 4 ans avant J.C.
C’est pourquoi, si l’ére chrétienne a commencé en l’an 750 de la fondation de Rome, c’est en janvier 1997 que nous avons abordé l’an 2000. Et pourtant la terre a continué de tourner.
La Crucifixion a eu lieu le 14 Nisan, c’est à dire le vendredi 7 avril de l’an 30. Nouveau Moïse Jésus a annoncé à l’humanité la Terre promise, l’oasis de Paix infinie, l’Amour à la portée de toutes les bourses. Foin du BCBG, soyons donc BVA, le Beau,le Vrai, l’Amour. Les 3 questions du critère !
N’ayons pas peur de l’an 2000 ! Il est déjà commencé. Soyons heureux et que cela se voie ! Quant à vous compatriotes mes frères, croyez un vieux gyrovague qui traîne ses bottes sur toutes les routes du monde depuis un demi-siècle : la Terre promise, pour nous Français, c’est bien la France. Si vous trouvez mieux ailleurs , dîtes le moi.

Remettons les pendules à l’heure. Et à la bonne heure, si nous répandons la Joie ! Amen. B e r n i e 9.9.97

Aux hommes, mes frères
La semaine dernière, arrivé à Cambridge avec cinquante bonnes minutes d’avance , j’attendais l’heure à laquelle je devais donner ma conférence dans la superbe bibliothèque de l’ Université Peterhouse ( fondée en 1284) et tombai par hasard sur des archives datées de juillet 1863 :

AVIS AUX FEMMES

Il est rappelé que la loi votée à Westminster en 1700 qui interdit aux femmes d’user de stratagèmes pour acquérir un mari est toujours en vigueur, qui précise : Toute femme de quelque rang, profession ou éducation qu’elle soit, qui forcera, séduira ou trompera tout sujet de Sa Majesté aux fins de mariage, à l’aide de parfums, maquillages ( “ peintures” dans le texte), cosmétiques, fausses dents, jupons bouffants maintenus par des lames métalliques ou chaussures à hauts talons, encourra la peine légale requise contre la sorcellerie et autres infractions similaires, et le mariage, en cas de condamnation, sera considéré comme nul et non avenu.
De quoi rendre nos épouses heureuses de n’être point nées outre-Manche !
B e r n i e de Tours
24 - 9bre 2005

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