vendredi 14 août 2009

CHINE

À Pékin, la crise mondiale est un état de grâce

D’une part les radicaux nostalgiques de Mao dénoncent l’impérialisme américain et voient dans la crise actuelle une menace de conflit entre leur pays et l’Occident. C’est que la croissance à deux chiffres pendant plus de deux décennies n’a profité en rien aux 700 millions de ruraux à qui il faut un an pour gagner ce que gagne un citadin en un mois.
Disparu le profil bas de la Chine depuis six mois ! Qu’on se le dise !
La répression a été dure quand le Tibet a voulu célébrer le mois dernier le 50ème anniversaire de son soulèvement.
Cinq bateaux chinois n’ont pas hésité d’autre part à affronter le navire-espion américain Impeccable dans les eaux internationales, à 120 Km de Hainan. Pékin a annulé brusquement en décembre le sommet prévu avec l’Union européenne. Wen Jiabao n’est pas près de pardonner à N.Sarkozy sa rencontre avec le Dalai Lama.
Le véto de Pékin à l’achat de la firme de jus de fruit Huiyuan par Coca Cola peut servir d’avertissement.
D’autre part on dirait que la Chine ne sait pas quoi faire de son tas de dollars. Pour Pékin la crise a sonné l’heure de la curée tous azimuts. C’est dans le monde entier que l’Empire du Milieu investit pour s’assurer les matières premières nécessaires à son accession au rang de première puissance mondiale : l’Australie, l’Afrique, l’Arabie saoudite, l’Amérique latine, jusqu’à l’Europe occidentale , sauf en France qui reste sur la liste noire à Pékin.
Les Chinois n’ont-ils pas suggéré de remplacer le dollar comme monnaie de réserve ? Quel toupet ! B e r n i e Avril 2008


À quand la prochaine révolution ?
Peu de pays , de cette envergure, ont connu trois révolutions en moins d’un siècle. La Chine est de ceux-là . En 1911 ce fut la révolution républicaine mettant fin à des millénaires de féodalité. En 1949 la révolution prolétarienne installa Mao pour vingt-sept ans aux commandes. 1966 marqua le début de la révolution culturelle, un cataclysme , étendu sur une décennie.
Les gouvernants, successeurs du Grand Timonier, se voilent la face et refusent encore de reconnaître les méfaits du séisme destructeur qui éviscéra l’Empire du Milieu de ses racines et de ses talents humains. Aisé d’exciter deux millions de lycéens en les exhortant à faire avaler le Petit Livre Rouge à leurs professeurs et aux parents de leurs condisciples. Carte blanche pour dépouiller de leurs biens, de leur argent, de leurs bijoux, tous les propriétaires ou quiconque pouvait être étiqueté anti-révolutionnaire.
Savants, médecins, professeurs, artistes furent envoyés malaxer le fumier à la campagne pendant que les paysans intégraient les villes pour “soigner” et “instruire” les citadins. L’anarchie qui s’ensuivit réduisit le PIB de la Chine de 50%.
Depuis quelques années ce sont les paysans qui se révoltent. Les jacqueries se multiplient. Le clivage abyssal entre les 700 millions de ruraux laissés-pour-compte et les citadins qui gagnent en une semaine ce que gagne un paysan en un an, met gravement en danger la stabilité sociale.
Seraient-ce les prémisses d’une quatrième révolution ?
Bernie Novembre 2008

« C’est pas d’jeu ! »
Appelez-moi trouble-fête si vous voulez, mais les J.O. sont devenus un monstre destructeur des valeurs qu’ils sont sensés représenter.
Il est urgent que la politique se retire du stade si on souhaite que les Jeux se perpétuent, autrement ils n’équivaudront qu’à une exacerbation des nationalismes qui mènent on ne sait que trop où.
Plus les J.O. prennent de l’importance, plus ils nécessitent d’argent et plus les Etats s’impliquent. Chaque fois que le nombre des épreuves augmente, les coûts suivent. Résultat : seuls les pays riches peuvent se porter candidats à leur organisation.
Économisons, face à la misère du monde. Comment ?
Supprimons la cérémonie d’ouverture : elle est devenue un podium pour les chefs politiques, plutôt que pour les athlètes.
Supprimons les épreuves d’équipe ( foot-ball, tennis, etc.). à l’instar des Jeux de l’Antiquité qui ne laissaient concourir que les individus.
Réduisons le nombre des médailles pour un même sport ( natation/plongeon par exemple ).
Un peu d’économie permettrait à davantage de pays d’accueillir les Jeux. Ceux-ci seraient moins souillés par l’argent.
À souhaiter que ceux de Pékin ne soient pas gâchés par la pollution, de quelque nature qu’elle soit. B e r n i e 24-4-08

< Du pain et des jeux
C’est ce que désirent les Chinois cette année, mais vitrine du monde pour les JO du 8-8-8 à 8h, ils ne veulent à aucun prix de scandale pour ternir la fête. Patatras ! Voilà que les Tibétains, la moins voyante des minorités, tiennent justement à profiter de ces J.O. pour réveiller le monde sur leur asphyxie inexorable par Pékin.
Les six Chinois avec qui j’ai voulu aborder le sujet cette semaine à Luoyang ignoraient tout des émeutes. C’est que la censure s’avère experte au delà des capacités de nos électroniciens occidentaux.
Le Tibet, c’est moins d’un 1% de la population de la Chine, sur 27% de la superficie du pays. C’est aussi 40% des ressources minérales. Et chaque année Pékin envoie les Hans par milliers peupler le Tibet, avec sursalaires et primes à l’appui, au point que les autochtones sont aujourd’hui minoritaires. Leur vœu à ceux-ci , formulé clairement par le Dalaï Lama, est une revendication identitaire. Point d’indépendance, seulement une autonomie qui leur assure la pratique religieuse et la survie linguistique.
Lorsque Pékin a inauguré la ligne ferroviaire, avec deux ans d’avance sur le projet, la publicité répandit le bruit que l’objet était de faciliter l’accès aux touristes et la possibilité pour les Tibétains de voyage vers l’Est. En fait qui voit-on débarquer à Lhassa ? Des hommes d’affaires de Shanghai, des prostituées du Guangdong et surtout des contingents de militaires.
Pékin tremble, obsédée qu’elle est de l’exemple soviétique, l’implosion du système en deux temps trois mouvements. Et le précédent qu’une faiblesse de leur part créerait ! Les Ouïgours du Xinjiang sont plus nombreux et surtout ils représentent l’Islam. Quant à Taiwan qui n’attend que l’occasion d’affirmer calmement son autonomie, Pékin sait qu’une invasion ferait trop de bruit.
Pour le péquin ordinaire les media annoncent les J.O. comme l’apothéose d’une Chine parvenue au rang des Grands. Et comme on peut s’attendre à une récolte inouïe de médailles, le bon peuple se demandera si au fond ce monument à la gloire du régime ne donne pas raison à son gouvernement.
À tout prix il faut honorer les Jeux, mais profiter de chaque manifestation sportive pour crier haut et fort que le monde sert de haut-parleur à la voix des opprimés. Nous sommes nous démocrates, inventeurs des droits de l’homme, la seule arme défensive des Tibétains.
Si nous laissons passer cette ultime chance, le slogan des JO « Un seul monde, un seul rêve » signera le cauchemar létal d’une répression sanglante.
À défaut d’une réprobation générale, non hypocrite, « Du pain et des jeux » deviendrait comme dans l’antique Rome « Des jeux et du sang ». Bernie Lanzhou 4.4.08

ÉCHOS DE CHINE (B e r n i e 21 avril 2008)

(1) Quand la confiance règne On en apprend des choses quand on se trouve une douzaine d’heures en tête à tête, et seuls, entre Paris et Pékin, cocktails aidant, avec l’attaché militaire chinois en poste à Paris dans le nez d’un Boeing747. « C’est en Russie que la Chine se fournissait en armement sophistiqué : Ilyouchin 78 (transporteurs/ravitailleurs), chasseurs Sukhoi, destroyers anti-missile et sous-marins. Mais voici que les ventes/achats entre les deux pays se tarissent depuis 2007. D’une part la Russie se méfierait de son voisin, alors qu’elle continue ses livraisons vers le vieil allié indien, vers l’Algérie et le Vénézuela, et d’autre part la Chine a décidé de fabriquer elle-même le nec plus ultra de ce qui se fait dans le monde en matière d’armement» . Ce qui me gène le plus en la matière c’est que la France est encore le 3ème vendeur d’armes après les USA et la Russie. «Le budget militaire chinois augmente de 10% à 15% chaque année, me confie le Gal de division Changtai Zhuang et les Chinois sollicitent des licences de production et un transfert de technologies ».

(2) Des aéroports modernes j’en ai vus des dizaines dans le monde, de toutes les tailles, mais je suis resté pantois avant-hier matin en débarquant à celui de Pékin. L’immense Terminal 3 de l’aéroport « Capital », tout neuf,n’est que verre et acier. Il ne comprend pas moins de 64 restaurants, 90 boutiques et, facilité rare sur la planète, un service de livraison des bagages ultra-rapide . Mais, ce que les visiteurs apprécieront le plus, un train à grande vitesse jusqu’au centre-ville et, contrairement à la majorité des grands aéroports internationaux, tout est déjà prêt pour l’accueil de l’ A380.
Où est le temps où pour embarquer dans l’avion, à ce même aéroport, on allait à pied individuellement de l’aérogare au parking et cherchait l’appareil idoine à l’aide du numéro matricule écrit sur la carte d’embarquement et la queue de l’avion.

(3) Il y a deux ans je vous avais adressé un billet pour vous parler de M. Chang et du château post-Renaissance, style Maisons-Laffitte, qu’il a construit dans la banlieue nord de Pékin. Hier une visite sur le site des compétitions nautiques des J.O. d’août prochain nous a fait faire la connaissance de Mme Hayan Cheng qui nous a dit avoir acheté un château viticole du XV° s. à St Martin-du-Puy, au S.E. de Bordeaux. Même pas encore trentenaire, cette demoiselle, fille d’un milliardaire de Qingdao, n’a pas hésité à payer plus de trois millions d’Euros ses trente hectares de vigne française, pour « ennoblir » son entreprise vinicole, jusqu’à ce jour importatrice de vins australiens et sud-africains. Grosse surprise pour les huit millions de citadins autochtones de Qingdao car leur ville est célèbre dans le monde entier grâce à la brasserie que les Allemands y ont fondée au XIX°s. et dont la bière se vend, sur les cinq continents, et même en Normandie, sous la marque Tsingtao. D’importateurs ces Chinois veulent devenir producteurs . . . de tout . Ils nous vendent déjà beaucoup. À quand les avions Airbus, made in China ?

(4) Vous souvenez-vous du temps où l’ Amérique était le pays du superlatif : le plus grand, le plus petit, etc. La Chine est en train de dépasser tout ce qu’on peut voir dans le monde, en mal comme en bien d’ailleurs. Peut-être avez-vous expérimenté une balade dans le LONDON EYE au bord de la Tamise , cette grande roue construite à l’instar de celle qui se dressa un temps à Paris entre la Place de la Concorde et le Jardin des Tuileries. Voilà que Pékin, dans le Parc Chaoyang, bat toutes les « Grandes Roues » du monde .Elle a été inaugurée hier. Je voulais voir le spectacle d’en haut car la pub prétend que du sommet on aperçoit la Grande Muraille, mais la queue était trop longue et le ciel désespérément voilé . Elle est haute de 208 mètres et comprend une cinquantaine de « gondoles » pouvant transporter 40 personnes chacune.

(5) La décision de Steven Spielberg de dénoncer sa collaboration, comme consultant, pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des JO fait grand bruit à Pékin. D’un côté il y a ceux, peu nombreux, qui comprennent le boycott et Spielberg excipe d’un cas de conscience, et de l’autre ceux qui refusent de mélanger sport et politique. « La Chine est entrée en février dans l’année du Rat, me dit une collègue chinoise prof de français à l’Université Beida de Pékin, souhaitons que cette année ne soit pas « ratée » ! Ces JO, attendus depuis un lustre, doivent servir de vitrine. Je fus surpris cette semaine, trois mois avant le 8.8.08,( le « 8 » est chiffre de chance en Asie), de noter chez les voyagistes chinois une baisse importante de réservations. Il faut dire qu’ont subi une augmentation le prix des chambres d’hôtel (20%) et ceux des billets d’avions (30%) Un agent de voyages français , rencontré à Shanghai, a mis cette diminution de réservations non sur la hausse des prix, mais sur la politique chinoise au Tibet et au Soudan et en matière de droits de l’homme. Il est vrai que c’est justement dans la perspective des J.O. que la liberté de la presse est bafouée et que la répression des avocats de la liberté s’est intensifiée..

(6) J’ai appris que les Américains vont faire venir la nourriture des athlètes de l’étranger ( Japon, Australie) pendant les J.O. Cette décision a été prise lorsque des inspecteurs occidentaux en diététique ont découvert dans un supermarché de Pékin des blancs de poulet de 35 centimètres , suffisants pour nourrir une famille de quatre. Ils les ont achetés et fait analyser. Or ce poulet était rempli de stéroïdes, faisant courir le risque aux athlètes de se faire tester positifs. « Une fois les Jeux passés, a conclu un blagueur,les sportifs américains pourront s’empiffrer d’hippocampes vivants et d’œufs fécondés ».

(7) Pour la première fois depuis 30 ans que je fréquente la Chine, mes amis me parlent de l’augmentation des prix. C’est que, ne serait-ce que par rapport à l’an passé, l’inflation a atteint 18% pour l’alimentation et , en Chine, l’inflation est un danger réel pour le système. Plusieurs raisons : augmentation des salaires, des matières premières (pétrole, charbon, acier, etc), et conditions météorologiques qui n’ont jamais été aussi mauvaises depuis l’avènement de la Chine populaire.

(8) Plus les J.O. approchent, plus fréquent s’affiche le rappel des autorités qu’il convient de dissocier le sport de la politique. Le summum je le trouve ce matin dans le Quotidien du Peuple : « Ceux qui pour discréditer la Chine pensent que notre pays va changer ses habitudes dans le sens qu’ils souhaitent, peuvent s’attendre à une grande déception ». On ne peut certes être plus clair. Il est évident que Pékin tient à faire de ces JO la promotion de son pays. Au siècle dernier l’Allemagne nazie et le Japon reconstruit avaient agi de même. Même si l’identité diffère, avouons que la Chine veut s’imposer au premier rang des nations comme lieu de paix et de prospérité. Quand je parle à nos amis chinois des investissements colossaux de leur pays en Afrique (plus de dix nations africaines sont de vraies colonies chinoises) ils tombent des nues. La censure s’avère efficace dans les media de l’Empire du Milieu. Autant je suis contre le boycott des Jeux, autant je pense que la Chine devrait en saisir l’opportunité pour faire un effort vers les valeurs qui animent le reste du monde

(9) Mesures drastiques : Le terrorisme n’est pas courant en Chine. Pourquoi ? Parce que les autorités sont implacables envers tout individu perturbant ou risquant de perturber l’ordre établi qu’ils appellent « stabilité sociale ». Le mois dernier plusieurs terroristes musulmans ouïgours tentèrent de faire exploser un avion effectuant le vol régulier d’Urumqi à Pékin. Des policiers en civil et l’équipage réussirent à neutraliser les terroristes. Une loi édictée pour l’année des JO stipule que « les terroristes, les séparatistes et les extrémistes s’exposent à la peine capitale ». On n’y va pas par quatre chemins avec ces « trois forces du mal ». Je souhaite seulement que des provocateurs, commissionnés par le système, ne se déguisent pas en Tibétains pour exacerber le nationalisme chinois et exciter la haine raciale. . Bernie Avril 2008


BILLET DE PÉKIN : « Retour de flamme . . . olympique »
Quand on sait que pour un Asiatique perdre la face est la plus honteuse des ignominies, on comprend la gêne que ressentent les dirigeants chinois qui misaient sur ces JO pour installer leur pays en grande pompe sur la scène mondiale.
Et voilà qu’ils doivent non seulement intégrer les reproches occidentaux sur leur soutien au régime du Soudan, sur leur indifférence devant la pollution atmosphérique et le mépris qu’ils ont des droits de l’homme. Mais qu’en outre ces Tibétains de malheur, qu’ils avaient coutume de réduire discrètement au silence depuis 1951, par une répression insidieuse, veulent à leur tour profiter de l’occasion pour un ultime appel au monde sur le génocide qu’ils subissent
Le hasard fait que le Président actuel Hu Jintao, réélu le mois dernier pour cinq ans, était celui qui, en 1989, avait écrasé la révolte tibétaine, avec le surnom de « boucher de Lhassa », et ce , avec tant de succès que Deng Xiaoping l’avait promu au sommet du Politburo. Il connaît donc bien la situation.
La presse chinoise explique que le 14 mars « des Tibétains sont sortis des monastères pour tuer des Chinois et brûler leurs magasins sur ordre du Dalai Lama, qui cherche à diviser la Chine ». Un employé de l’Ambassade de Russie à Pékin, qui faisait du tourisme à Lhassa cette semaine-là , m’a donné un autre son de cloche : Le 13 mars , protestant pacifiquement contre les restrictions à leurs pratiques religieuses, 60 moines avaient été arrêtés et brutalisés, ce qui fit scandale chez les autochtones. Le 15 des civils ayant rejoint les manifestants religieux , ce sont plus de cent Tibétains qui périrent et un millier d’autres qui furent incarcérés.
Un fait : Tibétains et Hans se haïssent. Dédain du Chinois nationaliste qui considère l’autre comme un barbare sale et paresseux. Méfiance du Tibétain à l’endroit de l’occupant sans foi ni morale.
Résultat : À Lhassa les Chinois - arrivant en masse chaque année en pseudo-touristes et décidant par hasard d’élire domicile, ils sont près de 8 millions au Tibet cette année – vivent à l’aise avec des salaires doubles de ceux de Pékin, alors que les Tibétains, très minoritaires maintenant, subsistent dans des ghettos sur leur terre ancestrale.
Deux exemples de brimades frustrantes : au tri postal les enveloppes rédigées en tibétain finissent à la corbeille ; qu’un Tibétain souhaite passer son permis de conduire pour devenir taxi, il lui faut remplir un formulaire de deux pages écrit en mandarin , une langue qu’il ignore. C’est un citoyen de seconde zone, contraint d’oublier sa culture, sa religion et, le comble, sa langue. Génocide culturel.
Ce qui me rappelle les catholiques chinois de l’église catholique romaine souterraine qui refusent de reconnaître les évêques nommés par Pékin à la tête de l’ « église catholique patriotique ».
Pour l’heure les Tibétains sont en colère et leur avenir apparaît bien sombre. C’est la répression brutale – avec un million et demi de morts – par la soldatesque chinoise, il y a un demi-siècle, qui avait provoqué un exil massif et le départ du Dalai Lama en 1959. Un Tibétain m’a dit le comparer à Nelson Mandela, un autre au Mahatma Gandhi. Il est pragmatique, ce pacifique, et sait qu’on ne peut affronter la Chine par la violence. D’une part réaliste, il veut avant de mourir inaugurer une sorte de démocratie dans l’ex-théocratie tibétaine. D’autre part, sachant toute répression chinoise vouée à l’échec, il n’entrevoit qu’une solution acceptable des deux partis : une négociation sur l’autonomie du Tibet avec respect de la religion et de la langue. D’autant plus que le monde entier, le cas échéant, applaudirait le geste de la Chine.
Mais Pékin a peur : accorder l’autonomie culturelle au Tibet créerait un précédent. Il y a des décennies que les Ouïgours musulmans réclament cette modalité. Et puis il y a Taiwan qui, pour l’heure, ne tient pas à devenir comme Hong-Kong et Macao « un seul pays, deux systèmes ».
Les Chinois qui avouent être au courant des événements du Tibet me répondent froidement : « Notre gouvernement aurait dû réprimer plus tôt ces émeutiers. Qu’on les envoient dans des camps d’ « éducation patriotique » !. Ces slogans ont un relent de Révolution culturelle. À l’époque on traitait de « droitiste » l’ennemi du peuple. Aujourd’hui on vilipende « la clique du Dalai Lama » en usant du surnom de « loup aux yeux blancs »
La Chine a certes tort, mais elle compte près du quart de l’humanité. À tout prix il faut éviter de l’humilier. Autrement la fin des J.O. le 24 août, annoncera des souffrances accrues pour le peuple tibétain.
J’ai assisté hier à un début de manif à Chengdu au Sichuan. Elle fut vite réprimée. C’est que là-bas comme à Pékin existe un système impressionnant de surveillance vidéo.
L’itinéraire de la « flamme olympique » est jalonné de poudrières dont les mèches ne sont pas uniquement tibétaines. Il y a le Falun Gong, il y a les Ouïgours, et . . .
« Reporters sans frontière ».
Cette Flamme aura parcouru quelque 130.000 Km sur les cinq continents avant de revenir en Chine, passant par le sommet de l’Everest et le Tibet,et ce mythique Shangri-la où nous séjournons ces jours-ci, dans la préfecture tibétaine de Dêgên au Yunnan avec son petit « potala », son moulin à prières géant et son école de lamas.
Les sponsors de la Flamme : Coca-Cola, Samsung, General Electric et surtout la firme chinoise Lenovo, doivent se faire des cheveux.
J’ai lu , l’an passé, dans le Wall Street Journal que Mia Farrow avait prévu des anti-mascottes du genre « Génocide des Jeux » sur tee-shirts. Vous rappelez-vous ses tee-shirts à Moscou en 1991 affichant « The Party is over » ou encore le sandwich « McLenin » ?
Il y a tant de plans, restés secrets, pour manifester lors des J.O. que je reste persuadé que les Jeux seront, tout au moins pour le public chinois, retransmis en différé, serait-ce d’une ou deux minutes. Au Comité olympique de prendre ses responsabilités
Bernie ( Yunnan 19 avril 2008)

Autre son de cloche
« Le Dalaï Lama ne nous défend pas. C’est un nul ! » m’a avoué un moine tibétain, rencontré à Shangri La (nord Yunnan) où il était venu se refaire dans un monastère aux confins du Tibet, après avoir été battu et astreint à un mois de prison du 15 mars au 15 avril.
Le fait est que les Tibétains, surtout les jeunes, reprochent à leur guide spirituel et leader politique Tenzin Gyatso son pacifisme et la confiance qu’il accorde au gouvernement chinois. La plupart n’attendent que sa mort pour se rebeller contre Pékin, voire par la violence si nécessaire.
C’est qu’ils subissent une répression permanente, alors qu’ils se satisferaient d’une autonomie culturelle : pouvoir pratiquer leur religion et utiliser leur langue.
Au lieu de cela ils sont astreints chaque jour à plusieurs heures de cours de « patriotisme », leur imposant le credo du Parti. Face à eux le peuple chinois croit ce qu’il voit à la télévision, une propagande anti-tibétaine acharnée, associée à des images truquées. Celle-ci tente de prouver que le Tibet fait partie de la Chine depuis le XVIIIème s. Ce que réfutent les Tibétains qui vous montrent, pièces à l‘appui, qu’ils ont acquis leur indépendance à l‘avènement de la République chinoise au début du XXème s.
La Chine devrait comprendre que sa simple reconnaissance de la seule liberté religieuse et culturelle du Tibet et la fin de la colonisation outrancière qu’elle pratique depuis 1950 non seulement éviteraient l’éruption du terrorisme menaçant, mais en outre grandirait son image dans le monde libre.
Vous imaginez la gène de l’agent de l’autogare de Deqin lorsque pour acheter mon billet de bus pour Lhassa , je lui remis avec mon passeport le laissez-passer que m’avait délivré la préfecture de Lijiang. « Ce laissez-passer n’est pas valable ! » me dit-il. Ce qui me poussa à lui répondre, au risque de lui faire perdre la face : « Mais j’ai un visa pour la Chine . Excusez-moi ! Je croyais que la Tibet faisait partie de la Chine ! » Bernie Mai 2008

C H I N E 2008( 9 )
Savez-vous que les Chinois « délocalisent » ? J’ai vu leurs usines au Vietnam, au Bengladesh et en Inde . Savez–vous que les Chinois voyagent à l’étranger ? Savez-vous que les autorités de Pékin leur conseillent pour les J.O. d’adopter certaines mœurs occidentales ? Ne pas cracher, moins fumer, ne pas hurler au téléphone, respecter leur rang dans une queue, ne pas bousculer les autres, etc. plus une exhortation qui leur sera difficile d’honorer : éviter de mettre au menu des restaurants des plats à base de viande de chien.
Savez-vous que les nouveaux mariés chinois nantis viennent couramment, pour la photo, la mariée en blanc et le marié en smoking, passer trois jours de lune de miel dans les châteaux de la Loire.
Une autre surprise de taille : un libraire m’a confié que Confucius se vendait mieux que Mao depuis l’an passé.
Où est la Chine d’antan ? J’entends celle d’il y a une décennie . Tout ce qu’on appréciait dans le Royaume du Milieu naguère tend à disparaître. Une autre conséquence de la mondialisation
B e r n i e 5/8/08

C H I N E 2008 (8)
Depuis 34 ans que je fréquente la Chine, j’ai noté deux grands tournants :
L’un en 1980 lorsque Deng Xiaoping, brisant d’avec les principes maoïstes, conseilla aux Chinois de s’enrichir, l’autre, en cours depuis 1998, où la croissance à deux chiffres se reproduit année après année.
Résultat : la moitié de la population, celle des villes de la côte et des rives des trois grands fleuves, a vu son niveau de vie croître au point de presque égaler le nôtre, alors que les paysans de l’intérieur, ils sont 700 millions, gagnent en un an l’équivalent d’un salaire hebdomadaire des citadins, d’où la prolifération et l’aggravation des émeutes de ces dernières années.
Le visiteur occidental occasionnel qui débarque dans le merveilleux aéroport de Pékin et dans les mégapoles du pays se dira : « Mais la Chine est aussi moderne que la France ! » Et les Chinois de rencontre lui confesseront volontiers leur fierté et leur satisfaction.
Ce qu’il ne verra pas, c’est la poigne de fer du Parti unique sur toutes les décisions, le sort pitoyable des prisonniers d’opinion, la censure journalistique et informatique et les brimades imposées aux mouvements religieux.
Le gouvernement, après un siècle d’humiliations, n’a qu’un but : la revanche. Placer la Chine, pour l’heure au niveau des nations occidentales, et pour, avant la moitié du siècle, dérober aux USA la première place sur le plan économique.
L’homme ne vivant pas que de pain, Pékin veut redorer son blason éthique et acquérir une reconnaissance planétaire. D’où le soin apporté à ces J.O. de 2008 et à la préparation de l’Expo universelle de 2010.
Des impératifs s’imposent pour à tout prix éviter d’entacher l’impression recherchée : l‘ordre, l’harmonie et un semblant de bonheur , exprimé dans le choix de la devise olympique : « Un monde, un rêve ».
B e r n i e Pékin 2/8/08

Ça chauffe à Pékin
Tout au moins dans la tête des autorités. Le Chinois est superstitieux : s’il a choisi le 8 du 8ème mois 2008 pour les J.O., c’est que le chiffre 8 est faste. A contrario la neige à Canton en février, l’accident de train en mars entre Pékin et Tsintao, le mauvais accueil à la Flamme en avril et le tremblement de terre à Chengdu en mai sont de mauvais augure, surtout que le cycle astral commencé en octobre 1949 touche à sa fin ces mois-ci.
Comble de malheur les portables et Internet divulguent dans tout le pays, et à l’étranger, un secret bien gardé depuis des lustres : les émeutes qui par milliers éclatent dans tous les coins de l’Empire du Milieu. Celle du 28 juin à Weng’An ( pseudo suicide d’une adolescente violée par le fils d’un dirigeant local) a rassemblé plus de 10.000 paysans qui ont incendié les locaux du Parti et de la police.
Pékin, débordée,traite de gangsters les émeutiers, comme elle étiquette « séparatistes » les Ouïgours musulmans qui , à l’instar des Tibétains, réclament non leur indépendance, mais leur autonomie et une égalité de droits avec les Hans.
C’est que le gouvernement n’arrive pas à trouver le moyen d’aborder les deux causes de ces mouvements de masse : la corruption rampante et l’injustice sociale. Comment contenir 700 millions de ruraux, écoeurés de voir à la télé que leurs compatriotes des villes gagnent en une semaine ce qu’ils gagnent, eux , en une année.
La solution ? La liberté de la presse , qui forcerait les autorités locales à ne pas abuser de leurs pouvoirs et dissiperait toute rumeur. B e r n i e Mai 2008

Conférence donnée à BORDEAUX le 2 mai 2007

L’Empire du Milieu entre au XXIème s.
La scène se passe, en novembre 2005, vers 6h du matin, au centre de Pékin.
Un conducteur de triporteur ( qui a remplacé le pousse-pousse) attend son prochain client. Je m’approche :
“ Alors ? Comment va le monde ? “
“Ne m’en parle pas ( en chinois on tutoye comme à Rome, il y a 2000 ans et en Russie de tout temps) et pointant le doigt vers le ciel, il ajoute :
“ Dieu, là-haut, est le N°1 . Moi ici je suis le N°2 et la vieille terre, c’est le N°3.
Et puis après un long silence :
“ Maintenant il n’y a plus que l’argent qui intéresse les gens”
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Il n’a ni famille, ni maison. Il couche sous le 1er périphérique (du printemps à l’automne)- et se plaint de la corruption au sommet de l’ Etat. A ma question, il répond :
“ A quoi cela me servirait de me marier et d’avoir un fils ? Tous les jeunes sont au chômage !.
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Il n’a plus d’illusion. Il n’a pourtant pas perdu sa chaleur humaine. Sur un support, attaché au guidon, sa bouteille Thermos ( comme tous les Chinois, il boit de l’eau chaude toute la journée. . qu’ils appellent “ thé “) .
Ces Chinois ressemblent d’ailleurs à leur bouteille Thermos, qu’ils transportent partout : froid à l’extérieur, chaud à l’intérieur.
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Quand il remarque le QUOTIDIEN DU PEUPLE que je viens d’acheter et que j’ai sous le bras, il ajoute avec un clin d’oeil: “ Dans ce canard, il n’y a que la date qui est vraie !“
( Cf Pravda - Izviestia )
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Eh bien toute la situation en Chine à l’entrée de ce nouveau millénaire, peut se résumer dans cette anecdote .
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D’abord situons les choses: qq. paramètres indispensables ( n’hésitez pas à m’interrompre pour plus de détails ) 2 mots de géo et 2 mots d’histoire .

GEO : peu de chiffres: plutôt des comparaisons/ des proportions. 9 1/2 M Km2 Cf les USA ou l’Australie
Ses limites : S I B E R I E au nord
Himalaya à l’ouest -------- Pacifique à l’est
TROPIQUE au sud
Latitude de Pékin 39° N > NYC Madrid Naples
Paris est à 49° N > Oulan Bator ( en mongolie extérieure)
9/10 de la superficie : impropre à la culture
2/3 du pays à + de 1000 mètres d’altitude
Toute la population
“ l’activité concentré le long de la mer et
des 3 grands fleuves qui vont de l’ouest vers l’ Est.
Houang He ( fleuve jaune) sud de Pékin 5000 Km ( golfe de Bo hai )
Yang Tsé ( bleu ) près de Shanghai 5.800 Km ( les 2 prennent leur source à prox. l’un de l’autre, dans le Tibet.
POPULATION 1, 3 milliard ( + ou - la densité de la France (125 hab.Km2)
Province de Sichuan ( Cheng Du, Chongqing 34 M) = France en superficie mais 120 M.
Shanghai 14 M >>>>> 25 M
CULTURES AGRICOLES:
Nord du Yang Tsé = nouilles de blé
Sud du Yang Tsé= riz (2 ou 3 récoltes/an)
à l’ EST : tout pousse : de 480 à + de 1000.Km2
à l’OUEST : désert ( oasis). Elevage nomade : 7 hab.Km2
+ N S = canal impérial ( 1700 Km 200BC)
-----------------------------------
ECONOMIE: record mondial de la croissance Depuis 1989 8% à 12%
actuellement 11% , surchauffe
avec 2 problèmes majeurs :
- inflation
- rythme de croissance industrielle > pression sur les besoins: en énergie
en matières premières ( invas. de l’Afrique + Pérou,etc.)
en transport
C H I N E = 24 % de l’humanité en population
20 M de demandeurs d’emplois en + chaque année
licencie 6 M de fonctionnaires par an ( cf. fonct.pub. françai
Voilà pour la géographie ( physique, économique, humaine)

quelques mots sur l’ HISTOIRE :

5.000 ans de civilisation ininterrompue 4 ou 5 dates

* 220 BC QIN Chi Huang Di ( 1er Empereur )
origine du mot Chine et de notre souhait quand on boit: tchin tchin
- Ecriture
- privatisation des terres ( impôt)
- grande muraille
- voies routières et fluviales (Grand Canal)

suit une série de DYNASTIES
par exemple les HAN 206 BC - 220 AD (Hun)
dont la plus brillante M I N G (1368-1644)
cf siècle de Périclès, d’Auguste ( 27 BC - 14 AD), le Roi Soleil

* 1911 République de Sun Yat Sen ( > col Mao )
1919 manif étudiants contre décision de la SDN (concession japon.)
1921 fondation du P C C (quel modèle, même les formulaires)
1930 M A O émerge

* 1er oct. 1949 R P C
1958 Gd bond en avant = fiasco
> rupture avec CCCP ( Pont Nanjing )

* mai/ juin 1989 TIAN AN MEN contre corruption,népotisme, entrave à la liberté de presse

Le cas MAO
9 - 9 - 76 le dieu M A O meurt Question = 7 / 10
How come ? >>> recherche de spiritualité
>> bouddhisme , christianisme , sectes
AMOUR A M Y P Mongol: Keroulen ou Argoun
HEI LONG JIAN noir dragon fleu Cf CITROÊN : suetiélong

Quelques faits de société
chaque année : + 20 M. de Chinois
en 2005 : 50% de - de 20 ans //// 35% - de 14 ans
Ethnies : H A N 92% ( 8% > 55 minorités + langues )

Main d’oeuvre : 45% de la pop. totale travaille ( 75% ruraux )
entre 100 M et 130 M de chômeurs ( qui travaillent pour vivre )
Allons voir ds qq. instants les différentes classes sociales de cette société en principe sans classes

Age du mariage : légal H 22 ans ( en fait 26 ans)
F 20 ans ( en fait 23 ans)
À 30 ans une femme non mariée est suspecte,
mais je note depuis le début de ce siècle que tous ces schémas sont en mutation brutale , comme ds la reste du monde où la société” est celle de la consommation.

Pénurie de femmes : il manque 60 M de filles (vs ai adressé mon dern.art.)
Vous donnerai des détails à la fin si vous le désirez et si vs avez le temps.

D’où exigence de la femme dans la recherche du mari =
grand (hauts talons) // instruit// + si poss. hérédité gémellaire

Sort de la femme chinoise : un individu en partance (officiellement égale de l’homme 1949) VEUVE = statut redouté

Malgré la contagion matérialiste de cette société de consommation qui envahit les pays développés:

CONFUCIUS règne encore en Chine ( 551 - 479 BC ) = moule fondamental de la société chinoise s/ terre , au dessus de tout
( incompatible avec le communisme)
>> obéissance à DIEU et à ses représentants sur terre
(TIAN MING (soleil+lune) = ordre du Ciel)
FILS du ciel = Empereur ( il a le mandat du ciel )
>> obéissance de la femme au mari
enfant au père
élève au prof.
présent au passé
inférieur au supérieur
les enfants se sacrifient encore pour leurs parents ( 6 enfants: oh ! très riche)

Je reviens sur 2 GRANDS PERSONNAGES de l’histoire moderne de la Chine :
M A O ( le géant )
1er octobre 1949 Dirige la CHINE ( 500 M. d’hab.)
c’est le nouvel empereur - fils du Ciel
en 1979 : note 7 / 10 7 pour , 3 contre Contre QUOI ?

POUR 1950 2007
espérance de vie 35 ans 72 ans
morts par milliers vaccinations
- famines extermination des 4 pestes:
- épidémies rats,moineaux/ mouches
moustiques

analphabètisme 80 % 20 %
catastrophes nationales Fleuve jaune Yang Tsé
(nombreux barrages )
+ les 3 gorges

CONTRE Révolution culturelle 1966- 76
+ témoignages ( médecin perso. )

DENG XIAO PING (petite bouteille)
le nain géant de l’ouverture

Si MAO était collectiviste - isolationiste - idéologue
DE N G = pragmatique “Qu’importe que le chat soit blanc ou noir . ..”

Si MAO n’est jamais sorti de Chine
DENG a beaucoup voyagé : France- Calvados Montargis (tendance à pares.) URSS + USA 1974 1979 “ J’ai les solutions..”

Si MAO était coureur de jupons ( cf. son médecin) hypocrite
DENG fut bon père de famille, franc, direct ( 3 filles (Tours),
2 fils dont 1 handicapé Deng Pu tang paralysé mai 68)
DENG 3 fois victime de purges sous MAO
Si MAO était flagorneur, aimait les titres et décorations
DENG avait horreur des honneurs / Il a tjrs refusé le titre de sec. génér. PCC Son principe : “ Il faut être réformateur pour améliorer la vie des gens”
“Il faut être conservateur pour maintenir la stabilité
D’où son feu vert à l’armée ( du Sichuan) le 4 juin 1989 Tian An Men ( son seul point négatif pour les Chinois )

Veut moderniser l’industrie:
- sollicite les investisseurs étrangers
- ouvre une Bourse à Shanghai
-supprime les communes populaires(paysans responsables)
Mais ouverture = inflation, corruption, criminalité
Fermer la porte à l’erreur, c’est laisser la vérité dehors “.

Depuis 1982 le PNB chinois double tous les 10 ans

En 1994 : “ Enrichissez-vous ! “ ( Shenzhen 1977 - 2000 ) 18.000 hab/3M

“Nous avons trop de fonctionnaires,il faut privatiser tout sauf police et armée “ D’où le licenciement de 6 M par an .

En fait DENG a fait passer la CHINE du Moyen-Âge au XXIème presque sans transition

Le temps est divisé en cycle de 12 ans. Le Nouvel An , puisqu’il est lunaire, change donc de date chaque année :
l’année de la Chèvre ( ou du mouton) a commencé le 1er février 2003 et sera suivie par l’année du singe en 2004.
les années suivantes seront celles du coq,du chien, du porc, du rat, du boeuf, du tigre , du lapin, du dragon et du cheval.
Pour connaître l’âge d’une DAME , on lui demande son signe et c’est tout à fait poli.

Question souvent posée: l’ ENFANT UNIQUE
René Dumont ds le monde. Seul MAO l’a écouté.
1972 Loi sur l’enfant unique ( pour 3 générations )
Planning familial.
Si vs n’avez qu’un enfant : Si vs avez + d’un enfant
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- allocations familiales dimininution du salaire
-priorité au jardin d’enfants,école,
consultation médicale, embauche amende = UN AN de logement, etc. salaire
cf. paysan riche

Mesures anticonceptionnelles: diffusées, favorisées, gratuites, mais seulement aux couples mariés ( par définition les célibataires et veuves ne peuvent avoir d’enfant.)
avortement / stérilisation > congé payé + subvention
stérilet, préservatif ( pillule NON) implantation d’hormones danger

1950 : 500 M 1975 : 925 M 2006 : 1.339 M
Mais la natalité s’est ralentie depuis 1973:
I/ par la loi jusqu’en 2000
2/ par la nature: diminution de la mortalité infantile
évolution des moeurs et
depuis 2000 désir augmentation de confort
------------------------------------
OBJECTIF de MAO était en 1975:
1,200 M en l’an 2000 or en 1997 = déjà 1, 250 M
Principe de l’ENFANT UNIQUE: en ville OK ,
fiasco à la campagne ?????

En ville:contrôle plus facile (cf serviettes périodiques Shanghai )
couples assurés de la retraite (donc enfant non indispensable )
appartements exigus ( 30 à 40 m2 )
désir d’améliorer statut et mobilité

A la campagne: garçon indispensable (cf.orphelinat de Shenyang )
Paysan riche /// mais si les parents sont cadre dirigeant OK

LA LANGUE CHINOISE
(is there anyone who can write Chinese? )
une m e r v e i l l e
ni une langue alphabétique ( comme le français) Pas de Bombe H
ni une langue syllabique ( comme le japonais)
mais une langue IDEOGRAPHIQUE (un peu comme égyptien antique)
Chaque caractère correspond à un concept
Le chinois oral ne présente pas de difficulté si on respecte les TONS ( 4 en mandarin, 6 à 8 en cantonais )
Ainsi le seul SON “ M A “ a 4 sens :
maman
chanvre
cheval
gronder
autrement il n’y a pas de grammaire, pas de syntaxe, pas de pluriel, pas de conjugaison. La fonction est donnée par la position du mot dans la phrase.

EX : la date d’aujourd’hui 3 mai 2007 > 2003 5 3
mois = lune jour = soleil
c’est donc de la 5ème lune le 3ème soleil

UNE MÊME voyelle, prononcée seule, a une multitude de SENS, mais la graphie est unique pour chaque sens.
EX: l i ( 4ème ton ) = est représenté par 35 caractères (sinogrammes) différents. Seul le contexte , oralement peut indiquer le sens.
l i = cérémonie, mesure, être absent,, aurore, clôture, raison (logique), pouvoir, progrès, ériger, profit, bitume, exemlple, écriture religieuse, lichee, châtaigne, dysentrie.

D’où plus de facilité pr mesurer l’intelligence d’un Chinois (que d’un Occidental)
Minimum vital : 3.500 sinogrammes ( en dessous de 500 > analphabètes)
niveau bac: 5.000 , ami de Shanghai : 32.000
1 caractère a de 1 à 32 traits. Actuellement il existe + de 50.000 sinogrammes, mais en constante progression.

FRANCE < > CHINE
Difficulté pour un homme d’affaires français non averti de comprendre

CONFUCIUS (+bouddhisme) > dualisme( pluralisme )

OCCIDENT ( culture judéo chrétienne) > monisme (ramène l’ensemble des choses à l’unité )
> le comble : cartésianisme

Cf; info s/ Homme d’affaires


XENOPHOBIE chinoise
< japonais =" x" n =" nain" noirs =" h" i =" diables" ral =" w" 2001 =" le"> s’il ne peut vaincre > il fuit
s’il ne peut fuir > il sourit
poli, raffiné
pudique (érotismeOK.Porno NON)l’amour à 2, pas à 3
courageux au travail
ingénieux, astucieux, génie commercial
frugal ( mais banquet somptueux)
respect de l’Ancien ( Confucianisme )



MEDECINE / PHARMACIE
la médecine traditionnelle chinoise n’a pas pour objet de guérir
mais de maintenir en bonne santé. Médecins payés . . .

EQUILIBRE - HARMONIE
entre Y I N et Y A N G
femme homme
nuit ( lune ) jour ( soleil )
froid chaud
humidité, obscurité sécheresse, lumière
passivité activité
rive suid d’une rivière rive nord
flanc nord d’une montagne flanc sud
chiffre pair ( 8 ) impair ( 9 )
SANTE= base de la cosmogonie aux élements harmonieux
On ne décide rien sans géomancie: maison, magasin, tombe + date mariage,etc
LE MEDECIN chinois prend 14 pouls + observatioin, interrogation, pour sentir, écouter, palper
acupuncture ( médecine de pointe)
moxibustion ( armoise incandescente)
mésothérapie
CANCER ? Cf l’aide soignante
PHARMACOPEE: plantes, animaux, métaux ( oligo éléments)
ginseng salicinine (décoction écorce saule),
aubépine (sédatif nerveux), passiflore (hypnotique)
NOURRITURE = nutriment + médicament: oignon, ail, pomme + eau chaude
“mange ton breakfast, partage ton lunch avec un ami, donne ton dîner à ton chien “

Proverbe : “La foudre ne tombe jamais sur un homme qui mange

Les CHINOIS : le peuple le plus sage du monde
ONT INVENTÉ N’ONT PAS INVENTÉ
imprimerie le journal
poudre en ont fait des feux d’artifice
boussole n’ont pas découvert l’Amérique

EGLISE/RELIGION
(bouddhisme christianisme (en 2003 75 M de chrét. i.e. plus que de membres du P.C.), ( 2 églises ) taoisme ( swastika)
+ Falung Gong : Imaginez la surprise des autorités chinoises, en sortant du complexe gouvernemental de Zhongnanhai ( qui jouxte la cité impériale à Pékin) à 5 h. du matin le 20 avril 1999 et découvrant plus de 12.000 de leurs compatriotes en train de défiler, puis s’assoyant sur le trottoir, en rang par 6, autour du complexe. Les R.G. n’avaient rien prévu. C’était les disciples du FALUNG GONG ( = “ loi de la roue tournante” . Rien de tel depuis le 4 juin 89
Leur gourou, Li Hongshi , réfugié à Houston au Texas, protester contre les brimades des autorités à l’endroit des adeptes de cette secte de méditation. qui a intégré certaines pratiques de l’art martial chinois, du tai chi ‘ chuan, du bouddhisme et du taoïsme. Tous les matins, un groupe de fidèles de la secte devenue populaire dans toutes les strates de la société, se réunit place Tian An Men. Ils sont immédiatement encerclés par des policiers en civil ou en uniformes et emmenés en camions ou mini-bus. On dit que plus d’une centaine d’adeptes sont déjà morts en prison. Au grand dam des autorités, ces manifestations ont lieu dans plusieurs villes de Chine. En 2000 5 “fanatiques” s’immolèrent par le feu devant la Cité Interdite. Depuis il est très aisé de reconnaître les policiers en civil car ils portent des extincteurs. Je n’ai pas le temps d’ élaborer sur ce sujet, mais si vous souhaitez être plus amplement informés, vous pouvez visiter sur le NET l’un des 80 sites du Falong Gong
( Clear Wisdom. net ). La secte est interdite depuis juillet 1999 et le gouvernement mène une lutte acharnée contre les adeptes.
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GÉO POLITIQUE :
La CHINE esquisse rapprochement avec JAPON
TAIWAN COREE DU SUD VATICAN + OUEST
Retour de HK à RP.de Chine juillet 1997
“un pays 2 systèmes “ (promis par Deng Xiao ping > 2047.
Fractures intérieures: ouest-pauvre est-riche
nord - sud
villes - campagnes
Pékin - provinces
Pour l’étranger: - marché chinois immanse ( très attrayant
- main d’oeuvre bon marché
- terrain bon marché
NB : SAN XIA ( 3 gorges) = symbole de la puissance retrouvée>>>

SOUCI CONSTANT des gouvernements chinois= ordre et stabilité
Pour le monde
le BIG BUSINESS passe avant les grands principes
on ne peut ignorer la Chine
Droits de l’homme OUBLIÉS puisque la Chine est en passe de devenir une puissance mondiale
J.O.la semaine où le Comité olympique a séjourné à Pékin=no factory.
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Et dire que le destin du monde peut dépendre au XXIème s. de la vente d’une p u c e de PENTIUM III
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La CHINE, pragmatique, avance au jugé. . . . . . . . . . . depuis 5.000 ans
à tatons, mais sans relâche, sûre d’elle même sachant qu’elle ira loin
(même si elle ne sait pas où elle va )

QUE VEUT LE GOUVERNEMENT ?
Développer le pays dans le calme et l’ordre ( O M C acquise depuis 4 ans)

QUE VEUT LE PEUPLE ?
Produire, s’enrichir, pour consommer
50 ans de CHINE POPULAIRE
30 ans depuis la fin de la Révolution culturelle
20 ans de marche vers le capitalisme.
LA CHINE = est un pendule qui oscille
entre Confucius et le Big Business

Pendant 4000 ans MEDITERRANEE = centre du monde
200 ans ATLANTIQUE
Au XXIème s. le centre du monde sera le PACIFIQUE avec
à l’ est la Californie ( et peut-être le Chili )
à l’ouest : la CHINE et les Petits Dragons
+ terre vierge : DOWN UNDER

Les 10 “ couches sociales “ de la société chinoise

XU XUNLEI a écrit l’an passé un rapport pour l’Académie des sciences sociales de Chine dont il est directeur.

“ Autrefois il y avait en Chine 2 classes et 1 couche sociale (classe ouvrière, classe paysanne, couche intellectuelle).

En 2006 il y a 10 “couches” sociales (cf.catégories des trains URSS)

fonctionnaires et administrateurs 2,1%
directeurs 1,5%
patrons d’insdustries privés 0,6%
personnel technique et spécialisé 5,1%
employés de bureau 4,8%
petits commerçants et entrepreneurs 4,2%
employés des services 12%
ouvriers de production 22,6%
travailleurs de l’agriculture 44%
sans-emploi et chômeurs 3,1%

“Le terme de classe sociale ( au centre de la théorie marxiste) n’a plus de raison d’être. Le terme” couche” permet de vivre dans le développement. (suit une explication sémantique fumeuse assimilant les racines de classe et couche)”

“La société est comme une “olive” : extrémités réduites et milieu très large”.
“C’est l’opposé de la société traditionnelle qui a la forme d’une pyramide. La transformation de la pyramide en olive est un progrès social.”

“L’histoire nous apprend que dans les sociétés où les classes moyennes sont importantes (comme aux USA) la répartition des ressources est en général plus équitable, les différences de revenus économiques plutôt minimes et les conflits d’intérêt rares. Une telle société est stable et peut se développer durablement. N’est-ce pas l’espoir de l’Etat chinois , de la société et des individus de rejoindre la prospérité et la stabilité”.
Ce rapport a été établi à la suite du XVIème Congrès du PCC en l’automne 2002 où Jiang ZEMIN a ouvert les portes du Parti aux hommes d’affaires, et . . . . aux croyants ( ds une réunion qui a duré 10 jours).

La CHINE compte 60 M de membres du PCC et plus de 100 M de religieux ( bouddhistes, musulmans, protestants, catholiques).
Yang Zemin : “ Je ne comprend rien à la religion, mais je sais qu’elle a de profondes racines historiques dans le pays “.
Le PCC veut réduire la brouille avec le Vatican et reconnaître l’Eglise catholique clandestine, dite romaine, face à l’Eglise catholique patriotique chinoise.


Le PCC reconnait que nombre de ses membres et de ses cadres sont
des croyants et qu’ils convient de les garder car ils sont gage de stabilité.

Ziang Zemin a manifesté sa volonté d’ ouvrir les postes de la fonction publique non plus exclusivement aux membres du PCC comme auparavant, mais à toute personne apte qui réussit les concours administratifs, même aux Chinois d’outre-mer s’ils sont qualifiés qui pourront postuler des postes vice-ministériels.
Ordre a été donné en décembre 2002 aux médias de remplacer le terme
de “ méchant “ par celui de “ héros “ pour les entrepreneurs privés .

En décembre 2002 le quotidien GONGREN RIBAO : “ . . . les chefs d’entreprise n’exploitent pas vraiment les travailleurs . . . “

Réaction d’un observateur de HongKong: “ Le PCC pour rester au pouvoir va devoir sacrifier et le marxisme et le communisme “ .

Avis à HU JINTAO qui pourra peut-être changer le nom du PCC et remplacer les “ 4 principes “ traditionnels :
allégeance au marxisme, au léninisme, à la pensée de Mao et à la dictature du prolétariat
par les “ 3 représentants “ :
représentants des chefs d’entreprise, de l’élite de la culture et de l’intérêt général des masses .

L’Etat de la Chine en ce début du XXIème s.
le 1er oct 2002= 53ème anniversaire de la R.P. de Chine
L’optimisme règne :
- le Congrès à accordé la clause: Nation la + favorisée
- la monnaie se tient bien
- bonne consommation domestique`
- croissance économqiue bonne ( 8%)
- Membre de l’ OMC
- le Pouvoir préconise l’innovation
- brassée de médailles d’or aux JO de Sydney
- candidature acceptée de Pékin pour les JO de 2008
- inauguration du barrage de San Xia en 2009
- Expo universelle à Shanghai en 2010

On croirait que la Chine est en train de quitter son monolithisme pour s’ouvrir et s’adapter aux circonstances
(cf. les 10 couches sociales)
Les Chinois s’écartent du dogme (qui était tous pour le Parti) et se tournent vers le dévouement au prochain et la générosité envers les plus malheureux qu’eux ( cf. les vagues de solidarité dès que l’épreuve touche les autres)
Cf le projet ESPOIR pour scolariser des enfants défavorisés des campagnes
cf Université de Beida: création d’un bureau d’assistance légale aux enfants victimes de violences même parentales.
cf l’ouverture par 2 profs , de 200 écoles ( illégales) pour les enfants de migrants à Pékin ( 270.000 enfants)
+ de 2 1/2 M de migrants illégaux à Pékin ( HUKOU, sans papiers) > hommes chantiers de la ville 2 à 3 € /jour
femmes ds salons de coiffure ( massages)
Un ex. Ecole HUANGZHUANG sur un terrain vague près de la station de métro BABAOSHAN(ouest) 8 petits baraques brique rouge. Dirigée par CHEN Enxian
500 élèves. Scol. 300Y ( 40 € par trimestre)
Profs : ex enseignants à la retraite
Suis guidé par HOU WENZHOU ( 32 ans) qui fédère les 200 écoles illégales de Pékin
et par LIU JING ( 26 ans) étudiante de 3ème année fac de Sciences sociales
Autre ex.
“ FU LAO XIE YOU “(= servir les vieux pour aider les jeunes) imaginé par un ancien MSF français d’Afghanistan
J’ai trouvé ce village à 140 km à l’ouest de l’aéroport de Xi’An, à BAOJI ( 3 millions).
La directrice est Mme SHI Zonghua. Aidée de 4 autres retraités,ils ont mis en commun leurs petites économies et réunis 160.000 €uros.
Les retraités vivent dans l’immeuble principal de 4 étages, propre et confortable. Ils paient 55 €uros par mois.
A 100 mètres se trouve un village d’orphelins qui ont besoin d’amour.
On compte 53 orphelins ( j’ai noté surtout des filles) et 50 retraités sans enfants.
En Chine on estime à 500.000 enfants abandonnés.


INnOvations CHINOISES
MAG LEV ( LEVitation électroMAGnétique )
entre centre ville et nouvel aéroport de Shanghai
30 Km 8 minutes ( 1 h. par autoroute)
430 Km/h

DROITS de l’homme ( et des animaux)
Grande muraille : Zoopark ( lions )
- poulet vivant $6
- mouton vivant $36
HAINAN ZOO - 100 tigres/ 200 caïmans
- obnservation des animaux
- assister au repas des animaux
- les manger

DEC 2001 W T O = O M C
********************************
Drive-in cinema BEIJING “ Wang Qishun” (necking)
vendredi,samedi,dimanche (tombée de la nuit>lever du jour)
1% des Chinois possèdent une voiture ( 48% des Français)

AUTO = les 4 roues de la LIBERTÉ
1993 acheteurs de voitures privées 10%
2002 “ “ 50% 7 M voitures/camions

PRIX: environ 13.000 € (possible pour ceux qui gagnent 4.500€/an
BMW: 130.000 € along the Pacific coast
Erreur de Citroën avec abandon de la 2CV

1949>1989 interdiction d’acheter voiture pour usage personnel
Depuis 1993 Construction de villas à la campagne ou gr.banlieu
cf. près de Grande Muraille. PEK-SHANG-CANTO
1994 GMC + Volkswagen ne produisaient voitures que pour les
cadres politiques qui d’ailleurs n’avaient pas permis condui
1994 200% taxes
2000 80% taxes
2002 50% taxes 30 automobile-clubs PEKIN
> 14% de plus de ventes sur 2001
2001 BUICK ( GMC grise)
“ALTO” ( suzuki joint venture Déc. 2001 4.800 €/Déc 2002: 3.800 €
“Hongqi” ( all Chinese)=”drapeau rouge”= 1 des 120 fabriques d’auto
mobiles de Chine ( 50.000 voitures par an )
“GMC Sails “ 12.000 € (buick noire) ventes triplées depuis janv. 2002

1ère SAIC+ GMC(Volkswagen) de Shanghai 50% du marché (Santana)
2° FAG+Volkswagen ( à Jilin)
3° DONGFENG Citroën ( Wuhan 7 M Hubei 60 M 180.000 Km2)
association Groupe PSA depuis 1992
PSA 30% Dongfeng 30% Banques chin. 40%
160 ha 2.300 employés 250 ZX par jour
I journée: 8h gym 8h15 directives par groupes de 40 + démarr
12h-12h40 pause déjeuner
12h40 - 17h10 sur la chaîne
si retard de la chaine on rattrape le soir
Do you know France big wigs= De Gaulle > Chiran + A.Delon + Zidane
Excellent salaire des ouvriers : 150 € / mois

La Chine révolution des biotechnologies (Vincent Jauvert)
La Chine en attend tout
- qu’elle aide à améliorer la race
- qu’elle aide à nourrir sa population
et même qu’elle justifie ces annexions occidentales

YANG HUANMING ( 47 ans) généticien chinois, a travaillé 10 ans en Europe et au Canada > héros national
-Il était chercheur mais sans moyens (pas de sous )
-Le 1er sept 1999 lors d’un symposium international, il se dit capable de déchiffrer le GENOME HUMAIN .
Il réussit à convaincre le jury de sélection des meilleurs labos. La France se voit attribuer 3% du travail. Yang Huanming récolte 1%. Il a bluffé et doit maintenant trouver les fonds.
L’un de ces camarades d’école est devenu maire d’une ville de province. Il le sollicite et celui-ci lui prête 4 M Y(3,5 M f)
Il s’entoure d’une équipe de chercheurs , aussi formés en Occ.
Ils ont 200 jours pour réussir et tenir parole, ne pas perdre la
Du 1er sept 99 au 20 mars 2000 Ils travaillent jour et nuit et 7 jours sur 7. Pas de week-ends , pas de dimanche
Fin décembre 99 PEKIN comprend que la Chine dispose d’un génie et lui accorde un large budget.
Avant l’heure YANG rend sa copie et le consortium international consacre ses recherches et vante sa découverte
Son surnom dans toute la Chine : Monsieur 1%. Il vient de hisser la Chine au niveau des géants de la génétique mondiale
Mais YANG est terrifié car il sait que le PCC n’a pas d’éthique. Il craint d’avoir ouvert la Boite de Pandore. Il est effrayé car il sait que pour damer le pion à l’Occident PEKIN ne reculera devant aucune expérimentation génétique.
Depuis janvier 2002 La Chine offre des ponts d’or aux Chinois expatriés qui sont de la partie ( surtout aux USA) Et ces Chinois, au passeport américain, reviennent au pays par 100aines et ils ont maintenant tous les millions dont ils ont be
Les spécialistes estiment qu’en janvier 2003 les labos chinois disposent de 4 fois + de capacités informatiques que la France par ex.

- un labo de Pékin a entrepris la cartographie du génome du porc
- un labo de Shanghai a entrepris la cartographie du gén. riz
-un labo de Nankin crée des OGM ed tomates, soja et poisson et estime pouvoir produire du lait maternel humain par des vaches.

D’autre part on sait qu’il existe un commerce actif, depuis 13 ans, de tabac transgénique ( résistant à une virose)
En déc. 2002 10 M d’ha étaient consacrés à la production d’ OGM ( coton )
-Tous les LABOs se lancent dans le clonage des parties du corps humain ( os, nerfs, peau) en vue de greffes.

Jusqu’à ce qu’un SORCIER soit séduit par
l’ EUGENISME dans le clonage humain.

En avril 2001 à Hangzhou a eu lieu, sous l’égide de l’ UNESCO un colloque international sur la BIO-ETHIQUE.
Plusieurs biologistes éminents ont vanté les mérites éthiques du clonage humain.
Chiffoné j’ai questionné deux jeunes étudiantes en biologie de Canton que j’aide, par Internet, dans leur étude linguistique.: “ Elles ne savaient rien d’HITLER ni de ses déviances” L’eugénisme va se développer:
1- par une loi de 1995 “ Santé de l’enfant” la Chine encourage l’avortement des foetus atteints de maladies génétiques(surtout mentales)
2- à la demande des couples

Les diagnostics pénataux en principe interdits, mais avec la corruption !!!
L’EUGENISME va mener au NATIONALISME

Les généticiens sont enrôlés et choyés par le gouvernement
Ils ont pour tâche de légitimer scientifiquement
l’annexion du TIBET
l’annexion du Xinjiang patrimoine génétic chinois
peut-êtrte demain TAIWAN
En sept 2002 il a été annoncé dans le Quotidien du Peuple que le chromosome 21 des Han = chromo 21 des Tibétains et Ouigours: “ Il s’agit bien de la même nation “
Qui oserait blâmer le peuple chinois ?
- pour l’avortement: les couples n’ont droit qu’à 1 enfant, et si ce n’est pas un garçon, c’est la catastrophe.
- pour les OGM: la CHINE = 23% pop. mondiale//8% des terres cultivables
OGM = prix de l’indépendance nationale
NB CHINE en voie de devenir un immense labo génétique à ciel ouvert.

L’Etat licencie 6 M de fonctionnaires par an
( = secteur public français)
On peut faire fortune en Chine en moins de six mois, alors que des centaines de M de travailleurs ne connaissent que la misère.
Dictature policière(en principe communiste) où les Chinois sont libres de s’enrichir. 30% des salariés ont acquis un niveau de vie proche du standing occidental, mais 1 Chinois sur 2 vit avec 2 € par jour.
Et voilà la Chine entrée dans l’ OMC
elle va devoir renoncer à ses pratiques de flibustier
(dumping social, contrefaçon,etc.)

Pour faire bonne mine aux JO de 2008 PEKIN a commencé d’éliminer tout germe de désordre.
On peut donc prophétiser le meilleur et le pire.
Je penserais que pour la décennie à venir va se perpétuer un système libéralo-tyrannique
est-ce peut être ce qui sied aux masses asiatiques ?
C’est en tout cas ce qu’a théorisé le Singapourien LEE KWAN YEW
La Chine est douée d’une incroyable énergie
Elle se saoule de modernité mais entretient des camps pour opposants.

Elle a demandé sa place dans l’ OMC
mais pratique le protectionnisme
Elle va envoyer un homme dans a lune
mais pratique le piratage scientifique
Elle se pare du prestige culturel
mais pratique la censure
Elle favorise l’initiative individuelle
mais contrôle les masses
Elle affiche près de 10% de croissance
et tient au Parti unique
Mao est bien mort et le maoïsme aussi
Il paraît que le débat fait rage à l’Ecole du Parti ( Hu Jintao)
tout comme à l’académie chinoise des sciences soc.(nurseryPC)
C’est le spasme des contradictions radicales. Le PCC fait le gros dos en attendant l’orage. PEKIN vient de fermer 8 journaux qui avaient publié les enquêtes sur les affaires de corruption.

EXEMPLES D’ABUS DES PETITS CADRES LOCAUX
sur les paysans
Quand il s’agit de pressurer les paysans,l’imagination des mandarins de village n’a pas de limite
On prélève des TAXES pour tout :
- construction d’une route ou d’une école
- participation aux projections de ciné pour l’entraî.milice
- lutte contre les moustiques

Un instit m’a dit que dans son village, le CADRE LOCAL
- prélevait des taxes s/ porcs,même si on n’en a pas
- “ “ s/vers à soie, même si une maladie les a tués
- “ “ scolaires même aux familles sans enfants

En principe le total des taxes en doit pas dépasser 7%
dans son village il est de 50%
Les paysans refusent et se révoltent. Lors d’une bagarre un paysan a coupé l’oreille d’un cadre du Parti

> dégradation du climat social
montée de la colère populaire contre inégalités
corruption
injustices
abus
C’est que PEKIN a subi en 10 ans 2 coups terribles qui
indiquent que le système socialiste n’est pas éternel
`- en 1991 la chute de l’ URSS ( le pseudo titan)
- en 2001 la chute de Milosevic ( un petit David qui tenait tête à l’ OTAN et aux USA
C’est ainsi qu’avant de céder la place Jiang Zemin a remplacé les 4 principes éternels par les 3 représentations
Auitrement dit pour faire survivre le PARTI
on noie le prolétariat dans les masses sociales
on donne la primauté aux forùmes avancées(cols blancs,intel)
autrement dit
on restaure la bourgeoisie, l’ennemi d’hier .
Jiang Zemin ( 76 ans , 13 ans de règne) fait semblant de s’effacer, mais il a placé tous ses copains dans le Comité du Politburo, et gardé les rènes de l’Armée. On ne sait jamais !!!!!
HU JINTAO ( 61 ans, ingénieur hydroélectr) secrétaire du PCC
10 ans directeur de l’Ecole du Parti qu’il a transformée d’un camp d’endoctrinement maoïste, en enclave libérale de discussions sur les réformes qui s’imposent.
mais il va devoir perdre son temps ( peut-être un an) à marginaliser les gropies de JIANG ZEMIN, alors qu’il y a urgence à traiter les problèmes cruciaux que son prédécesseur à laisser pourrir.

En 1980 DENG Xiaoping avait le temps pour lui
En 2003 HU JINTAO ne l’a plus ( la rue commence à gronder)
Quels problèmes :
- ressentiment populaire contre la corruption des membres
du PCC, vu par les masses comme une minorité de
corrompus
- 130 / 150 M de chômeurs
- le FALUNGONG et son patron LI HONGZI
25 avril 99 10.000 adeptes autour de Zhong Nan Hai
vus par le gouvernement comme les hordes de
paysans de 1940/49 , suivant Mao
- insolvabilité des banques: effacer la dette des entreprises d’Etat coûterait 500 milliards d’ €uros

A chercher la stabilité et l’ordre social du Xinjiang à Taiwan, le PCC stérilise ttes les tentatives de changement qui pourraient sauver le pays.

Après 3 révolutions ( républicain en 1911, prolétarienne en 1949, culturelle en 1966) en moins d’un siècle , la Chine va peut-être “se payer” une 4ème révolution avec l’arrivée au pouvoir du “jeune “ HU JINTAO ( 61 ans) . Ex secrétaire général du PCC et directeur de l’ Ecole du Parti, il a des neurones encore assez mobiles pour comprendre que son pays risque une explosion sanglante ( de + en + de manifs avec les 130 millions de chômeurs et la 10aine de millions de fonctionnaires qui vont être renvoyés) si le système ne s’assouplie pas, n’assainie pas ses entreprises publiques et sa Banque de Chine

J’ai commencé par l’anecdote de mon tri-porteur
avant de vous laisser du temps pour vos questions,
je vous suggère d’aller voir sur place

et de clore par ce conte chinois :

Un mandarin partit un jour dans l’au-delà
Il arriva d’abord en enfer
Il y vit beaucoup de gens attablés
devant des plats de riz

Mais tous mourraient de faim
car ils avaient des baguettes
longues de deux mètres
Et ils ne pouvaient s’en servir pr se nourrir

Puis il alla au ciel
Là aussi il vit beaucoup de gens
attablés devant des plats de riz
et en bonne santé.

Eux aussi avaient des baguettes
longues de deux mètres
Mais chacun s’en servait pour nourrir
CELUI qui était assis en face de LUI.
B e r n i e

Chinafrica : un vrai casse-tête (10)
Un des soucis majeurs du monde ( avant d’avoir à affronter ceux de l’eau et de la pollution) est celui des ressources énergétiques.
Deux géants s’affrontent pour l’heure : les USA qui, par économie, pompent la majeure partie de leur pétrole autour du Golfe persique et la Chine qui depuis une décennie « colonise » l’Afrique.
Lors de trois visites cette année dans le continent noir ( Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Sénégal) j’ai rencontré des représentants affairés de l’Empire du Milieu. Ici ils s’occupent de mines, là de coton, ailleurs d’hydrocarbures.
Participant cet été à un congrès mondial à Los Angeles, j’ai pu voir une opulente délégation du Nigeria et échanger lors de repas amicaux : les Chinois courtisent les gouvernants africains pour obtenir des droits d’exploitation. Tantôt, amis du pouvoir en place, serait-il islamiste ou dictatorial, ils paient en dollars, remplissant les poches des dirigeants. Tantôt ils financent les infrastructures (voies ferrées, routes, aéroports, hôpitaux, etc.)
Il paraît que le Congo est méconnaissable : à l’abandon depuis le départ des Belges, le voilà remis à neuf contre les droits d’exploitation, voire le cession à Pékin de forêts entières, de mines de cuivre, d’uranium, de cobalt, de manganèse, de bauxite et d’étain.
SINOPEC exploite de nombreux gisements de pétrole en Angola et au Nigeria, et , au grand dam des ouvriers africains, la compagnie chinoise amène sa main d’œuvre d’Asie : des dizaines de milliers de « mingongs » (paysans ouvriers) qui travaillent douze heures par jour, sept jours sur sept, de nuit comme de jour, sans rechigner, et pour un salaire de misère, trop contents de pouvoir assurer la survie au pays de leurs familles sans ressources . . . au point que leur sort peut être assimilé à l’esclavage.
Que reste-t-il aux Français ? Des missions militaires de maintien de l’ordre. Autrement dit l’Afrique coûte à la France, au nom des grands principes, alors qu’elle rapporte à la Chine, et sans état d’âme. B e r n i e 7/8/08

Aujourd’hui 21 février 2002
George W. BUSH ( surnommé Dubya) est l’hôte de Jiang ZEMIN.

Avec l’accord des autorités chinoises, le Président des Etats-Unis devait prendre ce matin, la parole à l’ Ecole centrale du Parti à Pékin.

Le Parti républicain s’y est opposé.

En conséquence , c’est à la prestigieuse université Jing Hua qu’il prend la parole.

A mon avis le brain-trust du Parti républicain a eu la vue un peu courte .

Je suis en effet persadé que Si Jiang Zemin avait choisi l’ Ecole du Parti, ce qn’était pas, comme le craignair le Part. Républ. pour faire endosser le PCC par le Président américain,
c’était pour qu’il ait l’occasion de rencontrer officiellement le directeur de cette Ecole et de s’entretenir avec lui.

Le directeur n’est autre que HU JINTAO, le vice -prés.
Or il est fort probable ( retenez bien cela car les conséquences seront importantes) il est fort probable que cet élégant et fort intelligent HU JINTAO remplacera Jiang Zemin à la tête du Parti cet automne, et , j’en mets ma main au feu , comme Président de Rép. Pop. de Chine en mars 2003 .

Or HU JINTAO est un jeune homme. Cela va nous changer de la gérontocratie coutumière, dans tous ces pays pseudo-marxistes.

Un espoir cependant :`

HU JINTAO ira probablement écouter BUSH à l’ Université

et je crois qu’il est invité pour une visite officielle aux U.S.A. en avril ou mai prochain .


On recherche femmes à marier
C’est le cas de la Chine en ce début de XXI°s. Les orphelinats chinois comptent 95% de filles. Les Etats-Unis adoptent près de 7.000 orphelines chinoises chaque année. Pas facile en France ! Mais là n’est pas la question.
Le problème est la pénurie croissante de filles à marier. Le dernier recensement fait apparaître qu’il y a 117 garçons pour 100 filles. C’est que la loi de l’enfant unique, promulguée par Mao en 1972, a fait que le garçon étant le paliatif contre la misère des parents à l’âge de la retraite, il manque 60 millions de filles, disparues on ne sait où.
Les statistiques annoncent bien sept millions d’avortement officiels par an dont plus des trois-quarts impliquent le sexe féminin.
Le sujet reste tabou dans l’Empire du Milieu . Quant au problème, Pékin dit qu’il n’existe pas.
Jusqu’au jour où , à l’occasion des JO de l’an prochain, la censure sur les media et les restrictions imposées aux journalistes étrangers devront de toute évidence être levées.
Combien y a-t-il d’enfants dans les orphelinats ? Pourquoi une autorisation spéciale est-elle nécessaire à quiconque souhaite visiter un orphelinat ? Pourquoi le programme d’adoption international est-il restreint à quelques rares établissements ? Que se passe-t-il dans les autres ? Pourquoi la Chine n’ honore-t-elle pas sa signature au bas de la Convention de la Haye sur l’ adoption ?
Autant de questions qui ne manqueront pas d’être posées par les reporters du monde entier lorsqu’ils vont déferler sur l’Empire du Milieu en août 2008 .
Une chose est pour l’heure certaine : j’ai noté dans toutes les agences matrimoniales de Chine visitées que ce sont les femmes qui choisissent leur mari. Bernie Juillet 2007

CHINE : la valeur des diplômes
Je connaissais le trafic de diplômes universitaires dans divers pays par exemple en Ouzbékistan, visité l’automne dernier, mais je ne m’attendais certes pas au même trafic à Pékin. Pour moins de 100 $ vous pouvez vous procurer le diplôme nécessaire à l’entrée dans la fonction publique.
Une petite enquête près de collègues futés m’apprit également que des familles allaient jusqu’à payer 5.000 $ l’entrée de leur rejeton à Xinhua, la plus célèbre université pékinoise. Précisons qu’ avec la politique de l’enfant unique, ce sont 6 parents-parrains ( 2 parents et 4 grands-parents) sur lesquels l’adolescent chinois peut compter pour gravir les degrés sociaux. A lui plus tard , en retour de s’occuper de ses anciens.
Une autre méthode frauduleuse, courante m’a-t-on dit, permettant d’éviter toutes les épreuves d’une ascension universitaire normale, est de rémunérer des étudiants déjà diplômés pour qu’ils passent les examens à votre place.
La foule est telle dans les instituts chinois que les contrôles d’identité sont rapides, voire superficiels. Déjà il y a quelques années j’avais appris qu’une célibataire chinoise, censée respectueuse de la loi donc supposée incapable de tomber enceinte, pouvait se faire avorter sous l’identité d’une copine mariée, qui, elle, par contre recevait une prime pour cette IVG. La photo d’une chinoise ressemble beaucoup à celle d’une autre.
Et quand je pense qu’il est encore des Français qui ne savent différencier un Chinois d’un Japonais ! Nippon, ni mauvais .
B e r n i e Canton 8 . 3 . 06

CHINE : traffic d’enfants
Ma surprise fut si grande, il y a quelques années , lorsque, visitant un orphelinat au sud de Pékin, je découvris que sur les 400 orphelins, se trouvaient 396 filles de 2 mois à 2 ans, toutes en pleine santé, et 4 garçons handicapés, que dès mon retour en France je proposai à La Manche Libre un billet intitulé : « Adoptez une petite Chinoise » .
Après une dizaine de visites dans l’Empire du Milieu, je compris que de nombreuses Chinoises de la campagne, proches de leur terme, s’en allaient accoucher à 50 ou 100 Km de chez elles. Si le bébé était un garçon, elles rentraient au village, fières d’assurer à leur couple une retraite heureuse.
Si la nouveau-née était une fille malingre, elles la laissaient mourir. Si la fille était en bonne santé, elles la confiaient à l’orphelinat de l’endroit et, dans un cas comme dans l’autre, rentraient au logis dans l’attente d’ une autre maternité.
On comprend ainsi la pénurie de filles en Chine :il manquait en décembre dernier 60 millions de filles à marier. Ce qui provoque de nos jours de nombreux rapts de fillettes pour la revente.
Et voici que depuis quelques mois se produit également le kidnapping de garçonnets de 3 à 5 ans que des mafieux s’en vont vendre à prix d’or aux couples qui n’arrivent pas à enfanter de garçon pour assurer leur retraite. B e r n i e 2009

La Chine, une bombe à retardement
La Chine fut la première économie mondiale, jusqu’à ce qu’elle se fasse dépasser par les Etats-Unis vers 1890. Au Moyen-Age la Chine produisait plus de fonte que toute l’Europe. Au XXI°s. ,avec l’Inde dans ses basques, elle reprend son rang historique.
Prévisions de croissance du PNB (en trillions de US$) avant 2015 : Chine 42, USA 35, Inde 27, Union européenne 20 ( France 3,4).
A-coups prévisibles : ambiguïté pseudo-communisme/capitalisme, fragilité des 4 grandes banques,difficulté à éradiquer l’inefficacité des entreprises d’Etat,tension entre riches (côte urbanisée) et pauvres (intérieur rural), chômage ( + de 100 millions), conflits de générations, pas d’état de droit, opacité des décisions.
A noter : rancune tenace envers les occupants occidentaux du XIX°s.
Coût horaire de la main d’oeuvre : France 24 € , USA 20 € , Chine 0,50 €. Mais même à salaire égal le Chinois serait plus productif (mécanique, électronique, textile) car si en France plusieurs semaines sont nécessaires pour avoir un prototype, quatre jours suffisent en Chine. Le Chinois, dynamique et courageux, ne compte pas ses heures et travaillera même la nuit pour satisfaire son client .
La France, conservatrice, étatique, démagogique, privilégiée et réticente devant l’Union européenne, a peu de chance de pouvoir faire face au défi chinois comme peuvent en être capables les Etats-Unis (pays de l’innovation, de la flexibilité, de la mobilité géographique et professionnelle, où les immigrants affluent pour travailler et non pour bénéficier du système social d’un état-Providence). Alors que la Chine croit en l’avenir, la France est malade de sinistrose. De plus, frappés de prélévements décourageants, nombre de jeunes entrepreneurs courageux, notamment les scientifiques, quittent la France pour l’Angleterre, l’Irlande ou les Etats-Unis.
Paradoxalement c’est en se délocalisant en Chine que les entreprises françaises compétitives ont une chance de survie, notamment grâce au marché chinois en pleine expansion ( à témoin Carrefour, Danone, Merlin Gerin et l’Oréal )
Bien des entreprises occidentales, de la restauration rapide à l’automobile, gagnent plus d’argent en Chine que dans leur pays d’origine.
Conseil aux candidats :Il importe nonobstant de ne pas décider à la légère :
Les sociétés françaises qui veulent percer en Chine et envoient, pour ce faire, des représentants, devraient organiser pour leurs futurs négociateurs un séminaire sur la civilisation chinoise.
Il m’est arrivé de me trouver entre des industriels chinois et des hommes d’affaires français. Combien de marchés ont été , et sont toujours , perdus parce que nos compatriotes n’ont aucune idée du particularisme chinois.
Le marché est pour le moins complexe, très régional et fort concurrentiel.
Il nécessite de bons rapports, forgés sans hâte, avec les autorités politiques, les organismes administratifs et “ l’acheteur “ chinois.
L’importance de la politesse, du respect des coutumes et des petites attentions l’emporte sur les règles commerciales en usage chez nous. Les sentiments l’emportent même sur la loi.
L’habitude chinoise, c’est de comparer 3 propositions de l’étranger pour le même produit et de choisir ce qu’il y a de mieux dans le monde. Le défi est là ...

et si à l’horizon 2050 , cette bombe était à fragmentation avec , en plus de la Chine comme atelier du monde, le Brésil pour nourrir la planète et l’ Inde pour assurer ses services ? Bernie de Tours

Chine sociale : pierre d’achoppement
Le niveau de vie du citadin chinois a augmenté à un rythme (temps et valeur) inconnu dans le reste du monde. Il n’en est pas de même du paysan chinois; or la population de la Chine est à plus de 70% rurale, soit près de 900 millions.
L’entrée de la Chine dans l’O.M.C. au début 2002, va-t-elle améliorer ou aggraver le niveau de vie du paysan moyen ?
En 1949, historiquement, MAO Zedong a étayé sa Révolution sur la paysannerie.
Or, depuis sa mort en 1976, les aides financières officielles sont surtout dirigées vers l’industrie et les citadins. D’où le crescendo dans l’amertume, l’animosité, la colère, la vindicte des paysans à l’endroit de tout ce qui peut représenter le gouvernement central aux 3 niveaux administratifs: la nation , la province, le village.
Le paysan se sent relégué au rang de citoyen de seconde zone.
Et les faits confortent cette impression :
- le paysan n’a pas de protection sociale : alors qu’en ville existe la sécu . lui doit payer son médecin, ses médicaments dont les prix correspondent de plus en plus aux lois du marché. Résultat: de moins en moins de paysans se font soigner. La mortalité infantile est de 2% en ville, de 10% à 25% à la campagne où la naissance de filles est redoutée.
- le paysan ne bénéficie pas des structures dont peuvent profiter les citadins. Surtout pour l’école : un enfant de la campagne a besoin d’une note de 18 sur 20 pour accéder au lycée alors qu’à l’enfant de la ville, une note de 12 sur 20 suffit .
- le paysan est définitivement attaché, depuis 1958, à son lieu de naissance par le “hukou” ( carte de résidence obligatoire )
- le paysan n’a pas droit à la pension-retraite, d’où nécessité d’avoir un garçon.
- à l’inverse du citadin, le paysan paye de plus en plus d’impôts. Par exemple un citadin n’est astreint à l’impôt que si le revenu dépasse 100 € uros, alors qu’à la campagne l’impôt est exigible à partir de 25 € uros.

D’où la rancune et l’hostilité du paysan envers le citadin qui, par exemple, reçoit de bons médicaments et gratuitement , et devant les lois de finances édictées par Pékin qui alloue 80% du budget médical à la ville alors que le monde rural représente 70% de la population.

Dans les années ‘80 DENG Xiaoping a amélioré le statut du paysan en l’affranchissant de la contrainte de cultiver les seules céréales : le paysan peut choisir ses cultures et signer un contrat-forfait d’exploitation avec les autorités locales.
Le gouvernement a bien conscience du fait que la pérennité du régime est fonction de la stabilité sociale. Or si cette stabilité règne au village, elle règne dans tout le pays.

Bravant les interdits , de plus en plus de paysans désespérés ou sans emploi ( il y avait environ 140 millions de chômeurs en décembre 2002 ) migrent illégalement vers les villes , logeant notamment dans des cartons, dans les cours et les gares. Cet afflux massif de paysans dans les villes alimente la crainte des citadins et leur mépris pour trois motifs : l’appréhension de la criminalité, la captation d’emplois, la concurrence des salaires.
Mise en chiffres cette discrimination est manifestement éclatante : un paysan du Henan gagne un salaire moyen de 150 € uros par an ( 300 € uros s’il occupe deux emplois) ; un citadin de Shanghai gagne la même somme, mais par semaine .

Les révoltes ne sont pas rares qui entraînent des sanctions cruelles. Combien de paysans “ faisant grève” ( un mot inconnu en Chine ) refusent de livrer à l’Etat le quota de riz, blé ou maïs obligatoire, de payer impôts et taxes, de participer aux travaux collectifs (par exemple la construction de routes), de s’astreindre au planning familial. Des jacqueries, accompagnées d’agressions sur les petits chefs, s’ensuivent qui opposent paysans et dirigeants locaux ou même paysans et forces de police.
Les sanctions comprennent la saisie des céréales, légumes et fruits, la confiscation des vélos et appareils électroménagers, voire l’incendie des habitations. Il y a souvent mort d’homme et de plus en plus de suicides.
B e r n i e Xi’An

La Chine sur le gril
Grâce à Mao et en dépit du coût, la Chine a fait un bond dans l’histoire. Son successeur Deng, brisant le tabou, a osé dire aux Chinois: “ Enrichissez-vous !” Le maître actuel Hu Jintao veut éviter l’explosion car le hiatus est béant , sans parler des dixaines de milliers de milliardaires, entre les citadins nantis et socialement protégés et les 70% de la population rurale, abandonnée à ses seules forces.
La progression de l’économie chinoise - près de 10% en 2004 - n’est pas sans risque pour la paix civile. Les centaines de millions de paysans commencent à manifester ouvertement leur rancoeur avec violence quand ils voient les autorités locales - les petits chefs du parti unique - mener grande vie à leurs dépens.
Pour l’heure les émeutes sont réprimées dans le sang, mais si la méthode s’est avérée efficace jusqu’ici, les moyens modernes de communication, seraient-ils censurés ou illégaux , ameutent l’opinion. Et ce ne sont pas les exhortations du pouvoir central pour une répartition des richesses qui vont calmer les esprits quand un Shanghaïen gagne souvent en une semaine ce que gagne un paysan en une année et ce dernier sans couveture sociale ni pension de vieillesse.
On sent parmi ces paysans chassés de leur terre par les nouveaux promoteurs immobiliers, le même mécontentement sous-jacent qu’exploita Mao, en 1949, pour prendre le pouvoir.
B e r n i e de T o u r s obern22330@wanadoo.fr

Quand les huiles s’occupent de pétrole
Il n’est pas fréquent d’entendre l’espagnol en Chine. Or chaque matin depuis trois jours la salle de restaurant de notre hôtel à Pékin résonne de “Buenos dias ! Que tal ? “. C’est toute une délégation de Caracas qui, à la suite de la visite du Président Chavez en décembre dernier, s’est installée ici dans le cadre de ralations commerciales entre le Vénézuela et la Chine.
Mes deux commensaux ce matin étaient des ingénieurs de Maracaïbo . Grâce à eux j’ai appris que les Chinois s’implantaient en force dans toute l’Amérique latine et qu’ils venaient d’investir des milliards de dollars pour l’exploitation à long terme du gaz et du pétrole vénézuélien.
“ Mais cela ne va pas provoquer une rupture de nos accords énergétiques avec les USA, précisa Umberto, car l’Amérique du Nord est très proche de chez nous et restera un bon client “. Ce qui n’empêche pas Washington de s’inquiéter de la concurrence de la Chine, second consommateur mondial en pétrole, gaz et minéraux.
Sans cette rencontre ce mois-ci à Pékin, jamais je n’aurais deviné que la Chine construisait une quinzaine d’usines de traitement à Zumano, dans le Vénézuela oriental, pour , dès cet automne, produire plus de 100.000 barrils par mois.
Le Président Chavez a reçu de Pékin , en échange, un crédit d’un milliard de dollars, parait-il, pour la construction d’habitations au Vénézuela. Un Chinois m’assurait hier soir que la Chine ne s’intéressait pas seulement au pétrole du Vénézuela, mais aussi à l’étain du Chili et au gaz de Bolivie.
C’est bien le Pacifique qui, au milieu de ce siècle, sera le centre du monde.
B e r n i e de T o u r s obern22330@wanadoo.fr


Dans un papier envoyé d’Afrique le mois dernier, je vous parlais de l’ “invasion” chinoise dans le continent noir, dans sa recherche avide de sources d’énergie.
Je vous précisais que si la Chine était la bienvenue par les gouvernants, toujours âpres au gain, les populations, elles, y prenaient ombrage, en raison du fait que loin de fournir du travail à la population, au chômage à plus de 50%, les firmes amenaient leur propre main d’oeuvre de Chine.
Ce matin une amie de Canton m’apprend que son frère, travaillant depuis six mois sur un chantier près de la frontière de Somalie, lui a fait part d’une attaque nocturne d’Africains armés qui auraient tué une dizaine de ses compatriotes et kidnappé sept autres.
Lui aurait découvert le carnage et les disparitions en rentrant hier matin de la ville d’Abole où on l’avait envoyé porter des documents. et ceci malgré la centaine d’Ethiopiens qui devaient protéger le camp et le champ pétrolifère.
J’avais appris d’autre part qu’en janvier une dizaine de Chinois avaient été kidnappés sur un autre site au Nigeria.
Lorsque j’étais en février au Sénégal, le Président Hu Jintao faisait le tour du continent noir, à la suite du sommet pan-africain de novembre 2006 à Pékin.
Une autre raison du mécontentement de la population est l’invasion de produits made in China sur les marchés, au détriment de l’économie locale.
J’ai vu à Canberra lors de la construction de la somptueuse ambassade de Chine que les ouvriers chinois - afin de faire semblant de répondre aux réclamations des syndicats australiens qui s’élevaient contre la modicité des salaires versés aux ouvriers chinois, causant du chômage chez les ouvriers australiens - recevaient le salaire syndical à un bout de la table, signaient le reçu idoine et restituaient 75% de ce salaire à l’autre bout de la table à un fonctionnaire chinois.
Il va sans dire que ce n’est pas la rancoeur des autochtones et ses suites qui vont ralentir les implantations de Pékin. Quant aux disparitions, elles sont vite compensées, sans état d’âme, par un pays où les droits de l’homme n’existent pas.
Ceci pour votre information. Bernie Juin 2007

La dent noire de Mao
Le grand timonnier était célèbre pour ses dents cariées. Est-ce ce qui a incité une usine chinoise de dentifrice à forcer la dose de diéthylène glycol, un solvent industriel couramment utilisé dans l’anti-gel ?
C’est que depuis un an les rappels de produits chinois dans le monde se multiplient, au point que de nombreux pays se demandent si la croissance économique fulgurante de l’Empire du Milieu ne s’effectue pas au préjudice de la santé de l’humanité.
Les USA ont renvoyé à Pékin des tonnes d’aliments pour chiens et chats en raison de la forte teneur en mélamine, provoquant une défaillance rénale chez ces petites bêtes.
De même la firme américaine Toys “R” Us a-t-elle renvoyé à l’usine des colis de trains électriques en raison de la peinture au plomb.
Quand ce n’est pas l’explosion d’une batterie de portable.
Le gouvernement chinois n’y va pas de main morte: les industriels responsables sont immédiatement punis. Pour la plupart, c’est la peine de mort. Mais il est une spécificité chinoise: parfois c’est la peine de mort avec sursis.
Un peu comme pour nous tous au fond. Pas de quoi garder une dent envers quiconque . Bernie

L’homme a besoin de Dieu
Depuis la mort du Grand Timonier, le 9 septembre 1976, qui marqua la fin d’une sanglante décennie, les Chinois qui pensent ne comprennent pas : on leur avait inculqué que Mao était le “ fils du Ciel”, et voilà que Dieu était mort. Les ans passant j’ai senti grandir chez beaucoup de mes amis et collègues de Pékin, Shanghai et Canton une recherche de spiritualité. Il faut combler un vide. Depuis quinze ans temples et sanctuaires poussent partout, à l’instar de la Russie où il ne se passe pas de semaine sans qu’une nouvelle église ne sorte de terre, m’a-t-on dit ce mois-ci.
En Chine des sectes nouvelles apparaissent complétant les philosophies et religions traditionnelles; ici les taoïstes, là le falu gong; combien de jeunes Américaines évangélistes ai-je rencontrées enseignant l’anglais dans des écoles privées des grandes villes ? 55 ans de marxisme imposé n’ont pu étouffer l’élan humain vers le spirituel.
Et Pékin malgré les brimades envers le fait religieux ( prétextant le fanatisme, les superstitions, l’obscurantisme) semble démuni devant l’expansion foudroyante du christianisme à l’est et de l’islam à l’ouest du pays, accélérée par les voyages et surtout l’informatique. Je n’avais jamais encore vu les églises catholiques de Pékin aussi pleines de pratiquants que cette année. Sans parler de l’église “ souterraine” qui, bravant les interdits, se réunit où faire se peut, même dans les chambres d’hôtel. Une conseillère municipale de Shanghai, membre d’une paroisse, m’a dit ironiquement : “ En 2005 il y a en Chine plus de chrétiens que de membres du Parti !” Bernie

Dilemme chinois (1)
Pour la première fois de son histoire la Chine va accueillir, en août 2008, les Jeux Olympiques. Un souhait de Pékin vieux de quinze ans, avorté en 2000, préparé dans la fièvre depuis un lustre.
Tout est mis en oeuvre pour que les milliers de journalistes qui vont déferler sur Pékin aient une excellente impression. Quitte, pour les mandarins, à manger leur chapeau. Deux exemples parmi cent : pour l’année du Cochon commencée le 19 février, Pékin a accepté, pour ne pas froisser les musulmans, de n’exposer publiquement aucun emblème du porcin ; le Premier ministre Wen Jiabao vient de rendre visite au Parlement japonais, événement inespéré depuis un quart de siècle, pour « faire fondre la glace » amoncelée par la concurrence dans l’exploitation des ressources naturelles de la région, le leadership en Asie orientale et les exactions horribles de l’armée nippone à Nankin dans les années ’30 .
Le fait est que la Chine veut le beurre et l’argent du beurre. Elle veut Taiwan et les J.O., un homme dans l’espace et le piratage scientifique, le prestige culturel et le goulag, 10% de croissance et le Parti unique.
Pour les J.O. la Chine a peut-être choisi comme devise : « Un monde , un rêve » Pour les 700 millions de paysans dans la misère, c’est plutôt « Deux mondes, un cauchemar ». Et comme elle devient géante, tout cela se passe avec l’acquiescement tacite du reste de la planète.
La Chine, c’est le mariage de Staline et de Rockefeller. Bernie

Conférence donnnée à Association des médecins de Touraine
du 16 avril 2009 MERCURE Nord 10h30
Dilemme chinois : la voiture ou le métro ?
Fin janvier 2009 le gouvernement chinois,notamment pour relancer l’économie gravement atteinte par la crise ( croissance annuelle de 11% depuis 1987 passée à 6% fin décembre 2008) et assurer de l’emploi à une partie des 120 millions de chômeurs, a décidé de construire un métro dans 27 villes du pays.
Depuis que les particuliers, qui en ont les moyens car une voiture, eu égard à la taxe de 50%, coûte plus cher en Chine qu’en France, ont le droit d’acquérir une voiture (1995) l’automobile est l’objet d’un coup de foudre pour le Chinois. Depuis 2000 les ventes ont décuplé. En février 2009 il s’est vendu en Chine plus de voitures neuves qu’aux USA.
Jusqu’en 2005 les villes chinoises n’ont pas été affectées, comme Paris, Londres ou New York, par la pénurie de parkings, le coût de construction des ponts et tunnels. La multiplication des voitures était en train d’asphyxier aussi bien Pékin (14 millions d’habitants), Shanghai (25 M) que Canton (13 M). Le district urbain de Chongqing rassemble plus de 35 millions d’habitants.
Dès 1965 un métro avait été planifié pour Canton, mais les travaux s’étaient arrêtés après cinq mètres de percement lorsque le granit avait endommagé les foreuses. Quatre tentatives subséquentes ( 1970, 1971, 1974, 1979) eurent lieu, toutes vouées à l’échec.
Depuis 2006 115 Km de lignes de métro ont été installés à Canton. On prévoit la construction de 133 Km supplémentaires avant décembre 2010, année de l’Expo mondiale de Shanghai.
Contrairement à la SNCF qui s’est toujours opposée à la dénomination « EuroDisney » de la gare TGV entre Massy et Roissy, un nom qui aurait un autre écho à l’oreille étrangère et eut été plus aisé à prononcer que celui choisi par la CGT, allergique à tout ce qui rappelle l’Amérique, de « Marne la Vallée », l’ingénieur en chef chinois du projet cantonnais a prévu une tête de ligne « Toyota », son esprit pratique dépassant la haine viscérale du Chinois pour le Nippon.
Même si la Chine se sent apte à produire les foreuses adéquates, elle a tenu à s’assurer le succès en achetant les engins de la firme allemande spécialisée Herrenknedt de Schwanau, dans le Bade-Wurtemberg, dont 300 des 1.850 employés travaillent sur trois succursales implantées en Chine, et pour la coordination électronique et l’installation des stations l’assistance de la firme américaine IBM d’Armonk ( New York).
J’ai vu à quel rythme les travaux avancent à Canton : les ouvriers travaillent 70 heures par semaine, sept jours sur sept. Un ingénieur m’a dit gagner 310 € par mois, salaire mirobolant dans l’Empire du Milieu.
Autrement dit un kilomètre de métro coûte en Chine $100 millions alors qu’il revient à $2½ milliards à New York pour la ligne en cours de construction le long de la 2nde Avenue. Il faut préciser que les propriétaires terriens de Manhattan s’avèrent plus gourmands lors des réquisitions que les Chinois qui n’ont qu’à s’incliner devant la raison d’Etat . Le prix du terrain est fixé par Pékin, on ne discute pas ! B e r n i e

Echos de CHINE Septembre 2006
- A l’aéroport de Pékin, un fonctionnaire du Parti distribuait hier un opuscule bilingue , anglais-mandarin, aux touristes chinois qui allaient s’envoler vers l’Occident. Ils sont de plus en plus nombreux Dans l’impossibilité de rafler un exemplaire, j’ai furtivement noté quelques unes des exhortations qu’il contient :
éviter de jeter des papiers dans la rue
éviter de cracher à terre
éviter de hurler au téléphone.
Le chasseur de l’hôtel m’a dit , avec un clin d’oeil, que ces préceptes avaient pour but de “civiliser” à l’occidentale le peuple chinois avant les J.O. de 2008 . Bernie

- Lorsqu’un ami de Shanghai a appris que je passerais le voir ce mois-ci, il me supplia de lui apporter de France deux ou trois cassettes de dessins animés japonais pour son fils de neuf ans . Sur place je compris. C’est que le 1er septembre dernier la TV chinoise a reçu l’ordre du gouvernement de bannir de ses programmes pour enfants tout film d’horreur ou sexuellement osé . La même loi recommandait en outre aux présentateurs de porter des vêtements décents et de restreindre au maximum l’emploi d’ anglicismes.
Qu’il est aisé de diriger un pays quand la dictature est la norme ! Il y a nonobstant à prendre de la graine . Bernie


- La Chine s’américanise. Il y a 20 ans les Chinois mangeaient rarement de la viande. Leur menu consistait surtout en légumes, fruits et céréales. L’augmentation du niveau de vie fait qu’ils mangent maintenant de plus en plus carné. Quant aux “petits Empereurs” ( fils uniques) gâtés par les grands-parents, ils engraissent et deviennent “cubiques” à force de hot-dogs et hamburgers. De plus alors qu’il y a encore dix ans le “ péquin “ de l’Empire du Milieu marchait ou vélocipédait chaque jour, maintenant s’il ne possède pas sa propre voiture, il prend le bus. Et puis il y a ces séries télévisées japonaises qui, à la place du sport, vissent jeunes et adultes devant le petit écran. Question corpulence des Chinois, c’est plutôt le Milieu qui Empire. Bernie

- Un titan aux pieds d’argile.
À chaque visite en Chine, c’est ma 43ème depuis 1976, le contraste m’est de plus en plus frappant qui crée le hiatus entre les nantis et les miséreux.Où est cette société sans classe que promettaient Marx, Engels, Lénine et Mao ? On note 3 classes en ce début de XXI°s. au Pays du Milieu : celle des milliardaires ( 1%) et leur nombre ( à Pékin, Shanghai et Canton) est en voie de dépasser celui du Nouveau Monde, celle des gens aisés ( 30%) , passés de la misère en 1980 au confort matériel que connaît l’Occident, et la masse des laissés-pour-compte de la campagne. brimés et croupissant dans l’indigence et le dénuement avec un revenu annuel correspondant au revenu hebdomadaire d’un citadin. La disparité peut exister sous d’autres climats. La différence est qu’ici cette classe de dèshérités compte près de 700 millions qui regimbent de plus en plus souvent. Bernie


- L’homme n’a pas seulement besoin de pain.
Serait-il chinois. Le rythme de croissance de la Chine, s’il se maintient, risque d’être fatal pour la planète. Pour l’heure il est néfaste au péquin campagnard car le hiatus étant béant entre les nantis citadins et les miséreux ruraux, le Gouvernement ne peut supporter la moindre insoumission.
Chen Guangchend, un aveugle dans la trentaine, vient d’être condamné à 4 ans de prison. Motif officiel de la condamnation: “ action entraînant des embarras de circulation “. La faute qu’il peut réellement se reprocher, c’est d’avoir dénoncé publiquement la pratique coutumière d’avortement forcé. Il n’avait qu’une fille. Et la perspective atroce pour son couple de mourrir dans la misère. Lorsque son épouse se trouva derechef enceinte, avec l’espoir d’avoir un garçon qui leur assurerait une retraite “décente”, le petit chef local du village décréta l’avortement.. Chen porta plainte, mais les deux avocats qui s’étaient offerts pour sa défense furent eux-mêmes mis en prison. Bernie

- Amnésie calculée
L’an passé les Chinois reprochaient violemment aux Japonais de célébrer dans leurs manuels scolaires les généraux nippons, massacreurs de Nankinois. Voici que les éditeurs shangaiens de livres d’histoire ont reçu l’ordre de Pékin d’estomper toute référence aux guerres, dynasties, révolutions maoïstes, pour laisser place à l’économie, à la technologie et à la mondialisation. Finis les mercredis révolutionnaires où lycéens et enseignants devaient s’abîmer dans des discussions absconses sur les avantages du socialisme.
Dans un livre d’histoire du niveau de Première, je n’ai vu qu’une seule mention de Mao. Un collègue-professeur m’a dit que lors des réunions préparatoires à la rentrée 2006, leurs supérieurs avaient insisté sur la pédagogie moderne facilitant aux élèves leur insertion dans le monde multipolaire du XXI°s. : le commerce extérieur, la croissance économique, l ‘innovation, les cultures du monde et, le plus surprenant, l’harmonie entre les peuples.
Bill Gates et le TGV ont remplacé le marxisme-léninisme in libro . Même la Commune de Paris de 1871 est passée aux oubliettes. Fernand Braudel est devenu l’historien-modèle. Quelle révolution !
Bien sûr il n’est pas plus qu’avant fait mention du recul de la Chine lors du Grand Bond en Avant, ni des sanglants méfaits de la Révolution culturelle ou de la boucherie Tian An Men du 4 juin 1989.
Faut pas pousser ! Bernie

On ne chinoise pas avec l’avenir !
Pour suivre in situ les progrès de l’Empire du Milieu depuis 30 ans, je pense qu’au milieu de ce siècle c’est la Chine qui dirigera le monde, non certes par la force martiale, mais par son diktat économique, en nature, en quantité et en qualité.
Et voici que l’Empire américain qui gouverne le monde depuis l’implosion de l’URSS en 1989 s’en émeut.
A cette différence d’avec l’Union soviétique que la Chine, loin de vouloir s’imposer comme parangon , ne demande qu’une chose : faire bon ménage avec les USA, dans la mesure où Washington ne contrecarre pas son voeu de réintégrer Taiwan au continent.
La Chine mise sur l’avenir: l’éducation des masses, la promotion de l’élite, la recherche spatiale.
Pour m’occuper, par Internet, de deux étudiantes de Canton dans leur troisième cycle d’anglais , je viens d’apprendre que l’une d’elles allait être envoyée à l’Université de Californie pour trois ans et terminer son doctorat, et qu’elle n’était qu’une parmi quelque 86.200 jeunes Chinois détachés par Pékin cette année outre-Pacifique.
Voilà le défi que nous adresse l’Asie. Quand donc les syndicats français de l’Enseignement dessilleront-ils leurs yeux ?
Bernie de Tours obern22330@wanadoo.fr Canton le 10 avril 2005

La bonté n’a pas de frontière
Invité hier à Pékin pour un gala de charité où l’un de nos fils faisait fonction de “ crooner”, je fus fort surpris de l’élan de générosité du peuple chinois pour les sinistrés du tsunami de décembre.
C’est une vraie croisade qui a mobilisé tous ces gens sans grands moyens , selon les préceptes du confucianisme . Privés d’informations ils n’avaient encore aucune connaissance de leurs voisins d’Indonésie, d’Inde, de Thailande et de Sri Lanka. Les seuls programmes télévisés de la catastrophe leur ont fait découvrir un autre monde et la misère des autres. Ils savent pertinemment ce que sont les tremblements de terre, les ouragans et les inondations et cela les a portés à partager leurs maigres revenus avec les sinistrés étrangers, sans compter les centaines de médecins et d’infirmières envoyés par Pékin. Quelle raison d’espérer nous donnent ces nouvelles ONG chinoises pour une coopération internationale pacifique ! Et Pékin qui vient de nommer un catholique comme patron de Hong-Kong
.Bernie de Tours obern22330@wanadoo.fr Shanghai le 9 avril 2005

INFO CHINE
Lu dans CHINA DAILY : malgré les 1.300.000.000 d’hab.et les 100 millions de chômeurs il y a pénurie de main d’oeuvre en Chine .Pour chaque ouvrier qualifié , il y a 88 offres d’emploi , chaque technicien industriel a le choix entre 16 postes
- Résultat: augmentation des salaires à Shenzhen, Chengdu, Beijing, Shanghai, Suzhou, Hangzhou et partout dans le Gangzhou.
- Ai noté que certains salaires, cols blancs et techniciens experts, s’approchent des salaires nord américains ou européens. > augmentation des coûts. Par ex. un technicien d’entretien à Canton reçoit un salaire annuel de 150.000 yuan ( 15.000 €) c’est à dire 4 fois le traitement d’un prof de fac.
- En raison de la loi de l’enfant unique qui a eu son plein effet en 1979 le groupe d’âges de 15 à 19 ans va baisser de 15% d’ici 2010. Cette chute de 124 millions à 103 millions équivaut à 4 fois la population du Danemark.
- La Chine fait appel à l’immigration : VietNam, Bengladesh.
- Les charges sociales comptent pour 50% du salaire ( alors qu’en Inde c’est 16%, en Malaisie 12%, en Indonésie 10% )
- Le 1er Ministre d’Australie John Howard a accueilli avec joie la proposition de la Chine de développer des relations économiques au point de créer une sorte de marché commun. Il faut dire que les exportations d’Australie vers la Chine augmentent de 20% par an depuis 1999. ( charbon, minerai de fer). Les deux pays en sont à étudier la suppression des droits de douane entre eux.
- J’attendais tout de la Chine, mais certainement pas une automobile chinoise. Or au salon de l’automobile de Shanghai en avril j’ai découvert une voiture particulière , 100% chinoise. Un moment j’ai cru qu’il s’agissait d’une CHEVROLET, car j’avais mal lu le nom sur la pancarte. En fait ce n’était pas CHEVY, mais CHERY, et le plus fort c’est que, comme me l’a dit un exposant, elle était déjà exportée au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine. Cela me rappela les premières CORÉENNES , rencontrées aux Etats-Unis il y a belle lurette: tout d’abord ce fut la petite Hyundai. Un commercial de chez Ford m’assura alors que, en raison de la politique favorable de Washington envers la Corée, seule le petit modèle était importé. Or deux ans plus tard j’ai vu les grosses Daewo . A se demander si les CHINOISES ne vont pas suivre l’exemple des CORÉENNES. L’avenir n’est pas rose pour nos voitures françaises. Bernie

J.O. de Pékin : « J’y va-t-y, . . . »
Faut y aller ! Bush ira. Cela fait partie de sa tentative de réhabilitation de sa personne aux yeux du monde, tout comme son tour d’Europe du mois dernier et sa visite furtive en hélicoptère des régions inondées du Mississippi, « pour lesquelles je prie tous les soirs ».
Gordon Brown et Angela Merkel n’iront pas à la cérémonie d’ouverture. Et ils ont tort. Notons cependant que, bizness oblige, le Premier britannique assistera à la cérémonie de clôture.
Nicolas Sarkozy ira, et il a certes raison, même si Pékin lui a vertement conseillé de rester chez lui.
Ne pas assister à la cérémonie d’ouverture c’est faire un affront, non au gouvernement qui s’en moque comme de l’an 40, dans la mesure où le Prés. Bush y va, mais au peuple chinois qui notera l’hypocrisie des nations occidentales absentes dont les échanges commerciaux avec leur pays vont bon train.
Reste à souhaiter qu’un illuminé ne ternisse pas cet événement sportiF populaire ! Quoi qu’il en soit aucun reproche ne pourra être fait aux autorités.
Si d’une part mille entreprises ont reçu l’ordre de fermer boutique dès la fin juillet pour assainir l’atmosphère et azurer le ciel pékinois, et si les automobilistes dont la plaque minéralogique se termine par un chiffre pair ne pourront circuler que les jours pairs et vice versa, je n’ai jamais vu autant de policiers armés que ce soit à l’aéroport ou dans le métro de Pékin.
On ne chinoise pas avec l’olympisme.
Bernie

J.O.M.C. ?
C’est la synthèse à la chinoise des J.O. ( Jeux olympiques) et de l’O.M.C. (Organisation mondiale du commerce ou W.T.O.)
La maîtrise commerciale du Chinois laisse pantois, serait-il flibustier expert . Après quinze ans de lobbying infatigable et tenace par les Empereurs pékinois, les accords furent signés en juin 2001 avec les USA, le seul grand partenaire qui compte. En décembre eurent lieu les premiers pas avec l’autre partenaire, l’Europe.
L’ inauguration festive eut lieu le 12 février 2002, c’est à dire le Jour de l’An dans toute l’Asie d’une nouvelle année lunaire vouée au Cheval.
MAO s’est alors retourné une nouvelle fois dans son mausolée : le pseudo communisme jaune célèbre ses noces avec le “ big business “. Le mariage de la carpe et du lapin ou plutôt du dragon et de l’éléphant.
MAO, le grand timonier d’antan s’abîme aux oubliettes.
DENG, le nain géant, lui a cassé la baraque.
“ Me revoici ! dit la Chine, humiliée depuis un siècle et demi par les puissances occidentales et le Japon. Depuis cet “ odieux “ traité de Nankin, en 1842 ( qui clotura la guerre de l’ opium ) où elle dut céder HongKong
“ à perpétuité ” à la couronne britannique. Elle, la Chine, qui deux siècles avant J.C. avait construit la Grande Muraille, elle qui avait tout inventé, elle dont la civilisation durait depuis 4.000 ans.
“ Me revoici ! “ dira-t-elle quand, dans sept ans , en 2009 , elle inaugurera le plus grande barrage du monde. Celui des 3 Gorges sur le Yang Tsé.
Devait-on accorder les J.O. à une dictature ( comme on l’avait fait à Berlin sous Hitler) ? La Chine est en fait, sur le plan des droits de l’homme, plus proche de SEOUL de 1988 que de BERLIN de 1936 .
La Commission des J.O. ( pendant le séjour de laquelle à Pékin en 2001 le Patron de la Chine avait ordonné la fermeture de toutes les usines de la capitale pour éviter toute pollution atmosphérique ) a pensé que l’attribution des J.O. pour 2008 pèsera dans le renouvellement des gouvernants chinois, prévu de NOV.2002 à mars 2003. Le chômage des fonctionnaires, les impositions fiscales arbitraires qui irritent la multitude rurale et la corruption rampante jouent leur rôle, en plus d’ INTERNET , une épine douloureuse mais inamovible pour le gouvernement chinois .
Et puis c e n’est que par deux voix que la CHINE perdit, en 1993, les J.O. de 2000 en faveur de Sydney. Pékin était tellement persuadée de gagner l’organisation de ces J.O. que les immenses affiches apposées partout dans la capitale annonçaient la chose comme un fait acquis.
Bien sûr s’il s’agissait d’un petit pays, nos courageuses démocraties occidentantales lui aurait fait mettre les pouces. Mais la loi du plus fort restant la meilleure, qui oserait faire les gros yeux à l’Empire du Milieu qui gérera le monde avant la fin de ce nouveau siècle ?
Les promesses de démocratisation resteront voeu pieux. Le voudrait-elle , la Chine ne peut se permettre de desserrer son gant de fer . Ce serait le chaos et sa fin.
Qu’y aura-t-il donc de changé en matière de droits de l’ homme ? R i e n !
Les procès arbitraires et exécutions sommaires se feront en catimini .La répression quittera la place publique pour “se privatiser” C’est tout ! B e r n i e

Une nouveauté pékinoise : SMOKING IS SHOCKING
Si la loi anti-tabac fait des vagues en France, à Pékin l’interdiction récente est obligatoire, au moins depuis le 15 juillet et jusqu’à la clôture des Jeux Olympiques. Pourtant en Chine fûmer est une seconde nature et jusqu’à ces dernières semaines, proposer un paquet de Marlboro à un policier sur le point de verbaliser l’incitait incontinent à refermer son carnet de contraventions. « Et qu’on ne dise as que fûmer altère la santé ! Deng Xiaoping, qui fumait à la chaîne,est mort à 93 ans ! ».
Au restaurant tout en mangeant, dans le train ou l’ascenseur de l’hôtel, la plupart des hommes en grillent une. La moitié de mes étudiants à l’Université de Xi’An fumaient sur la cour de recréation. Les médecins eux-mêmes déambulent dans les couloirs de l’hôpital la cigarette au bec. La tabagie tue pourtant plus d’un million de Chinois chaque année.
Lorsque je refusai la cigarette Delon que me tendit récemment mon chauffeur de taxi, je vis qu’il en prit ombrage. Un ami me confirma le soir que je l’avais insulté. En France on règle ses affaires autour d’un verre : en Chine c’est dans un nuage de fumée.
Il a suffi que le Premier Ministre tape du poing sur la table, dans la perspective des J.O. pour que la loi soit observée, grâce bien sûr à la sévérité de quelques milliers d’inspecteurs ad hoc qui ne badinent pas, semble-t-il. Le Pékinois pris en défaut paye une amende d’un Euro, une journée de salaire pour les ruraux.
Les Chinois vont devoir apprendre que la pancarte « NO SMOKING » signifie en fait « Faut pas s’moquer » . B e r n i e Mai 2008

La Chine à deux vitesses
Le clinquant de la vitrine cache la misère de l’arrière boutique. Ce que le touriste banal découvre car c’est surtout à Pékin, à Shanghai et à Canton qu’on le promène,, ce sont les gratte-ciel les plus hauts du monde, les autoroutes urbaines décorées de fleurs, les BMW et Lexus empêtrées dans les embouteillages, les jolies Chinoises luxueusement habillées et merveilleusement coiffées , les magasins qui ne le cèdent en rien à ceux de Paris, Londres ou Milan.
Mais allez donc voir l’intérieur des terres, là où se trouvent les sept-cent millions de ruraux. Deux cents kilomètres à l’Ouest de la côte vous ramènent deux cent ans en arrière. C’est le Moyen-Âge.
Il y a bien deux catégories de Chinois dans ce pays en principe sans classes. Ou plutôt trois : une poignée de milliardaires qui dépensent sans compter . Ils sont en fait maintenant plus nombreux ici , comme à Moscou d’ailleurs, qu’à New-York ou Tokyo. Il y a ensuite les citadins de la façade maritime. Ils sont trois cents millions qui gagnent bien leur vie et mènent l’existence d’un Occidental, s’adonnant avec appétit au consumérisme des nantis d’Amérique et d’Europe.
Quant à la troisième catégorie, ce sont ces centaines de millions d’indigents qui gagnent en un an ce que gagne un citadin en une semaine.
La misère est supportable quand elle est partagée. Mais la télé, distribuée dans tout le pays par le régime il y a trois décennies, aux fins de propagande, est à double tranchant ; les ruraux y découvrent comment leurs compatriotes des villes y mènent grand train.
Pékin les ignore ces indigents de l’intérieur, leur offrant comme excuse le progrès économique qui s’impose à la Patrie, la préparation des J.O. de l’an prochain et de l’Exposition universelle de 2010. Ils n’ont pas la parole, ces laissés-pour-compte , même si leur contestation est pertinente : la corruption infestant tous les rouages officiels, la disparition des terres cultivables au profit des promoteurs immobiliers, la pollution de l’environnement ( air, eau ), la mise à pied de six millions de fonctionnaires chaque année, depuis 1995.
Les jacqueries se multiplient, mais les forces de l’ordre ont encore le dernier mot. Pour le moment.
La Chine qui a déjà vu trois révolutions en moins d’un siècle, c’est une bombe à retardement. Bernie Éditorial Manche Libre p.1 samedi 4 août 2007

L’idée fixe des Chinois

Pour l’heure rien ne compte que le “bizness” et s’il faut en passer par le capitalisme, pourquoi pas ? Au diable le pseudo-communisme ! D’ailleurs la Chine a-t-elle jamais été communiste ? Pour sa révolution en 1949, elle n’avait d’autre modèle contemporain que l’URSS ( la Commune étant déjà d’un autre siècle). Elle adopta donc les recettes soviétiques. Il ne reste plus du rutilant parangon que quelques formulaires (santé,douane,police) que les touristes occidentaux remplissent soigneuseemnt dans l’avion avant d’arriver à l’aéroport Capital (c’est son nom ! ) de Pékin. Or dès leur débarquement, ces visiteurs de bonne foi n’ont que des corbeilles à papier où on leur dit poliment de les jeter.
L’URSS était formaliste, sclérosée, glaciale; la Chine est pragmatique, ingénieuse et réaliste. Tout se qui rapporte s’avère bon à prendre.
Mais il faut tenir, d’une main de fer, 1.300.000.000 de Chinois indisciplinés et surtout plus de la moitié d’une population, essentiellement rurale, qui supporte de plus en plus mal de voir à la télé, comment on vit en Amérique et en Europe, et plus près d’eux, pourquoi des fonctionnaires ( 10% du système) qui mènent grande vie, alors que le péquin de la campagne ( 70% de la population) gagne en un an ce qu’un citadin gagne en une semaine.
Foin de l’adage “ le meilleur moyen de ne pas avancer, c’est de suivre une idée fixe”, le nouveau patron HU JINTAO prépare méticuleusement la place de son pays à la tête du monde avant la moitié de ce siècle. B e r n i e

La Nouvelle frontière
« NEW FRONTIER », c’est le leitmotiv que lança en 1960 en Californie, J.F.Kennedy. Un slogan qui invitait l’Amérique à s’ouvrir au monde et à l’espace.
Xinjiang ( prononcer Sinn Kiang) est la traduction verbatim en mandarin de « New Frontier », mais loin d’un encouragement à s’ouvrir, c’est en Chine un horrible oxymore qui referme le pays sur lui-même et en ostracise les opposants et les étrangers.
Alors que la « Nouvelle frontière » de J.F.K. formulait un rêve pour la jeunesse américaine et le monde, le XINJIANG s’avère être un cauchemar pour les autochtones
En 1950 les Hans comptaient pour 6% de la population de ce territoire. En 2009 ils représentent 48% des 20 millions d’habitants. Quant aux villes elles sont peuplées à près de 90% de Hans.
Le Xinjiang ( superficie équivalant à trois fois la France ou un sixième du pays), est intégré à l’Empire du Milieu depuis plus de deux siècles, depuis en fait que Pékin contrôle les comptoirs qui jalonnent la Route de la Soie.
Même si la colonisation chinoise s’est développée à marche forcée depuis l’avènement de la République populaire – on va en célébrer le soixantième anniversaire le 1er octobre prochain - c’est le 11 septembre 2001 qui a offert le prétexte rêvé au Parti pour intensifier la répression contre les Musulmans.
Les brimades sont devenues systématiques. Les affiches placardées çà et là en donnent un exemple patent qui annoncent les offres d’emploi avec entre parenthèse la mention « réservé aux Chinois ».
Le ressentiment monte dans la population – on voit de plus en plus d’hommes barbus et de femmes voilées . Le bus qui me ramenait à l’hôtel Holiday Inn de Urumqi fut arrêté par la police militaire. Les passagers qui n’avaient pas leurs papiers sur eux, curieusement tous ouïgours, ont été emmenés manu militari. Le conducteur lui-même fit partie du lot, abandonnant le bus vide au milieu du carrefour. Le taxi que j’empruntai pour m’amener à destination, un Chinois, ne mâcha pas ses mots : « Ces gens sont tous fous. Il faut les tuer ! ».
Écrivains et artistes exprimant la culture ouïgoure sont partout censurés et s’ils persistent emprisonnés ou exécutés. Depuis 2002 la langue ouïgoure ( turquoïde) est bannie de l’université d’Urumqi, elle sera dès le mois prochain interdite dans les collèges, de même que l’enseignement du Coran.
Les incidents qui ont ensanglanté le début de juillet ont obligé Hu Jintao a quitter le sommet du G8 en Italie. Tout comme la révolte des Tibétains l’an passé, la violence a montré que l’argent, la modernisation, les grands magasins et les HLM ne compensaient pas la suppression d’une culture millénaire.
De toute évidence le Xinjiang a une relation plus naturelle avec l’Ouest, notamment avec les voisins Kyrgyz et Kazaks ( dont le 1er Ministre est lui-même ouïgour) qu’avec la lointaine et laïque Pékin. Question de langue, de coutumes, de religion, en un mot d’âme. La propension sentimentale ouïgoure va même jusqu’à la Turquie qui accueille les réfugiés à bras ouverts, notamment, au grand dam de Pékin, l’ex-députée milliardaire Rebiya Kadeer, ostracisée par Pékin après un séjour en prison.
Ne trouvez-vous pas scandaleux que le Premier ministre Erdogan reproche aux Chinois le « génocide » des Ouïgours alors qu’Ankara refuse de reconnaître celui des Arméniens , et opprime cruellement les Kurdes ? Quant au Ministre du Commerce, il encourage ouvertement ses compatriotes turcs à boycotter les produits chinois. Mais ce qui enrage Pékin c’est que ce même Erdogan veut porter l’affaire d’Urumqi devant le Conseil de Sécurité ( vœu pieux la Chine ayant droit de veto), lui qui lorsqu’il était maire d’Istanbul avait baptisé un parc de sa ville du nom d’un célèbre séparatiste ouïgour.
Un fait est certain : encore moins que le Tibet la R.P. de Chine ne lâchera pas le Xinjiang. C’est là que se trouvent ses bases de lancement de fusées , son centre de recherche nucléaire et, près du lac Lapnor, son site d’essais ( pour l’heure 50 bombes, ayant entraîné la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes irradiés). C’est là aussi que sont installés les camps de travaux forcés ( laogaï). C’est là surtout que se trouvent d’ immenses gisements de pétrole, de gaz et de charbon.
La répression ne pourra que se confirmer, tant sur les adeptes du mouvement religieux Falun Gong, sur les dizaines de millions de chrétiens ( dépassant probablement en nombre les 75 millions de membres du Parti), sur les paysans victimes des réquisitions autoritaires de leurs terres, que sur une jeunesse avide de liberté.
Qu’elle est encore loin la « Nouvelle frontière » idéale que la Chine annonce effrontément comme la plus grande valeur nationale : l’harmonie entre les peuples ! Bernie Janv. 2009

Panem et circenses
Assistant le 20 décembre 1999 à Macao à la passation de pouvoirs entre les Portugais et la Chine, je m’attendais à voir disparaître les casinos. Que nenni ! Depuis cinq ans ceux-ci se multiplient. Pékin , comme dans 36 autres coins de la l’Empire du Milieu, a fait de la péninsule une ZAC (la Zone Economique Spéciale est une invention du gouvernement chinois pour cacher à sa population les distortions abyssales qui séparent la République populaire des eldorados capitalistes du monde libre).
La zone comporte, sur 26 Km2, un demi-million d’habitants, à 95% chinois et 2% portugais. On y parle la cantonais (88%), le hokkien (5%) et le mandarin (2%). La monnaie est restée la vieille pataca lusitanienne. Pour un €uro, on m’a donné 10 patacas Même si on y fabrique jouets, chaussures, électronique et vêtements, ce sont le tourisme et les jeux qui rapportent 70% des cinq milliards de revenu. J’ai visité le forum des projets : 20 millions de touristes, en majorité chinois, ont visité Macao pendant les trois premiers trimestres de 2005. On en attend 200 millions l’an prochain, au grand dam de Pékin qui interdit à ses ressortissants, non membres du Parti, de fréquenter “ ce lieu de perdition”, sans autorisation spéciale. Il faut voir la noria de ferrys et hydroglisseurs qui, 24 h. sur 24, relient la ZAC à HongKong. Que sera-ce quand charters et autocars auront accès ? Rappelons que le Chinois est de nature le plus grand joueur du monde. Hôtels de luxe, golfs, résidences et casinos surgissent partout sur la péninsule. Plus de 8000 appartements ont déjà été vendus sur plan. Pas surprenant que les plus grands casinos de Las Vegas ( MGM, Sands, Galaxy, Venitian) construisent ici leur annexe asiatique. Un employé du forum m’a dit qu’un seul bandit-manchot rapporte déjà à Macao 200 dollars par jour, le double de son homologue du Nevada. Un prospectus annonce “ Macao, la ville de la Culture “. Vrai, si l’on considère que c’est là qu’en 1557 les Portugais ont créé le premier lien entre l’Europe et l’Asie, mais pure hypocrisie si, suivant le mot de Deng Xiaoping “ HongKong : un pays, deux systèmes “, Hu Jintao a repris l’axiome pour Macao “ les capitalistes patriotes”. C’est ici que s’installe la plus grande concentration de milliardaires de la planète . Bernie

Made in China
Sur les objets achetés, les plus anciens d’entre nous ont connu la mention “Made in Germany”, puis dans les années ‘30 “ Made in Japan” et depuis six lustres “ Made in Taiwan” ou “ Made in Korea”. La Chine est en train de prendre la place, définitivement. Humiliée au XIXème s., réhabilitée au XXème, la Chine s’apprete à devenir “ maîtresse du monde ”. Elle est encore pour l’heure l’atelier de la planète, grâce à trois modalités : la modicité des salaires (inchangés depuis 15 ans et avec peu de chance d’augmentation, eu égard aux 100 millions de chômeurs permanents que K. Marx nommait “ l’armée de réserve “), l’absence de charges sociales (même si des millions de travailleurs sont logés et nourris à l’usine , à des centaines de kilomètres de leur famille) et une monnaie sous-évaluée. Quel autre pays a pu, en moins d’un siècle, se payer trois révolutions existentielles : républicaine en 1911, prolétarienne en 1949, culturelle en 1966 ? Et DENG Xiaoping qui, en 1978, a décreté une quatrième révolution: la révolution économique, avec pour leitmotiv : “ Enrichissez-vous !” Si le monde a su métaboliser sans peine la révolution industrielle anglaise au XIXème s., et la japonaise au XXème, saura-t-elle résister à la stupéfiante métamorphose d’un pays d’un milliard trois cents millions de Chinois, travailleurs, industrieux et économes, qui imposera au monde, avant la moitié de ce siècle, ses choix, ses normes, ses formes, ses couleurs, ses OGM et ses goûts.
C’est mon 42ème séjour en ce pays fabuleux depuis 1976 et pourtant à chaque visite je reste littéralement abasourdi. Nos chicaneurs hexagonaux sur le OUI ou le NON au referendum du 29 mai offrent une piteuse mine quand on sent venir le tremblement de terre que va provoquer le géant chinois. Sans une Europe unie et forte les Français sont voués dans trois ou quatre décennies à un rôle de lilliputiens. Alors que le prix de TOUTES les matières premières (pétrole, acier, ciment, cuivre, papier, coton, denrées, etc.) flambe, vous êtes-vous jamais demandé pourquoi seuls ceux du café et du cacao restent stables ? Tout simplement parce que les Chinois n’en consomment pas. Même l’adage ancestral d’Horace: “In medio stat virtus “ n’a plus cours : l’Empire du Milieu est le parangon de la démesure .
SHANGHAI ( près de 25 millions d’hab.) vient en moins de dix ans de construire les mille gratte-ciel d’un Manhattan, sur un terrain encore voué aux marécages à l’avènement de DENG Xiaoping en 1978. Du nouvel aéroport je suis arrivé au centre ville en 8 minutes et à plus de 400 Km à l’heure. C’est gigantesque, stupéfiant et nonobstant non dénué de beauté . L’EXPO universelle de 2010 se prépare fébrilement, nuit et jour, sept jours sur sept. C’est le Français Paul Andreu qui a construit le magnifique opéra.
PÉKIN qui abritera les J.O. de 2008 n’est pas en reste. Un 6ème périphérique est en construction. Il desservira l’aéroport CAPITAL et offre déjà une sortie aménagée pour le Château à la mansart que M. Zhang a fait bâtir sur le modèle de celui de Maison-Laffitte.
Quand je l’ai découverte en 1976 SHENZHEN était au Moyen-Age avec ses 17.000 habitants dispersés sur les rizières. Lors de mon passage en 1990, on comptait deux millions. Ce printemps ce sont six millions qui donnent à la ville, le soir venu , l’allure d’une mégalopole américaine. Et dire que la Chine construit ainsi chaque année trois ou quatre villes de la taille de Paris !
Une autre surprise m’attendait à MACAO encore portugaise il y a un lustre. Pour les centaines de millions de Chinois, joueurs invétérés s’il en est, LAS VEGAS s’est délocalisée en Asie, à commencer par le gigantesque casino SANDS du Nevada .
Je n’ai en fait pu trouver un seul domaine où les Chinois ne mèneront pas le monde, du plus décisif au plus futile.
Un importateur d’alcools m’a dit que les Chinois avaient pris goût au whisky qu’ils mélangent souvent au thé vert, au point que les clients des bars, hommes et femmes, ne commandent pas un “ scotch “, serait-il à 7 € le verre, mais une bouteille entière. Un autre produit dont le prix est promis à la hausse.
Notons que si le revenu moyen d’un Chinois en ville ( à la campagne il ne dépasse toujours pas 30 € par mois, ) se monte à trente fois moins que celui d’un Français, il est cependant le double de celui d’un Indien.
J’ai connu la Chine en 1976 : on n’y voyait qu’une seule classe sociale , dans l’uniformité du bleu de chauffe. Dès les années ‘90 deux classes apparurent : les millionnaires citadins et les 70% d’indigents ruraux. Cette année on sent émerger une classe moyenne dont le revenu a décuplé, qui vit dans le confort, envoie ses enfants dans les universités occidentales, peut se payer une voiture particulière et voyage à l’étranger.
Et qu’on ne présente pas le régime chinois comme un système communiste. Il n’y a jamais eu de communistes en Chine Même si Mao en 1949 a emprunté les formulaires du grand voisin soviétique, c’est Confucius qui, depuis plus de deux mille ans, marque la politique de l’Empire du Milieu. Communisme et confucianisme sont antinomiques.
Grâce aux privilèges accordés par Pékin aux capitaux étrangers ( loyers bas, avantages fiscaux, prêts à taux réduits) nombre de grands du monde industriel s’installent en Chine : General Motors, Carrefour, Danone, BMW, General Electric, Motorola, Thomson, Peugeot, Nokia, IBM, Siemens, Matsushita Michelin , et le vampire Wal-Mart, le cheval de Troie de la Chine aux USA, au point que l’Amérique achète à la Chine avec l’argent que la Chine lui prête. MALEV, la compagnie hongroise d’aviation vient d’être achetée par Pékin, de même que Terraillon.
Contrepoint des délocalisations du monde occidental , la Chine aussi se délocalise: à Paris dans le XIIIème et le Sentier, à Cahors, à Sydney, à Vancouver, à Toronto, à Rome même et le plus surprenant c’est de voir Pékin délocaliser certaines de ses usines dans d’autres pays d’Asie comme le VietNam ou le Bangladesh où les salaires sont encore plus bas.
Combien de jeunes Chinois, aidés par leur famille qui se saigne aux quatre veines, font leurs études dans les grandes écoles de commerce américaines, australiennes, anglaises et même françaises pour promouvoir ensuite leur pays. Notons que l’Afrique envoie également ses jeunes fréquenter les universités d’Europe ou d’Amérique, mais à la différence des Asiatiques, ces étudiants africains, une fois le diplôme en poche, s’installent définitivement dans leur pays d’accueil, vidant de son élite leur pays d’origine .
Les Cassandre, face à une croissance aussi fulgurante, annoncent pour la Chine une implosion politique à la soviétique sous la férule de dirigeants s’engraissant aux dépens de la majorité , qui jouent par exemple la spéculation immobilière avec les milliards épargnés douloureusement par le peuple. D’autres s’attendent à une révolution sociale face à la corruption et aux inégalités. Il y a vingt millions de Chinois en plus chaque année et dix millions de nouveaux demandeurs d’emploi. Les Verts prédisent une catastrophe écologique provoquée par la pollution et des projets faramineux tels que le barrage des Trois Gorges dont l’inauguration est prévue en 2009 mais qui a déjà bouleversé la climatologie de régions entières. Ce sera le plus grand barrage hydro-électrique du monde. Enfin des médecins voient dans l’installation des géants américains du fast food ( Kentucky Fried Chicken, McDonald, Coca-Cola, etc.) la perversion des jeunes Chinois dont l’obésité commence à ressembler à celle de leurs homologues d’outre-Pacifique.
Pour les optimistes, dont je fais partie en l’occurrence, la Chine est la seule civilisation quadrimillénaire de la terre qui en a vu d’autres, qui a tout inventé et continue de le faire. Elle a envoyé un homme dans l’espace, ce que son concurrent indien qui dépassera en population la Chine dans trois décennies, n’a pas encore réalisé. Elle est abonnée depuis quinze ans à une croissance annuelle du PIB qui se situe entre 8% et 9%.. Elle dispose, et c’est à prendre à la lettre, du cinquième de la population mondiale.
J’ai mangé des truffes chinoises hier soir à Pékin, aussi bonnes que chez nous, acheté l’été dernier un jean Levi à Los Angeles, fabriqué à Suzhou près de Shanghai; j’ai bu à Tours du jus de pomme chinois. Qui m’a soufflé que pour restaurer la place de la gare, la municipalité de Rennes avait importé du granit de Chine ? Je me suis fait faire un costume, en tissu de qualité dit anglais, en deux jours à Canton pour 110 € et une paire de chaussures sur mesures, en une nuit pour 96€ , un caprice hors de mes possibilité en France. Quand je parle des 35 heures aux amis chinois, ils me disent: “ Mais il n’y a que 24h. dans un jour !”.
Savez-vous que les chercheurs de Pékin ont découvert le génome du riz ? Ils sont près du clonage humain. Je pensais aux Normands l’autre jour lorsqu’un professeur de biologie de Hangzhou m’a dit que l’an prochain son université allait fabriquer du lait maternel humain avec des vaches.
On sent le monde enclin aux regroupements. Trois alliances pour l’heure semblent émerger :
1 - l’alliance dirigée par l’Amérique et qui réunit une trentaine de pays. On peut les voir actuellement à l’oeuvre en Irak.
2- l’alliance européenne qui , pour son malheur ne s’est pas renforcée le 29 mai en France.
3- l’alliance appelée B R I C S qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Point de conflit armé à craindre ( tout au moins jusqu’en 2018) comme au temps des deux blocs de la guerre froide. Le champ de bataille sera l’économie.
Si pendant quatre mille ans le centre du monde fut la Méditerranée , si pendant ces deux derniers siècles il s’est situé dans l’Atlantique, il est évident qu’au XXIème s. le centre du monde sera le Pacifique, avec , à l’ouest, la Chine, les petits dragons comme atelier , l’Inde pour les services et à l’est le Brésil comme potager et la Californie.
B e r n i e de To u r s obern22330@wanadoo.fr Pékin Mai 2004

Mao and Co et les paysans
Mao Zedong a étayé sa révolution sur la paysannerie.
Il prend le pouvoir grâce à elle le 1er octobre 1949.
1950 : Loi agraire= 350 millions de ruraux nécessiteux deviennent propriétaires de la terre qu’ils travaillent
1951 : Interdiction de vendre la terre. Création des coopératives de production.
1957 : Interdiction des marchés libres
1958 : Le printemps annonce le “ Grand Bond en avant “ > un immense saut en arrière.
1959 : généralisation des communes populaires
1960 : Institution du“hukou”(carnet de résidence obligatoire ds le village natal)
1961-63 : Mort de 8 millions à cause de la famine

1966 : Début de la Révolution culturelle prolétarienne

1976 : Mort de Mao le 9 du 9ème mois de l’année du Dragon. Fin de la Révol.culturelle
1979 : DENG Xiao ping institue le forfait volontaire de production. Responsabilise chacun.

1982 : Authorisation des marchés libres. Suppression des communes populaires.

1984 : Deng : “ Enrichissez-vous !” Chaque paysan doit être responsable .

1988 : Ce début de liberté provoque l’inflation ( entre 18% et 24% )

1992 : La paupérisation des campagnes poussent des millions de paysans vers les villes. ou provoque des jacqueries.
1998 : Le hiatus grandit entre le sort des ruraux et celui des citadins.

2000 : A titre d’essai et pour la première fois, les taxes sont fonction des revenus tirés de la production et non du nombre de têtes dans le foyer et de la surface arable.
2001 : La terre appartient à l’Etat, mais elle est transmissible aux fils qui ont droit d’exploitation pendant 30 ans .

McDo et K F C (Kentuky Fried Chicken) ,
thermomètres des économies de l’ est
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Ma stupéfaction fut grande en 1984 lorsque je vis le K F C du Colonel Sanders installer son restaurant “fast-food” près de la Place Tien An Men à Pékin . C’était en fait le 1er établissement commercial sur cette place de 40 ha vouée en exclusivité à la politique.
Je parierais que le Maire de la capitale chinoise qui donna le feu vert à cette création “capitaliste” s’en mord les doigts. Il n’y croyait pas alors , et la magnitude de la somme offerte par la firme de Louisville, Ky. avait de quoi forclore le plus obstiné des dogmes .
Depuis , les antennes de K F C , tout comme celles de McDo ou de Coca-Cola se sont multipliées dans tout l’Empire du Milieu. Résultat : les “petits empereurs” ( c’est ainsi que l’on nomme en Chine l’enfant unique choyé et gâté par six parents et grands-parents) prennent du poids au point de créer au Ministère de la Santé la crainte de l’obésité infantile . Et le K.F.C. de Tien An Men ne dèsemplit pas .
Idem à Moscou . Le premier resto de “ hamburger” , installé en 1990 sur le square Pouchkine, reste le plus achalandé de la planète .
C’est l’autre firme d’Atlanta, Ga. , Pepsi , qui envahit l’ URSS dès 1976. Les inscriptions imprimées sur la bouteille étaient en cyrillique . Combien de Russes me soutenaient qu’il s’agissait d’une boisson nationale jusqu’à ce que je leur fasse lire les seules lettres écrites en latin, imprimées en petits caractères au bas de chaque bouteille “ U.S. patent “.
En 2002 McDo dispose maintenant en Russie de 75 restaurants, à Moscou mais aussi à Nijni-Novgorod , Rostov, Kazan ,Yaroslave et St Pétersbourg. Et tous font florès .
Thermomètre de l’économie, mais aussi complice de cette économie car McDo offre pour l’heure 10.000 emplois enviés à la jeunesse russe et utilise pour ses “ hamburgers “ des produits locaux à près de 80% , fournis par une centaine d’ agriculteurs motivés à l’américaine.
Dans le tableau démoralisant de la situation économique , les Russes semblent heureux et encouragés à la création de chaque nouvelle antenne McDo . Une réaction qui tranche d’avec celle des Français du sud-ouest , des Turcs qui ont fait sauter le McDo d’Istanbul et des Pakistanais qui ont vandalisé l’antenne de Karachi, le premier jour des raids de l’ U.S.AirForce en Afghanistan. Autres lieux , autres moeurs .
Bernie de Tours 20 juillet 2002

Mickey à l’assaut de la grande muraille
Après l’invasion des casinos de Macao par Las Vegas en janvier dernier et l’implantation à HongKong d’un Disneyland ce mois-ci sur un terrain volé à la mer, le successeur de Michael Eisner veut installer son sixième parc à thèmes (Californie, Floride, Tokyo, Paris,HongKong) à Shanghai au coeur de l’Empire du Milieu et ce malgré la réticence de Pékin d’accepter ce cheval de Troie de la “culture américaine” dans la patrie du confucinisme bi-millénaire. Business is business !
Après un siècle d’humiliations imposées par l’Occident, les fils de Mao, même s’ils ont enfourché avec dynamisme la cavale commerciale répugnent à accepter pour les investissements en Chine des patrons étrangers.
Il en est ainsi pour le Rotary International dirigé de Chicago dont les clubs de Pékin et Shanghai n’ont toujours pas récupéré leur charte et de l’Eglise catholique romaine dirigée du Vatican. Bernie

Milliardaire à Pékin
Huang Guangyu est né en 1970 dans un petit village de la Province de Guandong. Ses parents cultivaient le riz et lui travaillait dans la rizière.
A 15 ans, en 1985, ayant de mauvaises notes à l’école, il quitta le sud et avec son frère se rendit à Pékin avec ,chacun , deux sacs de transistors et de piles électriques. Ils vendirent ces gadgets à des détaillants pékinois.
Il est en 2006 à la tête d’une entreprise familiale: frère, soeur, épouse, beau-frère dirigent chacun une branche . Sa marque est GOME.
A 36 ans cette année Huang possède 255 magasins et projette l’ouverture de 420 autres du nord au sud de la Chine. Fin 2005 il disposait de 200 millions de dollars en liquidités et n’avait aucune dette.
A Pékin j’ai vu une de ses boutiques solder 88 Yuan un poèle portable marqué 289 Yuan dans le catalogue. C’est avec ce genre de réduction qu’il compte concurrencer l’Américain WAL-MART, le plus gros détaillant mondial d’appareils domestiques qui vient d’ouvrir 53 magasins dans l’Empire du Milieu . Bernie

La Muraille de Chine
Grande fut ma surprise hier lorsque, ayant envoyé un mél à une étudiante de Shanghai, apparut sur mon écran, en anglais : “ notez que le terme “ démocratie” a entravé l’acheminement de votre message “. Une investigation rapide par circuit détourné m’apprit alors que fin mai un journaliste chinois avait écopé de dix ans de prison pour avoir annoncé l’anniversaire de Tian An Men.
Pékin s’est vite rendu compte qu’INTERNET allait devenir le cheval de Troie des droits de l’homme, concept inconnu des Asiatiques entre autres, en tout cas terme subversif dans l’Empire du Milieu.
Les affaires sont les affaires : Microsoft, Yahoo, Time Warner qui lorgnent sur le milliard d’utilisateurs potentiels ont supprimé de leur vocabulaire toute référence à Taiwan, liberté, démocratie, dans leur terminologie à destination du vaste marché chinois.
La journaliste Tina Rosenberg du New York Times rapporte qu’en 1995 Chrysler avait déjà mis à pied un ouvrier de son usine de Pékin qui s’était absenté pour participer à un service religieux en souvenir des victimes du 4 juin 1989.
Avis aux candidats investisseurs : ne confondez pas affaires et morale .
C’est en fait une viellle histoire : ne croyez pas le guide pékinois quand il vous dira que Chi Houang Ti construisit avant notre ère la Grande Muraille contre les invasions barbares. Ce fut en fait , à l’instar du Mur de Berlin , pour interdire aux Chinois de sortir. Bernie

Faites ce que je dis, pas ce que je fais
Un ami de Canton m’avait conseillé, de passage par le sud de la Chine d’aller à Shantou. J’y découvrirais ce que les autorités chinoises cachent encore à leurs nationaux: le musée de la Révolution culturelle.
Il me fallut bien des tractations pour m’y faire conduire car d’une part ce musée ne figurait sur aucun guide touristique et pas un des employés de l’ Hôtel du Golfe d’Or à Shantou ne semblait en connaître l’existence.
Et pourtant cette révolution marqua bien de 1966 à 1976 la plus sombre période de l’histoire moderne de la Chine. L’obscurantisme est de rigueur. Une décennie qui vit le massacre de millions de Chinois , à l’ initiative de Jiang Qing, l’épouse de Mao, qui sentait l’autorité de son mari diminuer.
Il en a fallut du courage à Peng Qian, ex-adjoint à la Mairie de Shantou pour oser édifier ce mémorial. Ses amis acceptèrent bien de contribuer financièrement mais sous couvert de l’anonymat. Seul un milliardaire de Hong-Kong n’a pas tenu à cacher son identité en versant une somme considérable à la souscription.
L’occasion m’a été donnée de rencontrer deux anciens Gardes rouges. Peut-être étaient-ils de ceux qui lapidèrent leurs professeurs à mort Précisons que tous les lycéens âgés de 16 à 18 ans et la plupart des étudiants, furent alors embrigadés, à l’exception de ceux dont les parents étaient étiquetés contre-révolutionnaires. Et l’accusation infamante recouvrait une vaste palette de qualités: les intellectuels citadins furent envoyés malaxer le fumier à la campagne alors que les ruraux, fussent-ils incompétents, étaient amenés en ville pour remplir les tâches de médecine et d’enseignement, surtout de “ justiciers”. Malheur à qui connaissait une langue étrangère ou avait eu , serait-ce fugacement, le moindre rapport avec un étranger dans le passé. J’ai rencontré une pianiste virtuose à qui les Gardes rouges avaient brisé les dix doigts et qui sans aigreur visible m’avoua: “ Il y en a tant qui ont souffert plus que moi, tant qui ont perdu la vie... Tous les pays font des erreurs !” Les brimades étaient telles que le quart des morts le furent par suicide.
Le musée de Shantou, maniant l’euphémisme avec désinvolture, donne une idée des horreurs de ce spasme révolutionnaire, à commencer par le Président Liu Shaoshi, “ suppôt du capitalisme”, qui disparut “tragiquement”
Au moins le Gouvernement n’a pas, encore , décrêté la fermeture de ce musée d’un autre holocauste perpétré il y a une trentaine d’années, musée installé l’hiver dernier. Mais les médias ont reçu l’ordre de n’en faire aucune mention.
Avant de lancer l’anathème vindicatif sur le Japon, la Chine ferait bien de combler dix pages restées blanches de son passé.
B e r n i e

Otages catholiques
Pour sa première visite en Amérique du Nord le Président chinois Hu Jintao a dû supporter le baptême du feu. Des centaines de Canadiens dont une majorité de membres de la secte Falun Gong l’ont insulté d’importance à Toronto, exigeant le respect des droits de l’homme, un concept totalement inconnu dans l’Empire du Milieu.
Des pancartes en chinois et d’autres en anglais engageaient les deux gouvernements d’Ottawa et de Pékin à placer l’homme avant le “business”. La critique envers la Chine est d’autant plus véhémente que Hu Jintao vient d’ interdire à quatre évêques chinois de se rendre à Rome à l’invitation de Benoît XVI pour participer à un synode ce mois d’octobre, et ce malgré les concessions généreuses du Vatican, notamment la reconnaisance papale de plusieurs évêques nommés par Pékin. Il est évident que Hu Jintao veut forcer Benoît XVI à couper les ponts avec les catholiques de Taiwan.
Bernie Toronto le 30 sept. 2005

Où sont donc les filles chinoises ?
Il naît dans le monde 105 garçons pour 100 filles, mais la mortalité néonatale chez les garçons est plus élevée que chez les filles. Or on vient de s’apercevoir qu’en Chine on compte 134 garçons pour 100 filles. La raison ? C’est qu’en l’absence de couverture sociale et de retraite une famille rurale - et il y a plus de 70% de ruraux en Chine - sombrera dans la misère si elle n’a pas de garçon, car si leur enfant unique est une fille, celle-ci va rejoindre la famille de son mari. Il arrive ainsi souvent qu’une paysanne enceinte et près de son terme, s’éloigne de chez elle de 50 ou 100 Km, accouche et, si c’est un garçon, revient fière au village. Si son bébé est une fille, ou bien celle-ci est malingre et on la laisse mourir. Si la nouveau-née est viable elle est alors confiée à un orphelinat du lieu et la paysanne revient chez elle avec l’espoir que sa prochaine grossesse lui donnera un fils .
Pékin s’est ému de cette raréfaction des garçons et tente d’assouplir la politique de l’enfant unique. Ainsi si le premier enfant d’une famille rurale est une fille, l’autorisation est donnée d’un second enfant.
L’avortement étant en faveur en Chine, les paysannes ont vite compris, qu’en soudoyant le médecin elles peuvent, bravant la loi, opter pour l’avortement sélectif. Le Gouvernement, pour enrayer la pratique, délétère, a décidé d’accorder une pension mensuelle de 10 € aux retraités n’ayant qu’une fille. D’autre part les Chinoises des minorités ne sont pas astreintes à la loi de l’enfant unique.
Mais on s’attend cependant à ce que d’ici une décennie, ce seront 50 millions de Chinois qui ne trouveront pas de filles à marier.
Dans les agences matrimoniales, les filles sont reines qui choisissent leur futur mari: qu’il soit grand et instruit. Il va sans dire que si un garçon a eu dans sa famille une ou plusieurs naissances gémellaires, c’est lui alors qui choisit sa future épouse car des jumeaux ou des triplets ,ne contreviennent en aucun cas à la loi de Mao de 1972.
B e r n i e de T o u r s obern22330@wanadoo.fr Pékin le 17 avril 2007

Pour vous mettre en TRAIN
Voyager en train est mon moyen de déplacement préféré. Ensuite c’est le bateau. L’avion ne me plait pas, depuis que je ne pilote plus moi-même. Mais l’avion reste la voie la plus économique de nos jours et la plus rapide.
Sur les cinq continents j’ai voyagé par fer. On jouit du paysage à chaque instant; on peut déambuler dans les couloirs et faire des rencontres enrichissantes. Parmi mes meilleurs souvenirs : Montréal-Vancouver ou le Petit Train des Nuages entre la Bolivie et l’Argentine, ou encore le tortillard des Andes qui relie Cuzco à la cité antique des Incas du Macchu Pichu, de même le trajet de Singapour à Bangkok. Mais le plus riche souvenir reste le Transsibérien: neuf jours et neuf nuits pour traverser neuf fuseaux horaires avec pour destinations orientales une fois Vladivostok en allant au Japon et l’autre fois Pékin.
Mais jamais je n’aurais pensé que les Chinois entreprendraient de construire une ligne de Pékin au Tibet. C’est en fait une nouvelle Route de la Soie qui va rapprocher les deux géants démographiques de la planète, l’Empire du Milieu et l’Inde, deux nations qui, dans deux décennies, décideront du sort du monde. Une voie ferrée qui va passer par les nuages car elle culmine à 5.000 mètres d’altitude. Qui aurait pu penser comme l’ ont fait les ingénieurs chinois, à injecter dans le sol un produit cryogène afin d’éviter une distorsion climatique des rails en assurant au pergélisol une température stable, de jour comme de nuit et l’été comme l’hiver ? Seuls le réchauffement de la terre ou une recrudescence des mouvements telluriques pourrait mettre en péril cette solution révolutionnaire.
Aux Chinois, rien d’impossible ! Ils ont édifié la Grande muraille deux siècles avant notre ère. Ils ont aidé à construire la ligne intercontinentale reliant, aux USA, l’Atlantique au Pacifique. En fait ils ont tout inventé et continuent de le faire. Le dernier tronçon qui devait être achevé en 2009 a déjà été inauguré (même avance que pour ces travaux pharaoniques effectués pour le barrage, le plus grand du monde, des Trois Gorges sur le YangTsé dont la finition était prévue dans trois ans).
J’avais déjà parcouru la Route de la Soie par fer de Xi’An à Urumqi, mais loin de moi l’idée qu’un jour un embranchement viendrait, à Xining ou Golmud, s’attaquer au toit du monde et rejoindre Lhassa. C’est chose faite en cet été 2006.
Et voici derechef face à face les tenants des deux thèses antagonistes: pour ou contre la présence des Hans au Tibet. Je n’entrerai pas ici dans la diatribe. J’ai reçu le témoignage des deux camps et l’ai déjà exposé dans ces pages il y a quinze ans. Ce que je note c’est que nombre de lamas tibétains se disent heureux d’abandonner l’isolement médiéval pour accéder, par viaducs et tunnels sur 1.200 km, au XXIème s.. qu’ils n’entrevoyaient qu’à la télévision. Ici aussi le choc des civilisations se produit: le spiritualisme et le matérialisme.
C’est la firme canadienne Bombardier qui a gagné le contrat pour la construction de centaines de wagons luxueux, pressurisés comme les avions, aux vitres traitées contre les rayons nocifs du soleil.
La main d’oeuvre n’est certes pas un problème car la voie passe à proximité des multiples camps d’internement.
C’est la Grande-Bretagne qui au XIXème s. a révolutionné le monde, comme l’Amérique au XXème.
De quelle révolution la Chine va-t-elle transformer notre planète au XXIème ?
Bernie Pékin 16 sept.2006

A quand la prochaine révolution ?
Peu de pays , de cette envergure, ont connu trois révolutions en moins d’un siècle. La Chine est de ceux-là . En 1911 ce fut la révolution républicaine mettant fin à des millénaires de féodalité. En 1949 la révolution prolétarienne installa Mao pour vingt-sept ans aux commandes. 1966 marqua le début de la révolution culturelle, un cataclysme , étendu sur une décennie, qui glace encore d’effroi, après 40 ans, tous les protagonistes.
Les Gardes Rouges - ils avaient entre 16 et 20 ans à l’époque - ont pour la plupart enfourché allègrement le capitalisme ambiant. Quant aux gouvernants, successeurs du Grand Timonier, ils se voilent la face et refusent encore de reconnaître les méfaits du séisme destructeur qui éviscéra l’Empire du Milieu de ses racines et de ses talents humains. Aisé d’exciter deux millions de lycéens en les exhortant à faire avaler le Petit Livre Rouge à leurs professeurs et aux parents de leurs condisciples, souvent à 500 kilomètres de leur domicile, allouant aux élèves tranports gratuits par fer et route. Carte blanche pour dépouiller de leurs biens, de leur argent, de leurs bijoux, tous les propriétaires ou quiconque pouvait être étiqueté anti-révolutionnaire.
Savants, professeurs, artistes furent envoyés malaxer le fumier à la campagne pendant que les paysans intégraient les villes pour “ soigner” et “instruire” les citadins. L’anarchie qui s’ensuivit réduisit le PIB de la Chine de 50%.
Depuis quelques années ce sont les paysans qui se révoltent. Les jacqueries se multiplient. Le clivage abyssal entre les 700 millions de ruraux laissés-pour-compte et les citadins qui gagnent en un mois ce que gagne un paysan en un an, met gravement en danger la stabilité sociale.
Seraient-ce les prémisses d’une 4ème révolution ? Bernie

Quand la banane change de régime
Les Chinois ont tout inventé et ils continuent. Ils excellent de même dans les définitions définitives, les aphorismes bien sentis et les adages à l’emporte-pièce.
Déambulant dans l’immense rue de Nankin , à Shanghai, en compagnie d’un ami chinois, je lui fis la remarque: “ Regarde ce type là-bas! Il est aussi bien habillé et élégant qu’un Romain!” - “C’est une “banane” ! me répondit-il . “ BANANE” est le terme, usuel de nos jours en Chine , pour désigner un Chinois, expatrié un temps, le plus souvent aux USA, qui revient au pays s’installer pour, armé d’une expérience occidentale, profiter de la croissance économique époustouflante de la mère-patrie .“BANANE” parce que resté”jaune”au dehors,et devenu “ blanc” au dedans , après six ou dix ans passés, partie dans une université américaine et partie dans le monde capitaliste du travail.
“Pourquoi vas-tu si souvent en Chine ?” me dit-on . C’est que d’une part, il y a 25 ans je suis tombé sous le charme indicible de l’Empire du Milieu et que d’autre part la Chine change à un tel rythme qu’il me semble aborder, chaque fois, un pays différent.
Au contraire de l’ URSS qui interdisait à ses nationaux de sortir du pays jusqu’en 1991, fussent-ils professeurs de langues étrangères, Pékin a toujours laissé sortir les Chinois, pour qu’ils aillent voir ce qui se passe ailleurs. Le gouvernement était conscient que sur 100 demandeurs de passeport pour l’étranger, il n’en reviendrait que 25, mais quel enrichissement ces 25 rapportaient pour la promotion du pays ! Et voilà que, depuis 1996, même ceux qui avaient élu domicile outre-Pacifique ,voire acquis la nationalité américaine, reviennent riches de connaisances, de contacts et . . . de dollars.
C’est mon 40ème séjour en Chine et ma 25ème visite à Shanghai : je ne reconnais plus la “ perle de l’ Orient”.En 1977 l’immense rue de Nankin grouillait de cyclistes et piétonsaustères et désabusés, uniformément vêtus de bleus de chauffe. En 1990 voitures , bus et camions volaient l’espace et provoquaient des embouteillages spectaculaires, pires qu’à Bangkok, Istanbul ou Le Caire. En 2002 voilà que cette artère commerçante est devenue piétonne, pleine de gaité. Les magnifiques vitrines, les kiosques, les cabines téléphoniques et, la nuit tombée, les enseignes polychromes vous donnent l’impression d’être à Singapour ou à San Francisco et ce d’autant plus que des dizaines de gratte-ciel ultra-modernes ont remplacé les traditionnels “lilongs” d’antan. Le Houang Pu , affluent du Yang Tsé, est toujours là, mais alors que Shanghai était construite en totalité sur sa rive occidentale et que sa rive droite offrait, il y a encore une décennie, un lugubre espace marécageux à l’infini, voilà qu’ a surgi une nouvelle ville, Pudong (=” est du Pu”), aux buildings élancés de verre et d’acier.
Du haut du vieil hôtel Heping , sur le Bund, le spectacle est fascinant. Dominant la nouvelle ville, l’altier immeuble JIN MAO est le 3ème du monde en hauteur (après les Petronas de Kuala Lumpur et Sears de Chicago). Il compte, en niveaux, le nombre symbolique de la perfection asiatique et , en double , soit 88 étages . Il abrite l’hôtel (Hyatt) le plus élevé du monde, au prix de la nuité proportionnel à l’altitude (420 €uros pour la chambre la plus modeste) C’est aussi la tour la plus haute de la planète vouée aux Télécom.
En Chine recensements de population et guides touristiques s’avèrent périmés d’une année à l’autre. Si le guide annonce 15 millions pour Shanghai, comptez plutôt 25 millions. Chaque matin un million de ruraux entrent à Shanghai. Tous ne ressortent pas le soir.Ils cherchent du travail: sur les chantiers, chez les commerçants, comme portefaix ou balayeurs. Ils gagnent 2 à 3 €uros pour 14 h. de travail. Les Shanghaiens s’en plaignent, prétextant l’insécurité. Nonobstant ils remplissent des fonctions vitales et . . .nourrissent leurs familles restées à la campagne. Il y a aussi les paysans de la banlieue qui apportent, chaque matin,leur production. Eux sont riches.
Sun, un ami depuis 15 ans, est content de son sort. Avant Deng Xiaoping, qui , en 1985, dit aux Chinois : “ Enrichissez-vous!”, il avait un quota (80%) imposé de céréales à fournir à l’Etat. Depuis 1990,il n’est astreint qu’à 20%, la différence lui étant loisible : “Les primeurs et les fruits paient davantage que le blé et le riz!” précise-t-il.” Et il n’y a pas de prix fixé”. Il n’a pas de permis de conduire,mais possède 4 véhicules et 4 chauffeurs. 3 petites voitures qui servent de taxis et une camionette. Selon nos normes il est milliardaire. Imaginez: il s’est “payé” 4 enfants: le premier fut légal. Les 3 autres lui ont coûté 4 années de revenu. C’est le prix de la contravention.
Le climat ne lui permet pas de cultiver la banane. Peu importe. Il est heureux et ne tient pas à changer de régime. B e r n i e de Tours Shanghai 16 avril 2002

Quand le mammouth se sent pousser des ailes
Le hasard fit que l’autre dimanche mon taxi resta bloqué à Pékin par une foule de manifestants. En Chine la foule est une seconde nature. Me revint alors à l’esprit ce 2 juin 1989 où notre minibus ne put traverser la place Tien An Men que grâce à deux étudiants chinois, perchés sur le toit du véhicule, pour nous frayer un passage parmi la multitude.
Mon chauffeur me fit savoir qu’en ce mois d’avril la raison de la manifestation n’était pas cette fois contre le gouvernement et sa corruption, mais contre le Japon;
Depuis trente ans que je fréquente l’Empire du Milieu j’ai toujours perçu une animosité nippophobe parmi mes interlocuteurs. Il faut avouer que les atrocités commises de 1937 à 1945 , en Chine ( comme d’ailleurs aux Philippines et en Birmanie)par les réîtres du Soleil Levant sont difficilement pardonnables. Sans parler des horribles exactions de Nankin, ce ne sont pas moins de trente cinq millions de Chinois qui furent massacrés. Et Tokyo refuse toujours de faire amende honorable.
Ce printemps pendant dix jours, à chacune de nos dernières étapes (Pékin, Chengdu, Shenzen) ce fut le même spectacle. De toute évidence dans ce pays où les manifs, depuis celle de 1989, ne se font qu’avec l’accord des autorités, le gouvernement a donné son feu vert.
Que veut la Chine ? S’imposer comme nation qui compte.
D’un côté Wen Jiabao se déplace en Inde, autre géant de la région et ennemi séculaire, pour amorcer des relations économiques pacifiques. De l’autre il manifeste, par étudiants interposés, sa rancoeur contre l’axe nippo-américain qui se mêle de ses revendications sur Taiwan.
On se demande si le gouvernement de Pékin n’exacerbe pas le nationalisme contre le Japon pour démobiliser les six cents millions de ses ressortissants mécontents de leur sort pitoyable face aux nouveaux milliardaires qui paradent en BMW, Mercedes et Lexus.
A espérer que Washington ne va pas mettre d’huile sur le feu.
Devant le hall de notre hôtel à Guilin les Chinois par centaines venaient apposer leur signature sur une pétition interdisant l’entrée du Japon au Conseil de Sécurité de l’ ONU.
Ce qui m’a stupéfié dimanche c’est que la police laissait les étudiants, par groupes de quinze ou vingt,s’avancer pour lancer pierres et oeufs sur l’Ambassade du Japon, alors qu’officiellement le gouvernement excipe de sa bonne foi en attestant maintenir de bonnes relations avec ses voisins et les Etats-Unis, et en n,ommant spontanées des manifestations violentes qui pour les spectateurs que nous étions avaient tout d’actions organisées.
Dans un autre domaine , grande fut ma surprise de constater sur place que les messages que j’adresse chaque semaine par Internet à mes amis chinois étaient partiellement censurés. A ce jour aucun informaticien professionel n’a pu m’expliquer la possibilité matérielle d’une telle manipulation.
Bernie de Tours Pékin le 16 avril 2005

Quand le Rat se fait Bœuf
Bonne année aux Chinois ! C’était lundi 26 janvier le Nouvel An. Du monde entier les Chinois sont rentrés au pays pour une semaine de festivités en famille. La fête passée ils reviendront en Occident reprendre leurs occupations. Mais il est des millions d’ouvriers-esclaves du Triangle des Perles au sud de la Chine, pour qui ce Nouvelle An annonce des jours moroses.
Non seulement ils n’ont pas reçu les arriérés de salaire, mais on leur a dit qu’ils pouvaient rester chez eux après la fête et reprendre le travail des champs.
C’est que la crise mondiale atteint encore plus cruellement le Royaume du Milieu et à tous les degrés de l’échelle sociale. Deux étudiants, fils et fille d’amis pékinois, en dernière année de la plus célèbre école supérieure de commerce du pays, ont distribué plus de cinquante CV chacun pour l’obtention d’un emploi. Alors que jusqu’en 2008 les entreprises s’arrachaient de tels candidatures leur offrant vingt fois le salaire moyen, cet hiver l’horizon est bouché. C’est par dizaines de milliers que les entreprises et usines ont fermé depuis juillet dernier. La firme Lenovo, pendant chinois d’Apple, prévoit le licenciement de 10% de ses cadres et une réduction des salaires de 40%, à l’instar des compagnies aériennes.
La situation s’avère si critique que, dans l’ attente de jours meilleurs, plus d’un million d’étudiants diplômés se sont engagés, depuis décembre, dans l’armée.
Wen Jiabao est allé pour la Fête au Sichuan où s’était produit le tremblement de terre de mars 2008, annoncer une année 2009 difficile et encourager les millions d’ouvriers licenciés à retourner travailler la terre pendant l’année du Bœuf.
C’est que la criminalité augmente dangereusement et que les révoltes se multiplient dans les campagnes. Il faut dire que la Chine dont la croissance économique était à deux chiffres depuis deux décennies ( 13% en 2007) frôle la catastrophe en tombant à 6% avec près de 200 millions de chômeurs.
Surprise hier à la réception d’un message de Shanghai , regrettant le départ de Bush de la Maison Blanche : « Tu te rends compte , B.Obama veut que nous réévaluions le yuan ! »
B e r n i e Mars 2009

Qui commande en Chine ?
jusqu’en septembre 2002, un triumvirat.
Au centre, c’est Jiang Zemin, 76 ans, secrétaire du PCC depuis juin 89, chef de l’Etat, qui joue les équilibristes
entre un conservateur Li Peng, 74 ans, le “ boucher de Tien An Men, président du comité permanent de l’Assemblée nationale populaire,
et un réformiste, Zhu Rongji, premier ministre. Dénominateur commun : tous trois sont de Shanghai,c’est tout.
La situation actuelle du pays est fille du grand événement du 15ème Congrès ( sept. 97) qui amena la transformation des entreprises publiques en sociétés par action. Les conséquences : mises en faillite de millliers d’entreprises et licenciements massifs menant à des grèves, manifs, pétitions, agressions de cadres, au moment même où la crise asiatique de 1997 consacrait l’état déplorable du sytème financier .
Notre triumvirat doit faire face à deux cancers à la racine des “contradictions “ d’ordre social et politique.
La corruption : souci lancinant du gouvernement . Depuis 1984 les contradictions entre la classe des travailleurs et la classe des fonctionnaires corrompus s’avivent : pots-de-vin, détournements, voyages et banquets aux frais de l’Etat ou des collectivités locales, délits d’initiés et abus de pouvoir sont monnaie courante. C’est contre ces déviances que Jiang Zemin a hurlé urbi et orbi : “ Frapper fort !” Les capitaux sont détournés au profit des enfants et familles de fonctionnaires cupides que l’on nomme, en 2002, “ la nouvelle classe des capitalistes chinois “.
Le racket fiscal : La masse des ruraux ( 70% de la population), spectateurs impuissants de ce paradis à l’Occidentale, est soumise à toutes sortes de taxes, d’impôts, d’amendes et de rétributions diverses par l’administration locale ou régionale .
La conséquence est un mécontentement social de plus en plus évident avec sa litanie d’émeutes et de criminalité accrue.
Face à cette situation le gouvernement doit assurer la cohésion au sein du sytème. L’alternative : soit une révolution en douceur de nature constructive,
soit une révolution violente, purement destructrice.
Cassandre avait prévu le chaos à la mort de DENG Xiao ping, le patriarche : rien ne s’est passé, mais la menace reste permanente.
Une question reste ouverte . Si début juin 1989 l’armée de Pékin refusant de marcher sur les étudiants de Tien An Men, il fallut le charisme de DENG pour décider l’armée du Sichuan à écraser la manifestation, qu’en serait-il aujourd’hui, aucun des membres du triumvirat n’ayant le moindre ascendant sur l’armée ?
Tout au moins y aurait-il menace de scission au sein de l’armée .
Il y a vingt ans existaient encore les “communes populaires” à la campagne et les “ unités de travail “ en ville, assurant un maillage serré au service du Parti. Tout cela est disparu de nos jours, depuis l’avènement de la politique d’ouverture instaurée par DENG en 1985.
La société ne fait plus un avec l’Etat. Seule la situation économique décidera de l’avenir du système .
C’est sur cette corde raide qu’évoluent Jiang Zemin et son successeur Hu Jintao, surveillé de près par JIANG qui a gardé les haute main s/l’armée.
Qu’ils cèdent à la gauche ou aux conservateurs, ils risquent gros. D’où le reflexe de fermeté contre la corruption pour légitimer leur présence.
4 atouts pour l’heure les servent et renforcent leur pouvoir et leur crédibilité :
- l’entrée de la Chine dans l’ O.M.C.,
- les J.O. de 2008,
- l’inauguration du plus grand barrage du monde en 2009
- la Foire Mondiale en 2010 à Shanghai.
Seule la cohésion des maîtres au sommet peut éviter la désintégration révolutionnaire.
Si le soulèvement de Tien An Men a pu se produire en 1989, à la mort du Hu Yaobang, c’est que Zhao Ziyang et Li Peng chicotaient . Une leçon qui va devoir être retenue.
Hu Jintao ( 61 ans), fils de commerçant,modeste et réservé. Ingénieur en hydraulique (Qinghua), esprit scientifique, parle anglais, choisi par DENG Xiaoping, a une mémoire d’éléphant, aime la danse et le ping-pong. Ex gouverneur de la Prov.pauvre de Guizhou. A réprimé les manifestations du Tibet. Démocrate autoritaire. Le vrai caméléon chinois. Il n’a pas peur de la rue B e r n i e de T o u r s juillet 2002

Quo vadis, Cathay ?
Une seule étincelle peut enflammer la prairie “ Mao Zedong, 1955
MAO,il y a un demi-siècle, étayant sa révolution sur la paysannerie, avait bâti le Parti sur le roc de l’isolement, de la claustration et de l’autarcie. Mais voilà que son dernier petit-fils spirituel Jiang Zemin a voulu entrer dans le concert du monde, l’ O.M.C.
Et Jiang Zemin , lui l’ultime représentant de la 3ème génération des gérontes de la République populaire, vient de tirer sa révérence après avoir ouvert la Boite de Pandore.
Deng Xiaoping avait, il y a 25 ans, provoqué la commotion que l’on sait, en clamant urbi et orbi : “La pauvreté n’est pas le socialisme. Enrichissez-vous !” tout en ôtant le loquet qui bloquait la porte du rideau de bambou.
Ses compatriotes ne se le sont pas faire dire deux fois. Pour me rendre en Chine au moins une fois par an depuis la disparition du Grand Timonier, je puis témoigner de ce qui ne peut sauter aux yeux du touriste météorique : la Chine a vécu trois révolutions au XXème s.
- la révolution républicaine en 1911, la révolution prolétaire en 1949 et la révolution culturelle en 1966 ;
- ce début de XXIème s. va vraisemblablement offrir aux octogénaires chinois leur dernière révolution et aux jeunes générations la chance de leur vie.
Une fois oubliée la guerre civile entre les deux dictatures du Kuomintang et du P.C.C., alors que le charisme de Mao , après les atrocités nipponnes, avait réussi à donner au Parti l’étoffe d’un leader, des décennies de corruption, du haut en bas de l’échelle officielle, ont affublé ce même Parti , pour un milliard de chinois, des habits d’un oppresseur.
Mao avait promis mille ans de bonheur aux paysans contre les bourgeois des villes, et voilà que des centaines de millions de paysans voient au contraire, depuis 1976, leur misère s’aggraver alors que le niveau de vie des citadins se rapproche rapidement de celui des Occidentaux. C’est que , à la différence des années du pseudo Bond en Avant, la télé aux paraboles illégales et le Net s’avèrent des vecteurs redoutables de l’information globale.
Le paysan du Yunnan ne supporte plus qu’il lui faille une année pour toucher ce que gagne un Changhaïen en une semaine. Il ne supporte plus d’avoir à vivre avec moins d’un €uro par jour alors que le petit fonctionnaire, chef de son village , fait ripaille et la loi.
En juin 1989 sur la place Tian An Men, étudiants et ouvriers réclamaient la “Cinquième modernisation”: la démocratie. Pékin qui sait pourtant qu’un parti politique, aurait-il une poigne de fer, n’est jamais éternel, lâche du lest ici ou là pour calmer les esprits et amollir la fronde, mais ne saurait se démettre.
Comme on disait autrefois que le Saint Empire Romain n’était ni saint, ni romain, ni empire, de toute évidence la République populaire de Chine qui est certes chinoise , n’est pas une république qui appartient aux Chinois.
En 1949 MAO avait adopté pour son Parti les formes et coutumes du grand frère soviétique, mais les choses ont changé et il ne peut échapper que la disparition, aussi brusque que douce, de l’ URSS et la mort de la Yougoslavie de Milosevic, ont cruellement blessé l’arrogance de Pékin et apparaissent comme les prodromes de ce qui va arriver en Chine avant longtemps.
La rapidité de l’information et l’ouverture des archives apprennent au vulgaire péquin que c’est depuis l’avénement de la Chine nouvelle que les gens au pouvoir mentent : des millions de Chinois sont morts de faim dans les années ‘50 alors que les greniers d’Etat regorgeaient de blé et de riz. Jusqu’en 2003 le mensonge semble avoir truqué tous les chiffres de l’économie : neuf sur dix des entreprises d’Etat sont en faillite, mais les bilans sont maquillés. L’Etat ordonne aux banques d’Etat de les renflouer, pour éviter tout scandale. Comment ? Soit en faisant tourner la machine à billets, soit en dévoyant l’épargne populaire. Or il est reconnu que les placements à la caisse d’épargne des pariculiers chinois sont les plus élevés du monde ( 720 milliards d’€uros en 1999)
Mais le Parti ne peut se défaire, au risque de se déjuger, des entreprises d’Etat car c’est par leur biais qu’il assure les services sociaux. Or si les jacqueries s’amplifient dans les campagnes de manière inquiétante et sont réprimées dans le sang, il n’est pas question de laisser germer le mécontentement dans les centres urbains.
J’ai rencontré un Chinois qui, employé dans une entreprise d’Etat et redoutant sa mise à pied, avait proposé à ses chefs de travailler sans salaire. D’une part il gagne sa vie au noir et en même temps il peut profiter des avantages sociaux ( logement, soins médicaux, école pour son fils) accordés par son entreprise.
A Hangzhou mon voisin au théâtre m’a dit travailler dans la pétrochimie. Comme je lui demandais quel était son travail, il m’a avoué qu’en fait son énorme entreprise SINOPEC, n’avait de pétrole et de chimie que dans le nom, mais c’était nécessaire pour ne pas perdre la face car SINOPEC est enregistrée aux USA par FORTUNE comme le plus gros employeur de la planète. En fait elle fabrique du papier de toilette et du dentifrice et a cinq employés déclarés pour un poste.
Toute cette tromperie au niveau national a été possible jusqu’à l’intégration de la Chine à l’ OMC, mais “ the Party is over “. D’une part chiffres et statistiques vont être dorénavant contrôlés par les instances internationales et d’autre part l’épargnant chinois risque d’être tenté de retirer ses fonds des banques d’Etat pour les placer dans des banques étrangères. Quel scandale en perspective !
Jusqu'à ce jour, je n’avais jamais vu de “dame-pipi” dans les aéroports ni les restaurants.Or depuis trois ans elles sont partout. L’une m’a avoué que ce nouveau métier créé par le Gouvernement “ épongeait” les victimes de redondances dans les entreprises d’Etat. Il en est de même de la multiplication des taxis. Canton doit être la seule métropole du monde à vous assurer un taxi dans la minute, même par temps de pluie et à l’heure de pointe .
Le crime ne paierait pas s’il était dans les mains du Gouvernement chinois . Quand le Parti est aux abois, il se tourne toujours vers la science. “Depuis 1985 que les visas de sortie s’obtiennent assez facilement, m’a dit la secrétaire du doyen de Qinghua , la prestigieuse université de Pékin, sur les 82% de nos étudiants de troisième cycle qui vont poursuivre leurs recherches à l’étranger , seulement un tiers rentrent au pays”.
Mais depuis deux ans le Gouvernement offre des ponts d’or aux Chinois expatriés, principalement ceux des Etats-Unis, pour qu’ils reprennent leurs recherches à Zhongguancum, une sorte de Silicon Valley pékinoise, surtout dans le domaine de la biotechnologie.
Un labo de Pékin a entrepris la cartographie du génome du porc, un autre celle du germe du riz. Un labo de Nankin crée des OGM de tomates, soja, poisson et annonce pouvoir sous peu produire du lait maternel humain par des vaches. Le clonage des parties du corps humain ( os, nerfs, peau) en vue de greffes fonctionne à plein rendement . L’eugénisme montre le bout du nez, qui, de toute évidence, va mener au nationalisme. Fin février 2003 des généticiens viennent de légitimer l’annexion du Tibet et du Xinjiang, ( le tour de Taiwan dans la décennie qui vient serait fatal à la Chine) : ils ont annoncé que le chromosome 21 des Tibétains et des Ouïgours était très proche du chromosome 21 des Hans ( 80% de la population chinoise). Une loi vient d’autoriser l’avortement des foetus atteints de maladie génétique mentale. A quand le clonage humain ?
En fait la vraie monnaie de la République populaire de Chine n’est plus le YUAN renminbi, mais le patronage politique.
Si vous me demandez si je suis optimiste ou pessimiste pour la Chine, je vous demanderai : Pour quelle Chine ?
Ce peuple chinois est d’un dynamisme rare. Il est courageux, astucieux, intelligent , travailleur et plein de ressources, même si 44% des suicides du monde ont lieu en Chine .
Si un pays veut prouver son dynamisme vers l’avenir, il faut que ses rêves dépassent sa nostalgie de l’histoire. S’il rêve d’un avenir radieux, il ne peut se permettre d’être vieux.
HU JINTAO, le nouvel homme fort, de la quatrième génération, aurait presque pu disposer des rénes du pays, mais, en ce temps d’incertitude, le géronte descendant Jiang Zemin s’est réservé la présidence de l’armée. On ne sait jamais !
La révolution est impossible jusqu’à ce qu’elle soit inévitable” Léon Trotsky
B e r n i e d e T o u r s 10.3.03

Revers de la médaille
Il fut un temps où sur le parvis des gares des grandes villes chinoises les paysans migrants s’attroupaient par milliers pour passer la nuit sous des bâches, dans des cartons, sous des feuilles de plastique.
À l’approche des J.O.de 2008 les autorités font le ménage. Le spectacle serait choquant pour les étrangers de passage. Ces laissés-pour-compte sont chassés et ils se réfugient où ils peuvent.
Le plus insoutenable ce sont ces centaines d’enfants, à l’abandon, que vous verrez le long de la route qui mène de l’aéroport de Pékin au centre ville. Ils errent sans but . Mon chauffeur me parle de millions qui, dit-il, ” infestent” la capitale, depuis des mois. À ma demande il s’arrête pour questionner une fillette de 10 ou 12 ans, en haillons. Elle lui dit qu’elle retourne chez sa tante pour la nuit après avoir travaillé 14 heures chez un artisan. “ Et où habite ta tante ?” - “Pas loin !” - Je proposai au taxi que nous l’emmenions. La petite, tout d’abord terrorisée, obtempéra. C’est sur un tas de journaux et sous une couverure déchirée que la dame et sa petite passaient les nuits, dans l’édifice-même des toilettes publiques, depuis leur arrivée dans la capitale.
Ils sont, paraît-il, 140 millions de “mingong” (= paysons déracinés, migrants de l’intérieur) à survivre ainsi dans les métropoles chinoises louant leurs services comme concierges, manoeuvres, vendeurs des rues ou gardiens de parking, exploités par les entrepreneurs et détestés des citadins dont ils ne parlent même pas la langue.
Les enfants ne vont pas à l’école car le “ hukou “( certificat de résidence, sorte de carte d’identité) indique que vous êtes citoyen de tel village et qu’en conséquence vous n’avez pas le droit d’aller ailleurs. Il faudrait bien que Pékin s’occupe de ces centaines de millions de déshérités
si elle veut éviter une quatrième révolution , en moins d’un siècle.

Rusés, ces Chinois !
Alors qu’elle est en partie responsable de la situation économique en Occident, voilà que la Chine semble sortir allégrement de la crise. Évidemment il est plus aisé de faire respecter le serrage de ceinture dans une dictature que dans une démocratie.
Le fait est que GM s’est effondrée aux USA alors que les Buick ( de la même mère) se vendent dans l’Empire du Milieu comme des petits pains. (Les ventes outre-Atlantique ont baissé de 15%, en Chine elles ont augmenté de 20%).
Il faut dire que Pékin ne manque pas d’argent . Les Chinois sont de loin les plus gros épargnants de la planète. Et un plan de relance de 590 milliards de dollars, soit près de 15% du PIB, voilà qui laisse les coudées franches.
La croissance a frôlé les 8% le trimestre dernier, rivalisant avec le Japon pour une seconde place mondiale, au point que le FMI prédit que d’ici deux ans, la Chine, sauveur apparent de la planète ?, a toutes les chances de représenter 75% de la croissance mondiale.
Un hasard heureux a voulu que Pékin ait entrepris des investissements sans précédent alors que la crise n’avait pas montré le bout du nez.
Parler de G8 semble dérisoire. Seul s’impose pour l’heure le G2 ( les USA avec une économie de 15.000 milliards de dollars et la Chine avec 5.000 milliards). Et nos vieux pays européens qui continuent de barguigner et de se chamailler, alors que seule l’Europe unie aura droit au chapitre.
Quelle consolation pour nous ? Le retard de la Chine pour la santé, pour l’écologie, son exode rural massif, les jacqueries qui se multiplient ? Et puis cette absence des droits de l’homme : Le vice-président de la Cour suprême de Chine vient d’annoncer que la peine de mort allait être réservée à un petit nombre de délinquants. N’empêche qu’ont eu lieu près de 2.000 exécutions en 2008 ( 75% des mises à mort de la planète).
N’oublions pas que le Chinois s’il est courageux de nature , s’avère en outre particulièrement futé. N’a-t-il pas enfourché le Cheval de Troie en introduisant en Europe sa nouvelle voiture à un prix ridicule, la GEELY. Du marché de Moscou, il est passé à Frankfort et , scandale ! , à Détroit. Avec la création d’un Institut de l’automobile à Zhejiang, ses 1.200 ingénieurs aux ordres d’un Chinois, ancien cadre chez Chrysler, qui prétend produire deux millions de GEELY en 2015 ( dont un million et demi à l’exportation), et un œil concupiscent sur Volvo, nous avons du souci en perspective. B e r n i e Août 2009


Bernie Hainan 20/3/07

S H A N G H A I
Elle a , au cours du dernier siècle , eu droit à toutes les épithètes: ville miracle ( des Britanniques ) , Sodome et Gomorrhe des années ‘20, jardin des aventuriers, perle de l’Orient, reine du Pacifique. On l’appelle la Mystérieuse, l’Etonnante. Un attribut reste permanent : elle est fascinante .
Elle personnifie la qualité primordiale du Chinois , la capacité d’adaptation, la forme la plus aiguë de l’intelligence.
Shanghai qui fut le berceau du maoïsme ( 1921, dans la concession française) vient de lancer un appel d’offre pour privatiser l’ eau. Un comble !
A deux pas de la Salle des Congrès où est né le P.C chinois il y a 80 ans, foisonnent, en 2003, bars branchés et restaurants de grand luxe. Le Tokyo Joe, le Babylone, le California Club ne désemplissent pas. J’y ai découvert le plus beau magasin de cigares du monde: ce qui se fait de meilleur à fumer, présenté dans un décors raffiné où l’hygrométrie est maintenue à un degré optimal.
Tout le gratin artistique de la planète y achète immeubles, boutiques et appartements. De toute évidence Pékin ne lésine pas pour détrôner HongKong au profit de Shanghai. Il a décidé d’extraire de l’ “ île aux parfums “ la substantifique moelle dans la seule perspective de donner à Shanghai cette 1ère place si convoitée du premier port asiatique du Pacifique. Partout les affichent fleurissent:
“ Venez à Shanghai : bureaux moins chers, salaires plus bas “, sous-entendu : “qu’à HongKong”.
L’Occidental, qui pour la première fois débarque en Chine, c’est à Shanghai qu’il se sent le moins dépaysé, le plus à l’aise. Même l’architecture rappelle soit l’Europe des années 30, soit l’Amérique contemporaine, avec ses murs transparents Si vous souhaitez vous faire une idée de la Chine de demain, allez à Shanghai.
Auriez-vous jamais imaginé qu’une entreprise publique ( Shanghai Tire Rubber Company) d’un pays pseudo-communiste passe à 75% sous contrôle de MICHELIN, une société étrangère ? Pour moi qui n’y connais rien aux affaires, ce fut un coup , lorsque je lus , à haute voix, 3 sinogrammes sur une affiche de 10 m. sur 2 dans une rue de la périphérie : le 1er sinogramme ( = le riz) se prononçant
“ MI “, le second ( = il, elle ) se prononçant “ CHE “ et le 3ème ( = le bois) se prononçant “LIN “ . Il paraît qu’Edouard Michelin en personne est venu signer l’accord en Chine en avril 2001. Quel dommage que CITROËN ait abandonné la construction de la 2CV, en fermant son usine du Portugal ! La firme aux chevrons aurait fait un tabac dans l’Emlpire du milieu. G.M.C. qui n’attendait que cela, investit pour construire la voiture populaire d’un milliard de Chinois.
Autrefois seule la rive occidentale du Houang Pu ( affluent du Yang Tsé) était batie. En 2003 la rive orientale se dresse en de multiples gratte-ciel de verre et d’acier, presque tous voués à la finance. Le Hyatt y a construit son hôtel le plus élevé du monde, dans une tour qui est la 3ème du monde ( après les Pétronas de Kuala Lumpur et la Sears de Chicago )
Pour permettre aux piétons de parcourir les 500 mètres qui séparent la rive droite de la gauche, Shanghai a construit un trottoir roulant souterrain.
Même si Pékin est la mecque des artistes, Shanghai s’est distinguée en édifiant l’un des plus beaux musées du monde et un l’impressionant théâtre.
De toute évidence c’est à Shanghai que l’on devine l’avenir de la Chine .
B e r n i e Octobre 2006

Pour être respecté, il ne suffit pas à un pays d’être riche, il faut aussi qu’il ait l’armée la plus forte.
Si vis pacem . . .
Depuis 2005 avec peut-être inconsciemment au fond du cœur le siècle d’humiliation à elle imposée par les Occidentaux et le Japon, la CHINE relève le gant. Depuis cinq ans, même si les Chinois ont réduit de moitié les effectifs de l’APL (Armée populaire de Libération) – Déc. 2008 : 2.250.000 militaires- la budget de la défense a cru en moyenne de 16% l’an, soit au 1er janvier 2009 : 56 milliards d’€uros.
À noter que l’APL s’autofinance par sa possession de 15.000 entreprises, allant des usines d’armement, banques, agences de voyage jusqu’aux casinos. Elle est le plus gros importateur et le 1er complexe militaro-industriel de la planète.
Son rôle : - garantir la position du parti au pouvoir
- dissuader les superpuissances de toute velléité martiale
- intervenir dans les Etats frontaliers
- lutter contre le séparatisme
- s’approprier le contrôle du couloir maritime pétrolier vers le Japon
- concrétiser ses visées sur les îles pétrolifères Spratley et Paracels, également revendiquées par la Malaisie, les Philippines,le Vietnam
et sur les îles Senkaku, également revendiquées par Tokyo et Taipe.
Sa progression : 16 oct. 1964 Bombe A ( fission)
1967 Bombe H (fusion)
1987 Sous-marin nucléaire
1990 Marine au 3ème rang mondial , après USA et Russie
16 oct.2003 1er vol habité du vaisseau spatial Shenzhou (= « vaisseau divin »)
25 sept 2008 3ème vol habité avec sortie dans l’espace du « taïkonaute ».
Une poudrière en mer de Chine
Coïncidences ? ? ?
Avril 2001 quelques semaines après l’investiture de George W. Bush, un avion de l’US Air Force effleure un chasseur chinois dont le pilote est tué. Le pilote américain Shane Osborne atterrit sur la plage touristique de l’île de Hainan ( les Chinois le gardent pendant 11 jours avant de le rapatrier)
8 mars 2009 qq semaines après l’investiture de B. Obama, 5 bateaux chinois affrontent l’Impeccable, navire espion américain croisant à 120 Km au sud de Hainan.
Si en 2001 les forces chinoises étaient réduites à leur plus simple expression, en 2009 c’est différent : la Chine dispose de 57 sous-marins d’attaque, 74 destroyers et a la capacité d’opérer loin des côtes chinoises. En décembre 2008 3 vaisseaux ont participé, en collaboration avec l’US Navy à la chasse aux pirates au large de la Somalie.
Objet du différend La Chine n’accepte plus la loi des 200 milles nautiques arguant que les USA prendraient certainement ombrage si la marine chinoise s’approchait par exemple d’Hawaï


NB Le 11 mars 2009 la

Sin’auto , cheval de Troie
Qu’il est loin le temps où en 1967 l’arrivée de la première Toyota outre-Atlantique forçait le ricanement et le persiflage des Américains ! En 2006 voilà la Camry la voiture la plus populaire au Nouveau monde.
Je les vois encore hausser les épaules quand la première Hyundai fit son apparition dans ma rue de Philadelphie. Aujourd’hui la petite Coréenne s’est multipliée dans tous les Etats de l’Union.
Arrivant de Chine à Los Angeles en mai dernier, je montrai à mes amis californiens une photo de la GEELY, que j’avais prise au salon de Shanghai:
“ C’est au moins une bagnole qui n’a aucune chance ici !” me répondit-on sarcastique.
Or après avoir envahi le Moyen-Orient et l’Afrique au prix de 4.600 €, pourquoi n’aurait-elle pas la chance de séduire l’Américain moyen ?
Et voilà que le mois dernier, narguant Ford et GMC dans leur fief, la petite Chinoise figurait au Salon de Detroit.
Eh bien, hier, je l’ai vue à la vente dans une vitrine de San Juan à Puerto Rico, et pour 8.500 €, le prix d’un joli jouet.
Et même si la première livraison n’est prévue qu’en 2008, le carnet de commandes se remplit vite m’a assuré le concessionnaire.
Et il n’y a pas que la Geely; la CHERY, une autre Chinoise, se profile à l’horizon. Et que dire de la Landwind, bientôt vendue en France, un 4 x 4 à moins de 15.000 €
B e r n i e Puerto Rico février 2006

Smog aux Jeux olympiques ?
Que vont bien faire les Chinois, lors des J.O. en août pour remédier à la pollution atmosphérique qui bouche toute perspective à Pékin ?
Où est la capitale d’antan où, si dès potron-jacquet on collectait les tinettes pour épandage dans les champs de la périphérie, au moins l’air était respirable et la Cité Interdite visible à plusieurs kilomètres.
Ce matin, comme toute la semaine, du 16ème étage de mon hôtel on ne voyait pas à 200 mètres, si dense et oxydé était l’air polychrome. C’est que chaque jour nouveau déverse dans les rues déjà encombrées plus de mille voitures neuves, et que l’énergie vient toujours du charbon à 80%. Un ami chinois travaillant à Shanghai dans une organisation s’occupant de la pollution m’a dit que plus de 300.000 Chinois mourraient chaque année prématurément de ce fléau. Ce sont les conclusions de son institut qui ont décidé le maire de la ville de vendre 5.000 Euros la plaque d’immatriculation des voitures neuves.
N’étaient les vents du N.O. qui sporadiquement apportent le sable du désert de Gobi jusqu’à la capitale, je n’ai vu qu’une seule fois, ces dernières années, le bleu du ciel à Pékin : c’était le jour où, pour impressionner les membres du Comité olympique en visite, le maire avait purement et simplement ordonné de fermer toutes les usines pendant une semaine.
B e r n i e 16 avril 2008

” HongKong va vous couper le souffle ! ”
C’est la dernière publicité reçue de Chine sur mon ordinateur début avril. De l’humour noir ? Si en ce jour de Pâques on compte 4000 cas de SRAS (pneumonie atypique) et près de 200 décès dans 23 pays,il est à craindre que malgré la rapidité des découvertes réussies par les labos occidentaux, l’obscurantisme imposé par Pékin - signe d’une dictature qui croit ainsi, mais à tort, protéger son tropisme touristique, la perspective des J.O. de 2008 et l’Expo mondiale de 2010 - n’installe la contamination pour longtemps dans l’Empire du Milieu.
Fin novembre 2002 l’une de mes étudiantes de Canton m’annonçait la mort de son fiancé et d’une condisciple,d’un rhume brutal. Fin mars elle me conseillait de différer ma visite en Chine prévue en avril. En fait l’ O.M.S. a incité à l’annulation du groupe dont je devais m’occuper.
Il n’y a plus qu’à souhaiter que le virus ne devienne pas mutant et qu’il épargne l’Afrique et l’Amérique du Sud. Autrement c’est à une catastrophe mondiale qu’il faudrait s’attendre. B e r n i e 17.4.03

MEMENTO TIEN AN MEN !
Il y a seize ans en ce début de juin l’armée du Sichuan envahissait la place centrale de Pékin massacrant plus d’un millier d’étudiants non armés.
Depuis 1989 le régime ne permet aucune manifestation, se réservant, lorsque la tension populaire monte, d’ouvrir la soupape. C’est ce qu’il a fait en avril dernier en “ organisant” dans les principales villes chinoises des mouvements de masse anti-nippons. Les étudiants savaient qu’ils ne risquaient rien, mais l’ampleur a fait sentir au gouvernement le danger de débordement , qui a interdit tous nouveaux “ excès”.
Du nord au sud j’ai personnellement noté ce printemps qu’ une fois mis en confiance, pour la première fois, les amis n’hésitaient plus à dénoncer les abus policiers. J’ai notamment appris que dans les camps de travaux forcés, il arrivait que soit condamné à mort un prisonnier dont le rein pourrait être utile et biologiquement compatible en faveur d’une personnalité. Si en avril Pékin reprochait au Japon son révisionisme dans les nouveaux livres d’histoire, la Chine dans ses manuels scolaires n’a pas encore avoué que le Grand Bond en Avant de Mao avait causé la mort de faim de 50 millions de paysans. Et elle n’est pas encore près de présenter le bilan létal des dix années de la Révolution culturelle terminée en 1976 à la mort du Grand Timonnier.
La différence en fait entre Tokyo et Pékin, c’est que les Japonais peuvent démocratiquement défiler dans les rues avec pancartes et slongans anti-gouvernementaux, alors que les mères et veuves chinoises des milliers de mineurs de fond tués cette année par l’impéritie gouvernementale ont été averties que la moindre manifestation non seulement les priverait de toute indemnité, mais qu’en outre elles risquaient d’être poursuivies en justice.

Louis XIV en Chine

Lorsque vous sortez de l’aéroport Capital à Pékin, prenez le périphérique 6 vers le nord. En un quart d’heure vous êtes à Yangge et là, ô surprise ! vous découvrez un château à la Mansart. D’hallucination, que nenni ! C’est bien de mêmes taille et proportions la réplique du merveilleux château construit au XVIIème s. par le célèbre architecte pour René de Longueil et qui à Maisons-Laffitte dans les Yvelines fait fonction d’annexe pour le Louvre.
Mais, à l’instar des Américains qui au siècle dernier plagiaient l’architecture européenne, notre Chinois de propriétaire a voulu forcer la dose et accumuler dans sa résidence tout ce qui pouvait émerveiller le monde occidental. Il a ajouté deux ailes, copie du château de Fontainebleau, une colonnade semi-circulaire comme au Vatican et des jardins comme ceux de Versailles. Mais là rien d’extraordinaire, me direz-vous, pour un nouveau riche. Sauf que ce nouveau riche est membre du pseudo-parti communiste chinois et qu’il a profité de son siège au Conseil municipal de Pékin, comme directeur de l’aménagement régional, pour corrompre les responsables locaux et requisitionner cinq cents hectares de terres fertiles, privant un millier de paysans nécessiteux de leur gagne-pain. Faites lui le reproche : il vous rétorquera que le Gouverneur George W. Bush, avant qu’il soit Président, a fait de même près de sa propriété au Texas en accomodant la loi pour exproprier deux paysans réticents afin de construire un stade à son nom. Les excuses de notre nabab ? Il veut élever la région, avant les JO de 2008, au niveau culturel du monde occidental et offrir la possibilité à ceux qui ne peuvent voyager de contempler les merveilles européennes.
En 1992 il a créé une agence immobilière ( Les Villas Baxian”) et s’est instauré promoteur. Son projet pour les deux mois qui viennent: la construction de mille villas de luxe à l’américaine. Prix de vente moyen: 500.000 € . Comme en Russie il y a de nos jours en Chine des milliers de milliardaires.
Bonne âme . Lorsqu’on l’interroge sur le sort des paysans privés de leurs terres, il précise qu’il versera aux vieillards du village 35 € de pension mensuelle et que les plus jeunes, par centaines, pourront solliciter un emploi dans son château ( jardinier, serviteur !) au salaire d’un €uro par jour. L’ère de la féodalité est de retour .
Sur le dépliant qu’il a édité la propriété s’appelle “ Château Zhang Laffitte”. C’est que notre homme après plusieurs visites à Pauillac en Médoc a décidé de planter une vigne et le cru aura pour label ” Château-Laffitte”. Ca vaut la visite !
Si à l’occasion d’un voyage à Pékin, vous suivez mon conseil: vous passerez une douve et un gardien habillé à la française vous introduira sous les fresques d’un atrium. Devant vous au mur le portrait peint de Maître Zhang Yuchen entouré de son épouse, de son fils et de sa fille. Tiens ! Un citoyen chinois qui a eu le droit d’avoir DEUX enfants ! Vous pourrez même loger dans une aile et si vous êtes toqué de golf ou d’équitation, tout sera mis à votre disposition.
Ce hiatus grandissant entre dix mille milliardaires et un milliard de Chinois pauvres ne laisse rien présager de bon. Attendons Louis XVI .
B e r n i e juin 1993

Billet de Chine

MARX REVISITÉ

Hier dimanche, pour le 80ème anniversaire de la fondation du P.C.chinois le 1er juillet 1921 le Président Jiang Zemin, ( 74 ans ) vient d’enfoncer le clou, courageusement et lucidement placé il y a 15 ans par Deng Xiao-ping avec son exhortation: “ Enrichissez-vous ! “
Le Chinois est plus pragmatique que dogmatique. Les Soviétiques auraient dû en prendre de la graine. On voit le résultat. Le P.C. F. de même, mais lui n’a plus droit au chapitre.
Le fait est qu’il y a 150 millions de chômeurs en Chine, la plupart débauchés par les entreprises d’Etat en faillite permanente. Et voici que des dizaines de millions de ruraux, sans travail, désertent leur campagne, mesmérisés par les lumières de la ville.
Deux précisions s’imposent : dans l’Empire du Milieu, la Sécurité sociale n’existe qu’en ville et la Chine compte encore plus de 70% de ruraux.
Je me rappelle ce 10 juin 1989 où le même Jiang Zeming s’était écrié dans ce même Palais du Peuple qui borde la place Tian An Men : “ Si nous laissons le privé s’installer, c’en est fini du Parti !”
Deng, en 1990, avait répondu : “ Si on ferme la porte à l’erreur, la vérité reste dehors !”.
Son voeu exprimé alors se réalise aujourd’hui. Jiang Zemin vient de déclarer clairement devant 5.900 députés et les media :
“Les entreprises privées concourrent à la construction du socialisme. Elles ont droit de cité et pourquoi les capitalistes ne rejoindraient-ils pas les 40 millions de membres du P.C.C. ?”
` Marx va derechef se retourner dans sa tombe londonienne.
B e r n i e 2 juillet 2001



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