samedi 15 août 2009

ORIGINE DES MOTS #6

ABOULIE
Ce mot comporte deux racines grecques : boulé qui a pour sens ce que l’on veut, c’est à dire la volonté, la détermination, et le préfixe privatif « A » que l’on retrouve dans de nombreux mots tels que abolir, apnée, amiante, amidon, amnistie, anémie, asphalte, pour indiquer « l’absence de » .
ABOULIE est un terme principalement psychiatrique qui désigne l’absence de volonté, l’incapacité à décider. C’est une sorte d’apathie, d’anéantissement, d’asthénie, d’atonie, d’inertie.
L’ABOULIE frise la quiétude morbide pathologique.

ALICAMENT
Voilà un néologisme créé par l’industrie agro-alimentaire. C’est le mot utilisé par exemple par les vendeurs d’ Ω3, composé des deux premières syllabes d’ ALIment et des deux dernières syllabes de médiCAMENT
Même si je reste perplexe quant à l’efficacité de ces produits échappés à tous les contrôles scientifiques et qui semblent ressortir au concept marketing, j’endosse volontiers la philosophie chinoise en la matière qui considère qu’un aliment doit être à la fois un nutriment et un remède aux carences, car en Chine, loin de la chimie occidentale, la diététique recommande les bons produits naturels : l’eau tiède ou chaude en grande quantité qu’ils appellent « thé », l’aïl, l’oignon, la pomme avec sa peau, etc. Ceci à l’opposé de la consommation des vitamines aux Etats-Unis où l’alignement, chaque matin, sur la table du breakfast d’une douzaine de flacons ( de calcium, fer, magnésium, etc) m’inquiète toujours.

PUSILLANIME
Cet adjectif qualifie de nos jours un être timide à l’excès, poltron, trouillard, voire veule ou pleutre, une poule mouillée.
Le mot se compose de deux radicaux latins : anima qui signifie « âme » et pusillus qui signifie « petit enfant », dérivé de puer (=enfant).
Horace usait déjà de l’expression pusillus animus, mais dans le sens d’esprit mesquin, de petit esprit, d’esprit limité.
Puer vient lui-même du grec païs (= enfant) que nous retrouvons dans puéril, poule, poulet, pulluler, pourpier, poltron, en plus de composés de païs tels que pédagogue, pédophile, pédéraste, orthopédie, encyclopédie.

DUOPOLE
C’est en économie l’accord de deux entreprises commerciales qui, sans entraîner de concurrence excessive, donc sans problème de fixation des prix, s’arrangent pour s’assurer une vaste clientèle.
Le mot se compose du substantif POLE qui loin de sa sémantique originale grecque polos (=pivot) applicable à la physique, à l’astronomie, à la géométrie ou à la géographie, garde cependant le sens centripète d’une part, et du numéral DUO (=deux) d’autre part .
Ce n’est donc pas un MONOpole ( qui aurait l’exclusivité commerciale) et qui tomberait sous le coup de la loi anti-trust, ni un OLIGOpole (qui regrouperait plus de deux entreprises), mais un arrangement de bonne foi à deux où chacun doit évaluer la demande du bien qu’il produit et anticiper le comportement de l’autre.
Ces DUOPOLES fréquents pour les produits de grande consommation s’affichent de plus en plus notamment entre voyagistes.

RÉCESSION
Formé sur le participe passé du verbe latin recedere (s’éloigner, se détacher, s’écarter), ce mot est apparu tout d’abord aux Etats-Unis en 1930 pour désigner une baisse de l’activité économique afin d’éviter, ce fut vain, la panique qu’aurait provoqué le mot « crise » et atténuer le choc psychologique.
Trois décennies plus tôt Westminster avait lancé le mot « déflation » pour désigner les mesures économiques visant à la réduction de la circulation monétaire.
Un troisième mot fut créé comme antonyme de déflation : à savoir « inflation », indiquant un accroissement monétaire excessif.
Ces trois substantifs : récession, inflation, déflation s’avèrent , par leurs préfixes, négatifs et ne sont que des euphémismes employés pour caractériser, voire cacher, une mauvaise santé économique.

PARADIGME
Ce terme didactique désigne un modèle de déclinaison ou de conjugaison. En philologie il dénote un rapport associatif, concept élaboré par le brillant et précoce linguiste suisse Ferdinand de Saussure.
Ce mot a été emprunté au grec paradeigma qui signifie « modèle ». Le mot est composé du verbe deiknumi (=montrer) et du préfixe para (= à côté)
Si Aristote l’employait pour désigner un plan d’architecte, Platon l’utilisait pour tout modèle de choses terrestres. À Athènes on appelait paradeigmatiskos toute peine infligée pour servir d’exemple.
Le PARADIGME est un « rail de la pensée », reposant sur une base définie. Il existe de nombreux modes de PARADIGMES , notamment le paradigme sociologique ( par ex. le paradigme de la démocratie d’Alexis de Tocqueville), le paradigme linguistique qui est l’ensemble des formes différentes que peut prendre un mot.
Hors la science la meilleure expression du PARADIGME est le mot allemand Weltanschauung (= perception du monde).



RAY BAN
C’est une marque déposée de lunettes de soleil, devenue si tendance il y a quelque temps que le mot est devenu nom commun.
J’ai découvert le fabricant et son atelier aux Etats-Unis, en 1955, à Rochester (NY) où nous séjournions alors.
Ce sont les pilotes de l’US Air Force qui en bénéficièrent les premiers, bien avant la seconde guerre mondiale, paraît-il.
L’inventeur William Bausch déposa la marque en 1937 en utilisant deux mots anglais : le nom RAY qui signifie « rayon » et le verbe BAN qui veut dire « interdire, bannir ».
Son commanditaire lui avait demandé de créer des verres arrêtant les rayons ultraviolets et infrarouges. Ce fut un succès mondial : les vedettes de l’écran se chargèrent de la promotion.
La firme s’est spécialisée dans la création de produits ophtalmologiques, mais a dû vendre son brevet « RAY BAN » à un concurrent en 2000.

IRÉNIQUE
C’est un adjectif fort employé ces derniers temps par les gouvernants se proposant de régler les différends entre communautés antagonistes : Serbes au Kosovo, Palestiniens en Israël, etc.
Tout comme on parlait autrefois de « livres iréniques » qui encourageaient la paix entre catholiques et protestants, on multiplie de nos jours les « promesses IRÉNIQUES » pour apaiser les querelles.
Le mot nous vient du grec eirénikos dérivé de eiréné qui signifie « paix » et utilisé par Xénophon qui souhaitait négocier , trois siècles avant JC, la paix entre Arméniens et Chaldéens.
Du prénom IRÈNE émane cette qualité pacifique.

COLLAPSUS
Ce terme médical désigne la chute brutale, généralement des fonctions cardiaques. Terme employé par la Faculté pour indiquer le syndrome dû à une défaillance subite et grave soit du cœur soit des vaisseaux périphériques.
Non traité en urgence, il précède souvent l’infarctus du myocarde ou l’embolie pulmonaire et s’accompagne d’une hypotension artérielle.
Ce mot est emprunté tel quel au participe passé du verbe latin collabor (=tomber d’un bloc, s’écrouler), à ne pas confondre avec collaboro (= travailler de concert, en synergie ).
L’anglais utilise le même mot avec le verbe collapse (=s’affaisser) dont l’adjectif dérivé collapsible signifie « pliant » pour un parapluie, « télescopique » pour un pied .



ATERMOIEMENT
Ce mot indique le fait de renvoyer à plus tard un acte, d’ajourner une décision. Alors que jusqu’au XIX°s. il s’employait uniquement en droit pour qualifier un paiement.
La racine est le mot TERME du grec terma qui, chez Aristote indiquait soit la borne autour de laquelle évoluaient les chars, soit le but à atteindre pour le jet du disque, soit chez Euripide l’extrémité, la fin.
Depuis le XII°s. le sens est souvent restreint à la date d’échéance du paiement prévu dans le bail.
ATERMOYER, c’est ajourner ou tenter de repousser l’échéance.
Si en anglais le mot term peut indiquer la session du tribunal ou le trimestre scolaire, le sens d’ATERMOIEMENT s’exprime par delay ou s’il s’agit d’une dette par composition.
Mais il est un mot plus courant en anglais pour « différer, ajourner, temporiser », c’est procrastinate . Ce mot étant construit sur la racine latine cras (=demain).

MANGROVE
C’est le nom donné aux palétuviers poussant dans les marécages des pays tropicaux en bord de mer. C’est dans la mangrove, un des milieux naturels les plus curieux qui soient, que l’on trouve des poissons grimpant aux arbres.
Ce mot a été emprunté à l’anglais il y a un siècle. Il est évident que la seconde syllabe est le mot anglais grove qui signifie bocage, bosquet.
J’ai découvert en Malaisie un arbre appelé mangii. Certains lexicographes voient dans man- une réduction du mot espagnol mangle, dérivé de la langue arawak, qui désigne un enchevêtrement d’arbrisseaux.

PALÉTUVIER
C’est le nom francisé des arbres de la mangrove que les botanistes appellent Rhizophora (= porteurs de racines), leurs racines étant aériennes.
Les deux premières syllabes pale- viennent du mot latin palus ( = marais) que l’on retrouve dans PALUdisme et PALUdier. L’origine est le grec plunô (=je lave).

PATIENTÈLE
Fidèle lecteur saint-lois et observateur objectif de la langue française, Pierre Lebarque nous demande si ce mot peu usité est un néologisme.
On peut considérer comme néologisme tout mot créé à seule fin de désigner avec pertinence toute chose, état de fait, personne, entité n’existant pas auparavant. C’est ainsi que « voyoucratie » est un néologisme pertinent alors que « bravitude » relève du barbarisme ou tout au moins de la redondance face au substantif pré-existant « bravoure ».
Les divers clients d’un magasin forment la clientèle ; les divers membres d’une famille forment la parentèle.
Ma découverte du mot PATIENTÈLE remonte à 1990 dans les petites annonces d’un périodique médical proposant la cession d’un cabinet parisien par deux praticiens se retirant des « affaires » (pardon ! ). Récemment, dans une rue, proche de la fac de Caen, ai-je également découvert une pancarte : « Parking patientèle ». C’est que la gent médicale répugne parfois, bien à tort, à faire considérer ses patients ( On l’est doublement quand le médecin ne respecte pas l’heure du rendez-vous) comme des « clients ». et croit honorer la profession, noble de nature, en usant, au lieu de « clientèle », d’un terme inusuel.
Qu’un thérapeute, au lieu d’annoncer sur son panonceau « Médecin généraliste », placarde « Psychosomatologue », jette du suif mais n’ajoute certes rien à la noblesse de la profession car tout vrai disciple d’Esculape ne peut qu’être psychosomatologue.
Quoi qu’il en soit PATIENTÈLE est tout à fait acceptable. Mais il serait fâcheux que la contagion aille trop loin.
Dans le même ordre d’idée on peut regretter l’usage d’ « alunir » . Pourquoi pas « amarssir » pour Mars, alors qu’atterrir peut très bien servir pour indiquer l’arrivée sur toute planète à notre future portée.
Les médecins britanniques nomment practice leur patientèle, de même que les Allemands qui la nomme die Praxis et les Russes praktika.

CLIENT
Ce substantif vient de l’illustre, mais disparue langue étrusque. À Rome le mot (cliens = protégé) était l’antonyme de patronus (= protecteur). La racine connue la plus ancienne est en fait le verbe grec kluô qui signifie « j’apprends, j’écoute, je suis les conseils de, j’obéis). C’est sur cette racine qu’est construit le mot russe slovo (=mot, parole).
En latin clientela désignait à l’origine l’ensemble des clients d’un praticien. Puis ce devint l’institution par laquelle les prolétaires (plébéiens) se mettaient sous la dépendance des citoyens riches (patriciens), et ensuite la relation entre protecteurs et protégés.
Alors que de nos jours CLIENTÈLE recouvre l’ensemble des clients qui recourent, moyennant rétribution, aux services d’une même personne (avocat, notaire, médecins, etc. ) . Plus communément CLIENTÈLE désigne subjectivement l’ensemble des acheteurs et objectivement la cible commerciale.
CLIENTÈLE se disait au XIIème s. achalandage , mot dérivé du participe passé du verbe « chaloir » (= importer, intéresser). Ce qui vous « chalait » vous importait, vous intéressait, vous faisait « chaud » au cœur. Il nous reste l’expression « Peu me chaut ! » ( = ça ne me touche pas, ça ne me réchauffe pas) . Et celui qui n’est pas « chauffé », pas chalant, est donc nonCHALANT.

NOMADE
Voici un mot qui a beaucoup voyagé. La racine grecque se trouve dans le verbe polysémique nemô qui signifie distribuer, partager, diviser, découper, et plus précisément chez Platon « attribuer à un troupeau la partie de pâturage qui lui revient ».
On donna donc à ceux qui errent à la façon des troupeaux de l’époque et aux conducteurs de ces troupeaux allant d’un pâturage à un autre, le nom grec de nomas (génitif : nomados) , qui a pour dérivés nomade, mais aussi écoNOME et puisqu’il s’agissait de calculs de surfaces « nombre, numéro, nombreux ».
La même racine nous a donné « monnaie » du latin nummus , ainsi que « numéraire et numismate ».
De « recevoir en partage », nos cousins germains sont passés à « prendre », qui, en allemand, se dit nehmen , de la même racine.
Il est probable en outre que cette contrée d’Afrique septentrionale (aujourd’hui Tunisie et Algérie orientale) ait été appelée NUMIDIE par les conquérants romains en raison de son peuplement de Berbères semi-nomades, et non, comme on le lit parfois , d’après le second roi de Rome Numa Pompilius.

ABSTÈME
Mme Lefèvre de Caen nous questionne sur ce mot. C’est l’adjectif correspondant à abstinence et à abstention. Ce mot est surtout employé en droit canon pour désigner un séminariste hydropote (= buveur d’eau) parce qu’ oenophobe (= ayant une aversion pour le vin) et, ne pouvant célébrer la messe, n’ayant pas accès à l’ordination sacerdotale.
Ce mot est composé de deux racines latines : le substantif temetum ( = boisson capiteuse) et le préfixe abs qui indique l’éloignement, la séparation.


CHOYER
C’est entourer quelqu’un de soins particulièrement attentifs, voire le cajoler, le bichonner, ou soutenir quelque chose avec complaisance, conforter une décision, approuver un état de choses, défendre une idée.
L’origine est le verbe grec koeô (= remarquer, comprendre) dont sont dérivés le vieux saxon skawon, le sanskrit kavi, l’allemand schauen, l’anglais show, tous avec le sens de « montrer », et le verbe latin cavere qui signifie subjectivement « prendre garde à » et objectivement « prendre soin de ».
À la porte de la villa d’un patricien romain, propriétaire d’un chien de garde, on pouvait trouver le panonceau «Cave canem » correspondant au français « Chien méchant » ou encore ailleurs « Cave ne cadas » où le français dit : « Attention à la marche ».
Pour CHOYER l’anglais a fondle ou pamper, l’allemand verwöhnen, l’espagnol mimar et le russe niejits, ces cinq verbes offrant les diverses acceptions de CHOYER.


CENTAURE
C’est un terme de la mythologie grecque désignant un monstre hybride
mi-homme mi-cheval né d’Ixion, héros de Thessalie et de Néphélé.
Les pistes sémantiques étant contradictoires, il suffit de noter que c’est le surnom que l’on donne parfois à un cavalier expert qui semble faire corps avec sa monture.

LEVIATHAN
On ne compte plus les nouvelles, romans, films portant ce nom comme titre, de Thomas Hobbes à Julien Green, tous empruntant le nom à la Bible.
Le sens de l’hébreu liviathan est « la bête qui se tortille ».
C’est à l’origine un monstre marin, mythique, emprunté à l’imaginaire babylonien par la civilisation cananéenne, qui personnifie les forces du mal. On apprend dans le Psaume 104 que Dieu a créé LEVIATHAN « pour jouer avec lui ». Il apparaît en crocodile dans le chapitre XLI du Livre de Job aux côtés de Béhémoth, l’hippopotame.
Chez le philosophe anglais Thomas Hobbes , au XVIIème s. LEVIATHAN est une métaphore de la société où pour reprendre le mot de Plaute « Homo homine lupus », l’homme est un loup pour l’homme.
L’étymologie nous mène à la racine hébraïque lavah (= qui se tord en spirale), racine que l’on retrouve dans l’arabe lawa (= se courber, se plier) , dans le bas-allemand lofen (= tourner) et dans le français « se lover », comme peut le faire un serpent.

SCORE
Voilà un des nombreux mots empruntés par le français à la langue anglaise, au XV°s., qui a pour sens original : « entaille, encoche, rayure, éraflure », pour sens secondaires « compte, total, motif », en musique « partition » et enfin « vingt(aine) ».
En vieil allemand le verbe skeran avait le sens d’entailler. Lorsqu’il tenait les comptes de la dette des sujets du royaume, le percepteur royal se servait pour chacun des contribuables d’une planchette de bois dans laquelle il faisait des marques et pour faciliter le comptage la vingtième entaille était plus marquée en profondeur que les autres, d’où le sens de « 20 » qu’a SCORE en anglais.
Au pluriel scores est synonyme de grande quantité. Les Danois disent skaar, les Suédois skara. En islandais et dans la langue des Vikings skor signifie « marque, entaille ».
Le titre du film de Brian de Palma « Scarface » a le sens de visage tailladé. Scar en anglais a la sens de cicatrice.




LAPIN
Notre fidèle lecteur Michel Delafosse nous demande quel rapport il y a entre le latin cuniculus (= lapin) et le français LAPIN. Il n’y en a pas, sémantiquement, mais tout s’explique.
On trouve chez l’auteur latin Varron le mot lepus avec le sens de lièvre, alors que Pline nomme laurices les lapereaux pris sous la mère et insiste sur le fait que le mot cuniculus, qui a la désinence d’un diminutif, a été formé par les Romains, lors de l’invasion de la péninsule ibérique, sur une racine locale.
Il précise en outre que cette racine dont sont dérivés les mots français « coin » (qui sert à fendre le bois) cf. le latin cuneus, « recoin, coincer, cognée, quignon, cunéiforme, ainsi que clapier , mais aussi en ancien français conil, et coninel pour le lapereau, de même que Kaninchen en allemand, est celle du terme cunicularius qui désignait à Rome le « creuseur » de galeries, le mineur, le sapeur.
Ce qui nous incite à considérer le cuniculus comme un animal qui habite des galeries souterraines et à l’appeler « (animal de) terrier ». Alors que j’appellerais le LAPIN « (animal) coureur ».
Il me semble en effet que la sémantique de la racine LAP, LEP, LEV indique le déplacement rapide. Cf. le substantif latin leberis (= lièvre) et la séquence levraut, lévrier, levrette, ainsi que Lubéron comme toponyme .
Si le lapin, pas plus que le lièvre, n’a de nom indo-européen, c’est qu’il était de mauvais augure, nous dit feu le lexicologue Antoine Meillet, et qu’on évitait de le nommer. Quant au philologue Jacques André, qui enseigna à l’École pratique des Hautes études, il justifie une origine basque, donc non-indo-européenne, en rapprochant cuniculus de unchi. Alors que lièvre se dit erbi.
Une troisième racine indo-européenne, relative à ce mammifère est le sanskrit sasa d’où sont dérivés le français « hase », l’ allemand Hase et l’anglais hare ( = lièvre).
Signalons enfin qu’aux USA le lapin ( = rabbit ) est animal familier, à l’instar du chien chez nous, et qu’il n’est pas question d’en manger. C’est ainsi que les restaurateurs new-yorkais qui souhaitent offrir à leurs clients une bonne recette française à base de lapin, n’écrivent pas « rabbit » sur le menu, mais « LAPIN »et ce d’autant moins que le « rabbit » n’est pas nourriture kasher.. Tout comme vous ne trouverez pas non plus SNAILS (= escargots) sur les menus , qui affichent « ESCARGOTS ».
Pour clore le sujet voici en six langues le couple LAPIN/LIÈVRE :En breton konikl/gad , en italien coniglio/lepre, en espagnol conejo/liebre, en portugais coelho/lebre, en indonésien kelinci/arnab et en russe krolik/zaiats.




CHOUINER
Oui, M. Hubert du Havre , c’est sur le registre familier le synonyme de « pleurnicher » comme peut le faire un enfant. Mais il s’agit d’une onomatopée où le radical « ouine », correspond à la finale du fréquentatif de « pleurer », à savoir pleurNICHER.
Il suffit de remplacer la chuintante initiale « CH » par la gutturale « C » et on a « couiner » qui désigne au propre le cri du porc ou du lapin et par comparaison le pleur aigu, bref et répété de l’enfant . . . ou de l’adulte.
À noter malgré la chuintante que CHOUINER est moins chuinter comme une chouette que clapir comme un lapin ou braire comme un âne, ou encore brailler, criailler, grogner. On dit aussi chougner.

VIOLON
Comme beaucoup de mots relatifs à l’art et notamment à la musique, ce mot nous est arrivé dans la déferlante italomaniaque du XVIème s. En italien VIOLON ( instrument à quatre cordes) se dit violino , violoncelle violoncello (en anglais cello ) et viole (instrument ayant de six à seize cordes) viola. C’est de ce dernier mot que VIOLON est un diminutif.
L’origine est le latin vitula qui a donné le provençal viula (et probablement le doublet anglais fiddle pour crincrin) et dont la sémantique exprime soit la joie du ton, soit la vélocité du mouvement.
Si le français use de violoneux ( = ménétrier) pour dénoter ironiquement un musicien médiocre, l’anglais use du mot devenu germanique fiddler (qui a en outre le sens de combinard), tout comme l’allemand, du même mot, orthographié Fiedler. L’italien appelle le violoneux soit violonista de campagna, soit violonista da strapazzo (= massacreur).
En grec moderne le VIOLON se dit explicitement tetrachordone (=quadricorde).

PIANO
Également d’origine italienne le mot est l’abréviation de piano-forte, proche du clavicorde c’est à dire instrument à cordes frappées, alors que l’italien a gardé le terme pianoforte pour PIANO et clavicembalo pour clavecin, instrument à cordes pincées, que l’anglais nomme harpsichord, après avoir ajouté la lettre « S » au vieux français « harpechorde ».

BISE
Loin de la douceur du bisou, il s’agit de ce vent en provenance du nord-est donc d’origine germanique. La trace étymologique nous mène au vieux haut allemand bisa. Mais même si l’allemand die Bise existe, c’est surtout le mot Nordwind (=vent du nord) qu’on entend outre-Rhin, de même d’ailleurs qu’outre-Manche avec northwind. Les Italiens l’appellent tramontana et les Espagnols viento frio (= vent froid).
Curieux qu’il suffise d’un peu d’ « R » en plus pour que BISE devenu BRISE ait chez nous l’agrément de la douceur alors que dans la péninsule ibérique elle désigne également avec brisa un vent froid du nord.
C’est en empruntant le mot au français de Rabelais que les Anglais ont exprimé la même idée sous la forme breeze , à l’instar des Italiens avec brezza.

LÉNIFIER
Ce mot est composé de deux racines latines : l’adjectif lenis (=doux) que l’on retrouve dans le roumain lin et le russe len (= indolent, lent, paresseux) et le verbe facere (=faire). Le verbe latin lenire a ainsi les sens d’adoucir, d’alléger, de calmer.
La médecine dit que tel médicament est lénifiant c’est à dire qu’il apaise la douleur. L’anglais dit alors soothe ( = apaiser).
Le verbe LÉNIFIER peut avoir également un sens péjoratif, par exemple lorsqu’on parle d’un climat lénifiant, c’est à dire amollissant, comme celui du Val de Loire par rapport à l’atmosphère iodée stimulante de Basse-Normandie auquel cas l’anglais dira draining ( = déprimant) ou smoothing (= alanguissant).

ONIRISME
C’est à la fin du XIX°s. que le professeur Régis, psychiatre à l’hôpital Ste Anne, créa ce néologisme pour décrire les hallucinations de ses patients. Hors asile, le mot désigne les phénomènes relevant du rêve.
L’origine est le grec oneiros qui signifie « rêve » au propre et « vaine chimère » au figuré.
Comme il y a la chiromancie (lecture de la main), il y a l’oniromancie (explication des rêves).
Quant au mot français RÊVE, il semble être une corruption du latin vagare ( = errer) que l’on retrouve dans divaguer, alors que les langues germaniques (dream en anglais, Traum e allemand, droom en hollandais, dröm en danois et suédois) présentent l’acception de vision, de fantôme.
Les langues italiques offrent la racine du français « songe », avec somnium en latin, sogno en italien, sueño en espagnol, tous mots où la connotation de « sommeil » est évidente .

ANDROGYNE
Cet adjectif ressortit à la botanique et qualifie des plantes ( ricin, maïs, buis, figuier) ayant des fleurs femelles et des fleurs mâles dans la même inflorescence, autrement dit ayant les deux sexes sur le même pédoncule.
Ce à la différence d’une plante hermaphrodite qui dans la même fleur comporte des étamines (mâles) et des carpelles (femelles) fonctionnels.
En zoologie le limaçon est androgyne alors que l’huître est hermaphrodite.
Contrairement à ce que l’on entend de plus en plus de nos jours, il n’existe aucun hermaphrodisme dans l’espèce humaine. Lorsqu’un homme a les hanches, les seins ou la voix d’une femme ou bien développe progressivement les caractéristiques du sexe féminin, il n’est qu’intersexué.
Le terme ANDROGYNE est composé de deux mots grecs : aner (génitif : andros) qui signifie « homme » d’où vient le prénom « André », et guné qui a le sens de « femme », d’où vient le nom « gynécologue ».
Quant au terme HERMAPHRODITE, il est composé des noms de deux divinités de la mythologie grecque HERMÈS, dieu du commerce et des voyageurs, et APHRODITE , déesse de l’amour, d’où vient le nom « aphrodisiaque » , correspondant à la déesse romaine VÉNUS d’où viennent les mots « vendredi, vénérien, vénéneux, véniel, venaison, venin, venimeux ».

MASTIC
À se demander si, au XIX°s. l’Américain William F. Semple, dentiste dans l’Ohio, n’avait pas d’ancêtres grecs lorsqu’il conseilla le MASTIC comestible. En effet l’inventeur de la gomme à mâcher (chewing-gum en anglais) a-t-il découvert que c’est avant notre ère que les Hellènes avaient coutume de mâcher une gomme tirée d’un arbre appelé « lentisque » (sorte de pistachier).
Le philosophe naturaliste grec Théophraste, dans son Histoire des Plantes, écrite au IV°s. avant JC, consacre un long chapitre aux agréments et aux inconvénients de la gomme à mâcher ( mastikhé , en grec). Trois siècles et demi plus tard le médecin Dioscoride de Cilicie met en garde contre l’usage excessif de cette gomme, abus entraînant l’aérophagie, précise-t-il.
À noter que ce qu’on appelle MASTIC et qui sert à fixer, depuis le XVIII°s., les vitres aux fenêtres, a également servi à plâtrer les dents avant l’invention des amalgames métalliques.

LENTISQUE
C’est en passant par l’île de Chio dans la mer Égée que j’ai découvert et cet arbre de trois à cinq mètres de haut et ses propriétés, affichées dans le hall de l’hôtel Chandris.
C’était la fin du printemps et la pleine floraison émaillait le paysage insulaire d’éclatantes taches rouges.
Les Britanniques, en majorité dans l’hôtel , l’appelaient Lentisc ou pistachio.
Le mot LENTISQUE vient de l’adjectif latin lentus qui signifie « tenace, visqueux ». C’est le qualificatif employé par Cicéron pour flegmatique, par Ovide pour insensible de cœur , et par Tacite pour stigmatiser le débiteur qui se fait tirer l’oreille.
Les Grecs n’utilisent pas la racine latine. Ils nomment l’arbre tantôt mastikhé, tantôt pistaké et font grand usage de sa résine jaunâtre aromatique pour d’une part parfumer l’ ouzo (pastis grec) et les pâtisseries et d’autre part traiter les affections pulmonaires et les hémorroïdes.
C’était , paraît-il, la douceur favorite des sultans de l’empire ottoman à l’instar du loukoum (dont l’origine arabe signifie « repos de la gorge ») .
Homère, natif de l’île de Chio, en mâchait l’amande pour purifier l’haleine et blanchir les dents, déjà !.
Les médecins de la cure m’ont dit qu’ils l’utilisaient également, pour traiter les gencivites.

E C U
S’il s’agit de la protection utilisée autrefois par les guerriers contre l’impact des flèches, pour, une fois terminé le conflit et revenue la paix, servir d’emblème, d’écusson, de blason, voire d’armoiries, l’origine se trouve dans le grec skutos, qui, du sens original de « peau d’animal écorché » en est venu à désigner la « peau travaillée », servant notamment à fabriquer les ÉCUS.
Platon appelait skutotomos (= qui coupe la peau) le cordonnier, ce dernier mot que nous avons dérivé de la ville de Cordoue, célèbre centre arabe, dès le XII°s., pour le travail du cuir.
Je reste persuadé, contrairement à d’autres linguistes que c’est parce que cette protection était recouverte de peau de bœuf qu’elle s’appela « bouclier », du grec bous (=bœuf). Je note par ailleurs que Xénophon, dans l’Anabase, nomme bous , le bouclier.
De même lorsque cette protection était recouverte de peau de chèvre ( en grec aïx, génitif aïgos), était-elle appelée aiguéé d’où nous vient le mot « égide ».
C’est ainsi que si on comprend généralement « sous les auspices de », le sens original de l’expression « sous l’égide de » est « sous la protection de », en italien sotto l’egida di, en anglais under the aegis of, en espagnol debajo de la egida de et en russe pod éguidoï.
À seule fin de ménager les collègues, je précise qu’est plausible leur interprétation de « bouclier » comme « boucle », à savoir « bosse » au centre de l’écu, du latin bucula , diminutif de bucca (=bouche, joue) représentant soit l’enflure , soit l’anneau où le guerrier introduisait sa main pour tenir le bouclier. Le dérivé anglais buckle parmi ses divers ses a celui de « bosse de bouclier ».

PIRE
Notons d’emblée que ce mot est un adjectif au degré comparatif de supériorité. L’adjectif est « mauvais » ou « mal ». PIRE veut donc dire « plus mal, plus mauvais ».
Il est ainsi pour le moins incorrect de le faire précéder, comme on l’entend souvent à la radio ou à la télévision, et le comble par des personnages sensés instruits et respectueux du bon français, de l’adverbe redondant « plus » ou de l’adverbe superfétatoire « moins ». Il est d’une incorrection notoire de dire « c’est moins PIRE ». La seule formule correcte, en l’occurrence, est « c’est moins mauvais » ou « c’est moins mal ».
PIRE est dérivé du latin pejor ( = plus mauvais) servant de comparatif ou superlatif à l’adjectif au degré positif malus (=mauvais, mal).
Les comparatifs et superlatifs des deux adjectifs BON et MAUVAIS sont, disons, irréguliers dans presque toutes les langues de la famille linguistique indo-européenne.
« Plus bon » se dit « meilleur » en bon français, beltiône en grec, melior en latin, better en anglais, besser en allemand, loutchi en russe.
« Plus mauvais » se dit « pire » en bon français, pejor en latin, worse en anglais, peor en espagnol et rhoutchi en russe.

CONCUSSION
Ce substantif vient du supin du verbe latin concutere (=agiter, secouer), lui-même composé de la préposition cum et du verbe quatere (=frapper, ébranler) dont est dérivé le verbe allemand schutten (=répandre).
Depuis le XVI°s. le sens est celui de malversation, en particulier de la part d’un fonctionnaire, lorsque, par exemple, par abus de l’autorité dévolue à sa charge, il perçoit sciemment des fonds. Le mot fait alors partie du registre malheureusement bien connu de la corruption, des détournements, de la prévarication, plus vulgairement du tripatouillage et de la magouille.
Une autre acception du mot désigne un traumatisme cervical léger.

FARFELU
Cet adjectif vient du grec pomfolux (= goutte de vapeur) à radical pomfos (=bulle), dérivé du verbe fluô (=couler) que l’on retrouve en latin dans le verbe fluo (=couler) et dans le substantif follis (=fou ).
Le sens est celui de bizarre, d’extravagant, de ridicule, de saugrenu avec une connotation d’ « enflure », de boursouflement, apparent dans un des sens du mot grec original pomfolux qui, à Athènes, désignait la coiffure bouffante des femmes.
L’anglais dit scanty ou cranky pour l’adjectif, et eccentric pour le nom.

ICONOCLASTE
Ce mot est composé de deux termes grecs : le nom eikône (=image,portrait,tableau), dérivé du verbe eikô (=ressembler), et le verbe klaô (=briser). Il s’agit donc d’un briseur d’image, d’un saccageur, d’un dévastateur.
Le mot fut employé en Grèce des siècles avant notre ère pour décrire les « barbares » Gaulois lors du sac de Rome en 385 et de celui de Delphes en 279 avant JC.
C’est dans le domaine religieux qu’il est le plus usité, tant par exemple au VIII°s. où les empereurs byzantins s’opposèrent à l’adoration des images saintes que tout récemment, au XXI°s. lorsque par exemple en Afghanistan les taliban détruisirent stupidement les deux statues colossales ( 55 m. et 38 m.) de Bouddha minutieusement sculptées quinze siècles plus tôt dans la falaise de Bamiyan.

RIBAMBELLE
Ce mot désigne une grande quantité d’hommes, d’animaux ou de choses. On dit aussi « kyrielle », mais si kyrielle rappelle la répétition de la supplication liturgique lors de la messe, RIBAMBELLE évoque le déroulement d’un long « ruban » ( orthographié « riban » au XIV°s. d’où le mot anglais ribbon .
Le sens fréquentatif ou itératif du concept s’exprime également avec les mots « litanie » ou « théorie ».

H Â
C’est un poisson bien connu des Manchois et fort apprécié par tout gourmet quand il est servi à la crème avec des pommes de terre. Pas aisé de le trouver sur les menus parisiens si on ignore que ce sélacien du genre Galeus est appelé tantôt touille, tantôt milandre, tantôt émissole, tantôt moutelle. En Gaspésie mon hôte l’appelait « chien de mer ». Allez vous y retrouver ! Pour moi, béotien en ichtyologie,il a l’apparence d’un petit requin.
De toute évidence tous ces noms sentent la Scandinavie, hormis le nom savant de l’espèce : « sélacien », formé sur le mot grec sélakhos qui désigne un poisson à peau cartilagineuse.
L’Anthologie palatine (manuscrit grec reconstitué par Konstantin Képhalas en 940, mais découvert seulement au XVII°s. dans la bibliothèque de l’électeur palatin, d’où son nom) précise que cette dénomination a été attribuée à ce genre de poisson en raison des lueurs phosphorescentes qu’il projette. Cf. le nom celas qui signifie « éclat, lueur brillante » et que les Grecs utilisaient par exemple pour le feu que jettent les yeux d’un homme, ou d’une femme, en colère, mais également pour nommer la Lune ( = Seléné, « la brillante au lumineux orbe d’or »).

BUCCIN
En plus de la trompette romaine, ressemblant à la trompe des bouviers, ce mot désigne un gros mollusque gastéropode marin à coquille hélicoïdale.
Si le BUCCIN-trompette vient du latin bucina dont sont dérivés aussi bien l’ancien français « buisine » que l’allemand die Posaune (=trompette, trombonne) où apparaît la racine BU ou PO qui a le sens de « bœuf », le BUCCIN-mollusque vient du latin bucinum dont la racine est le latin bucca (=cavité buccale) en raison de la grande ouverture de la coquille.
L’anglais exprime ce dernier sens par le mot whelk ( ou welk, ou wilk selon la région), dérivé du grec (v)elix (=hélice) en raison de la forme de la coquille.

BULOT
C’est l’autre nom du buccin ou escargot de mer. Mais si buccin (terme méridional) est dérivé du latin bucca ou bucco signifiant « grande bouche », BULOT (terme nordique) est dérivé de l’anglais whelk, synonyme du néerlandais wulk, attestant de la coquille hélicoïdale. Cf. buccin

CRÉPIDULE
Ce nom féminin, souvent orthographié CRÉPIDULA, désigne un mollusque des mers chaudes, inconnu sous nos latitudes jusqu’en 1944, qui fut apporté par les bateaux américains, rassemblés en Angleterre en prévision du jour J sur les plages normandes.
C’est un parasite, à coquille ovalaire, à l’origine du bulot, mais qui depuis des décennies dévaste également les parcs à huîtres.
L’origine est le grec krépis (génitif krépidos) qui a primitivement le sens de chaussure ( pour homme, par opposition à sandalione qui est la chaussure de femme). Son dérivé latin crepida indique que ce parasite rend rugueuse la coquille du mollusque auquel il est accroché. Chez Pline et Dioscoride le mot désigne une plante épineuse.

FLASH
C’est un appareil fournissant une lumière très vive pendant un temps très court, par exemple pour une prise de vue. Autrefois on utilisait une lampe magnésique à éclair unique.
Le mot a été emprunté tel quel à l’anglais où il signifie « éclair ». Lors d’un orage l’éclair se dit flash of lightning. À noter que l’anglais pour FLASH dit flash-light. L’origine est germanique et se retrouve notamment dans le suédois dialectal flasa (= brûler vivement), ainsi que dans l’islandais flasa dont la sémantique est la seule rapidité.
Le français a emprunté « flashback » pour un « retour en arrière », une rétrospective.
Au figuré a flash in the pan est un « feu de paille », alors que flash of inspiration est un « éclair de génie ». De même , aux USA, a flash student signifie un « petit doué ». Ces exemples pour indiquer que la sémantique du mot indique davantage la rapidité que la lumière ou le feu.

PIXEL
C’est l’acronyme , le condensé anglais de picture elements .(« pictures » au pluriel est souvent abrégé en « pix , d’où PIX EL »).
C’est l’unité de base d’une image numérique. Le nombre de PIXELS définit la qualité de l’image. Le mot s’est popularisé avec l’arrivée des appareils-photo numériques qui ont sonné le glas de la pellicule photographique. La technique a depuis longtemps dépassé les sept millions de PIXELS.

SOPHROLOGIE
C’est une discipline nouvelle de la médecine, vieille de moins d’un demi-siècle. Son « inventeur » est le docteur colombien Caycedo qui, à Bogota, s’inspirant des méthodes chinoises de la relaxation (qi gong), du Yoga et de la méditation tantrique, présenta, en 1960, son objectif comme l’étude de la conscience humaine et sur les moyens d’influer sur elle dans un but thérapeutique ou prophylactique.
Ce mot est composé de deux termes grecs :
logos : étude, science, et
sôfrône : sain d’esprit, sensé, prudent, sage, modéré dans ses désirs, tempérant.
Ce dernier terme étant lui-même formé de deux racines :
- l’adjectif sôs (saos) qui a le sens de sûr, bien conservé, intact, et
- le substantif frén qui désigne toute membrane enveloppant un organe ( le diaphragme) : cœur, esprit, âme.
Le Dr Caycedo, devant les hésitations, notamment françaises face à l’hypnose ( son épouse est française et adepte du Yoga), créa un moyen terme, humaniste, qui permet d’accéder à des états de conscience modifiés.
Notons que le premier congrès mondial de SOPHROLOGIE à Barcelone, en 1970, qui réunissait près de 2.000 spécialistes venus de plus de quarante pays étrangers, était présidé par les futurs souverains Juan Carlos et Sofia.

VODKA
C’est l’alcool le plus populaire de Russie et de Pologne. Le mot est russe et sa racine est voda ( prononcer « vada » avec l’accent tonique sur la finale) qui veut dire « eau ».
En slave le suffixe –ka est diminutif, comme dans babouchKA (= mémé chérie ) ou mamotchKA ( = petite mère ). VODKA signifie donc « petite eau » avec le même sens que notre « eau-de-vie ».
Faite à base de grain (ou de pomme de terre), elle est manufacturée sous cinquante-quatre marques différentes à ce jour, et sur tous les continents. De l’originale la maskovskaïa russe, à la suédoise absolute, à la polonaise Zubrowka, la meilleure de toutes.
La firme irlandaise Diageo, leader mondial en alcools et spiritueux, commercialise la vodka la plus vendue, la Smirnoff.
Mais voici que la France innove en vendant la Ciroc, une VODKA faite à base de raisin, distillée cinq fois après fermentation à froid.
Les Russes, toujours assoiffés de VODKA qui n’ont pas les moyens d’en acquérir chez le marchand, fabriquent une pseudo vodka à base de bois, causant fréquemment la mort des consommateurs.

INCARCÉRER
Ce mot nous vient du grec karkaron (=prison) d’une racine indoeuropéenne KARKR qui signifie « enclos ». Le latin correspondant est carcer qui a donné , en vieux français, « chartre » (=prison) et « chartrier »(=geôlier). C’est également la racine de la première syllabe du nom des villes CARThage en Tunisie et CARTagena en Espagne et en Columbie.
L’espagnol en a tiré carcel (=prison), l’allemand Karzer (=prison) et Kerker (=cachot). Mais on retrouve la racine dans le nom arabe de la funeste prison de Bagdad Abu Ghraïb
Quant au mot français « prison », il vient du grec khandanô ( = contenir) dont sont dérivés le latin prehendere (=prendre), l’anglais prey (=proie) et les mots français prise, présure, repriser, appréhender, répréhensible,, déprédation.
En anglais « prison » se dit jail , quelquefois écrit gaol , de la racine KAGH dont sont dérivés « cage, geôle, gabion, haie » en français , hedge (=haie) en anglais et Hag (= clôture ) en allemand.

ISLAM
C’est chronologiquement la dernière des religions abrahamiques monothéistes, instituée par Mohammed (éviter « Mahomet » qui a un sens péjoratif à cause du préfixe « ma » négatif), en Arabie au VII°s. . « Mohammed » vient , dans la fréquence, au second rang des prénoms français, et c’est le prénom le plus usité au monde.
Si le judaïsme a la Torah (= « enseignement », Bible hébraïque), le christianisme l’Évangile, l’ ISLAM a le Coran (= « lecture »).
On compte, pour l’heure, mais en augmentation constante, environ un milliard et demi de musulmans dans le monde dont 25% sont arabes. À noter que 82% sont d’obédience « sunnite », sans hiérarchie, et 18% sont « chiites » avec un clergé ( ces derniers en majorité iraniens).
Le mot ISLAM ( bisémique car en arabe le mot a le sens d’ « écouter » alors que l’acception religieuse implique la « soumission », sous-entendu à Dieu ) est composé de la racine trilittère S L M.
Si écrit en latin, ISLAM avec une minuscule désigne la religion, avec une majuscule le mot désigne l’ensemble des musulmans.
La racine sémitique « S L M » a le sens de « entier, sain, paix ». Avec les voyelles A-I-A ajoutées, SaLiMa veut dire « il était en paix, en bonne santé ».
Avec les voyelles A-A SaLaM veut dire « être en paix » .
Cf. l’équivalent hébreu, de la même famille linguistique « ShaLoM ». « Salam » et « Shalom » sont les salutations les plus populaires en arabe et en hébreu et s’emploient aussi bien pour dire « Salut ! » que pour « Bonjour ! ou « Au revoir ! ».
« Salamalecs » désigne en français des politesses, soit exagérées, soit répétées. Le mot vient de l’arabe salam alaik(um) qui signifie « la paix sur toi ». C’est la salutation la plus courante chez les musulmans.
Avec le préfixe causatif « MU » muSLiM veut dire « pacificateur ».
iSLaM a soit le sens d’ « être soumis » (à Dieu), soit celui de « soumettre ».
En onomastique sémitique on trouve sur cette racine S L M, par exemple :
En arabe : Salman , Suliman ( Suleyman, Soliman ), Salim
En hébreu : Salomon, Salomé, Absalom (ab=père), et même Samuel .
En cananéen : Salem.

CHAMANE
C’est le prêtre, ou plutôt, le guérisseur, le devin, le sorcier en vérité, des adeptes d’une religion pratiquée à l’origine par les gens du nord de l’Amérique et de l’Asie dont par exemple les Finnois et les Mongols. C’est par l’extase qu’il se met en rapport avec l’Être suprême , interprétant les forces mystérieuses de la nature pour gouverner le monde.
La racine du mot est toungouse, langue de la famille altaïque comme le coréen et le japonais, qui a la connotation de « bondir , sauter » c’est à dire « agiter les jambes ».
Ainsi chaque civilisation donne un nom particulier à ses intermédiaires entre Dieu et le monde des humains.
Étymologiquement si le CHAMANE est un « danseur », le sadhu des hindouistes est un « homme de bien », le druide des Celtes est un « savant », le guru bouddhiste un « professeur », avec une nuance non péjorative de « lourdeur », probablement par le poids des connaissances, d’où la ventripotence des représentations de bouddha et, je l’ai remarqué en Extrême-Orient, la faveur
dont jouissent les hommes pansus ou bedonnants, le rabbin des israélites est un « seigneur », le lama tibétain un « homme supérieur », et le mufti des musulmans l’ « interprète de la loi ».
Quant au mot « prêtre », l’acception est celle de la « vieillesse », la racine grecque d’origine étant presbuteros (= plus âgé ).
Notons que hormis CHAMANE ( famille altaïque), lama (famille sino-tibétaine), rabbin et mufti (famille sémitique), les autres mots ( sadhu, guru, prêtre) font partie de notre famille linguistique indo-européenne.

PÉRIL
Le mot a pour origine le substantif grec peira qui a les sens d’épreuve, d’expérience effectuée avec effort et peine, mais également de tromperie et de tentative de nuire par la ruse. De même racine est le verbe grec peirô qui signifie « traverser de part en part, transpercer » et son dérivé poros qui signifie « passage, détroit,pont, expédient (=pour parvenir à ses fins), remède.
Un des dérivés latins est portus qui a pour sens ouverture, passage, port et asile (quand on est parvenu à bon port).
Les dérivés en langues vivantes sont nombreux : les mots français « pore (qui laisse passer les humeurs), péroné (l’os long parallèle au tibia), porte, portique, port, mais aussi opportun » (=facilitant le passage vers le port, l’arrivée au but), l’anglais porch (=porche ), l’allemand Portal (=portail), les mots espagnols puerto (= port) et puerta (= porte).
Le chiasme consonantique P < > F nous offre fare (=voyage) et ford (=gué) en anglais, Führer (=conducteur) et Fahrt (=voyage) en allemand.
Le sens original d’ épreuve se retrouve dans le grec peiratès (=pirate) , le latin periculum (=danger), les mots français « impéritie, péricliter, expert » l’espagnol pericolo (=péril), l’anglais fear (=peur) et l’allemand Gefahr (=danger).
Notons pour clore le sujet que dans l’expression « péril en la demeure », le mot « demeure » n’a pas le sens de « maison », mais celui de « absence de mouvement ». L’expression veut donc dire qu’il est dangereux de laisser les choses en l’état.

CRUSCANTISME
Voici un mot certes peu courant, M.Lenoël d’Evreux, mais n’existerait-il pas dans votre dictionnaire, qu’il n’en est pas moins français .C’est un terme littéraire, créé au XVIIème s. par Jean-Jacques Rousseau , dans ses Confessions III, qui s’applique à la recherche de perfection dans l’usage d’une langue.
Nous n’avons pas d’équivalent en français, si ce n’est « purisme ». Voudrait- on forcer l’expression de façon péjorative, on pourra même parler de rigorisme, voire d’afféterie. C’est pour stigmatiser cette pratique que Molière, avant la lettre, a écrit les Précieuses ridicules.
Le mot vient du nom de l’académie du son de Florence « Accademia della Crusca », fondée au XVIème s. par cinq hommes de lettres florentins pour sauvegarder et promouvoir la perfection de la langue toscane. Ce dialecte italien, parlé également en Corse et en Sardaigne, fut choisi comme langue nationale du pays tout entier lorsque fut constitué le royaume d’Italie il y a moins d’un siècle et demi grâce à des hommes tels que le poète Alessandro Manzoni .

FAVOPHILIE
Comme il y a la philatélie (amour des timbres postaux), la marcophilie (oblitérations et flammes postales), la bédéphilie (bandes dessinées), la buticulamicrophilie (mignonnettes de boissons alcoolisées), la cumixaphilie (pochettes d’allumettes), la glycophilie (emballages de morceaux de sucre), la philopinie (épinglettes, dites « pin’s ») et la vexitophilie (drapeaux,fanions), la FAVOPHILIE ( ou fabophilie) est la manie à collectionner les fèves de galettes des rois.
Des temps préhistoriques la fève fut célébrée en raison de sa forme embryonnaire. Du symbole égyptien pour le fœtus, puis au Moyen-Âge chez nous, la fève fut jeton de vote, notamment chez les Grecs où la fève blanche signifiait l’accord des électeurs, alors que la fève noire condamnait le candidat, d’où le mot « blackbouler » (black = « noir », en anglais).
La galette et sa fève furent institutionnalisées au XVème s. et c’est en 1874 qu’apparaît en Allemagne la première fève , sous forme de baigneur.
Le mot « fève » est dérivé du latin faba, tout comme bob en russe, bean en anglais ou Bohne en allemand. Si le patronyme Fabius désignait à Rome une gens, célèbre pour l’institution des Lupercales de février (dernier mois de l’année romaine), le surnom « fabius » (= « fayot ») était attribué aux courtisans et lèche-bottes, tout comme dans la marine française, aux « rengagés ».

TARBOUCH(E)
C’est le turban rouge orné d’un gland de soie bleue autrefois porté par les Turcs. Si on le trouve également comme couvre-chef chez les Grecs sous forme de bonnet de drap rouge muni d’une houppe, c’est qu’ils en furent au temps de l’antique Athènes les inventeurs.
Byzantins, puis Arabes l’adoptèrent au point qu’il devint le couvre-chef populaire au Maroc où on l’appela « fez » et hors du Maghreb « tarbach fasi » (=chapeau de Fès).
Les musulmans le trouvaient pratique pour la prière où l’islam prescrit aux hommes de toucher le sol du front, rescription difficile à suivre avec les chapeaux que nous connaissons à rebords ?
Si à Istanbul où il est légalement interdit depuis 1923 ( mais les choses évoluent vite en ce début de 3ème millénaire), suite à l’édit de Mustapha Kemal, dit Ata Turk, champion de la laïcité, on l’appelle « fez » ou « fezzi », il est nommé TARBOUCH(E) en Égypte, de deux mots d’origine persane : soit sar (=tête), soit ter (=sueur), et pouch (=couverture), autrement dit il s’agit soit de « coiffure pour absorber la sueu »r, soit simplement « couvre-chef ».
Notons qu’en Afrique le « fez » est en feutre, de forme conique, et que le gland est de soie noire.

OVIN
On retrouve la racine dans le sanskrit avi (=mouton) et dans le grec o(f)is (= mouton, tant mâle que femelle) dont sont dérivés le latin ovis (= brebis), le roumain oaie , l’anglais ewe, le russe ovtsa, l’espagnol oveja et les mots français « ovin, ouaille ».
NB Le latin ovifer ( ovis + ferus) avait le sens de « mouton sauvage », à ne pas confondre avec ovificus (ovum + facere) qui a le sens d’ovipare.
Chez Virgile ovile était la bergerie, tout comme l’espagnol ovil, et ovilla la viande de mouton.
Au figuré ovis désignait un homme niais, un imbécile, un simplet.
« Mouton » est en revanche un mot d’origine celtique, tout comme montone en italien. Les Anglais usent du mot mutton pour désigner la viande cuisinée, alors que l’animal sur pattes se dit sheep ( = mouton) , terme dérivé du germanique skaban qui signifie « gratter », qui a également donné l’allemand Schaf (=brebis) Rappelons qu’en anglais sheep à l’instar de deer (= daim) est invariable.
Notons que le hollandais schaap ( = mouton) a , au figuré, comme le latin ovis, le sens d’imbécile.
Quant au mot « brebis », il nous vient, par un long cheminement, du grec eiros qui a le sens de « laine », via le latin vervex (= berbex ) et fort curieusement avec également , au figuré, le sens d’imbécile.

ŒUF
L’origine est le substantif grec ôov , originellement o(v)ion (=œuf) que ce soit de poule, de crocodile, de poisson ou de serpent.
À Athènes un homme chauve se disait « comme un œuf ».
Le dérivé latin est ovum qui servait notamment de mesure « de la contenance d’une coquille d’œuf ».
Les dérivés dans les langues vivantes sont egg en anglais, Ei en allemand, iaïtso en russe, huevo en espagnol, ovo ou uovo en italien, oeg en danois, ägg
en suédois, et en français « œuf, ovule, ovaire, ovipare, ovale, ovoïde ».

ORIENT
La racine védique arta qui signifie « il est élevé » porte l’acception de « se mettre en mouvement » tout comme le sanskrit rnoti et le hittite arnuzi.
Les dérivés sont légion : les verbes grecs ormaô (=s’élancer), ornumi (=faire se lever), orinô (= soulever, remuer, mettre en mouvement), erkhomai (=venir, aller) et le verbe latin orior (=se lever, naître, commencer).
Il y a dans tous ces verbes la racine du nom grec oros (=montagne) que l’on retrouve dans les mots français « orologie (=traité relatif aux montagnes), orographie (=étude d’un sytème montagneux), orogenèse » (=phénomènes physiques amenant la surrection des montagnes), mais également « origine, avorter » et toute la série relative aux cours d’eau dont « ru, rivière, ruisseau, rive, rival, dériver », ainsi que les mots germaniques reisen (=voyager) en allemand et en anglais run (=courir), roam (=rôder), rise (=monter), raise (=lever) et rear (=élever).
S’orienter, c’est ne pas perdre le nord .




NAISSANCE
La racine sanskrite, aussi surprenant que cela paraisse, se retrouve dans le mot janah (= race). Du grec guenos ( = race) sont dérivés des mots français tels que « genèse, généalogie, hydrogène, progéniture, gendre, général, génie, gentil, engin, ingénu, indigène ».
Moins apparents des mots tels que « généreux, germe, bénin, naïf, natif, nation, nature, Noël » ont la même racine, de même que yerno (=gendre),gente (=gens, le peuple), preñez (= grossesse) et hermano (= frère) en espagnol, et gentleman (= de bonne naissance), native (= indigène) et impregnate ( = mettre enceinte) en anglais, ou Kind (=enfant) et natürlich ( = naturel) en allemand.

MONTAGNE
La racine MON/MIN a le sens de « saillie, hauteur » d’où les dérivés signifiant « menaçant » ( soit par la masse énorme qu’on a devant soi, soit de l’épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête).
On comprend aisément que des mots tels que menez en breton, « mont, proéminent, monticule et monceau » en français, soient de la même racine latine mons (génitif montis). Notons le toponyme Mons, ville belge de Wallonie, annoncée sous cette forme sur les poteaux indicateurs de Bruxelles, mais qui, dès la sortie de la capitale , présente son nom sous la forme flamande de « Bergen » ( qui évidemment signifie « mont »).
Mais la filiation est moins évidente dans des mots tels que « menton, amont, monter, monture, tramontane ou imminent ».

MOINE
La sémantique donne l’idée de « modicité » s’opposant ainsi à « grandeur ». Le sanskrit manak a le sens de « un peu ».
Les deux dérivés grecs sont manos qui signifie « sans consistance ». C’est l’adjectif employé par exemple pour qualifier un pouls peu fréquent, une herbe clairsemée, et monos (= seul, unique, solitaire, isolé) comme dans « monogame » (= qui n’a qu’une femme), ou « monarque » (= qui est seul à gouverner).
Le mot grec monakhos désigne depuis des milliers d’années le religieux vivant seul, pour l’opposer au « cénobite » du grec koinobios (= vie en communauté).
S’il vit au désert le MOINE est un « ermite », du grec erêmos (=désert) dont la sémantique est proche du sanskrit manak et son acception de « vide » ( = dépourvu de ).
Le dérivé latin est monachus d’où viennent également l’anglais monk et l’allemand Mönch.
Sont de la même famille « monastère, moustier, monge » et même « marmouset », eu égard à la taille et « moineau » en raison de la couleur de l’oiseau et de la bure, ce pour le français. Ainsi que monaco (= moine), minuto (= menu) en italien, minster (= église), minute (= menu) en anglais.
Notons pour l’anecdote que la sémantique de petitesse se retrouve avec la même racine dans les mots français « mineur, diminuer, minutie, ménestrel et surtout ministre (minus) » alors que le « maire » a à l’opposé l’acception de grandeur (< major en latin ).

MAGE
Tout comme « moine » comporte l’acception de petitesse, MAGE a celle de grandeur. La racine est le grec megas ( génitif : megalou) qui signifie « grand » et que nous retrouvons par exemple dans « mégalomanie ».
Son dérivé latin est magnus (= grand) qui nous a donné « magnanime » (= au grand cœur) et « magnifique ».
Son comparatif de supériorité (major = plus grand) a de nombreux dérivés : MAGE, maire, magistrat, maître, majuscule, majeur, majordome, majorité. Son superlatif est maximus (= le plus grand).
La conjonction « mais » a la même racine, bien comprise dans l’expression « il n’en peut mais » (= n’en peut plus) De même que mas (=plus) en espagnol
Quant au grand vent du couloir rhodanien, on l’appelle « mistral » de la même racine .

MARÉCAGE
Ce mot d’origine germanique nous vient du francique, la langue de Clovis. La racine est « mare » ( de la flaque d’eau à l’étang) dont sont dérivés marais et maraîcher en français, marisma (= marécage) en espagnol et marsh (=marais) en anglais.

MAISON
La racine de ce mot a le sens de « rester » que l’on retrouve dans le grec menô (= demeurer, être sédentaire), dans le latin manere (= rester, séjourner, s’arrêter, attendre) et dans la dernière syllabe de l’arabe alMANAc (= la halte des chameaux de la caravane).
Sont dérivés les mots français : manoir, mas, masure, ménage, manant, les mots anglais manor (= manoir), manse (= ferme) , menial ( = domestique), manager (= organisateur de la maison), les mots espagnols meson (= auberge), manada (= troupeau).
On retrouve la racine dans de nombreux toponymes comprenant « mesnil » et dans l’allemand Messner (=sacristain).


TILLEUL
Ce mot nous vient via le latin tilia par corruption phonétique du grec filoura composé lui-même de filos + ouron ( = « l’arbre qui aime les abeilles »), que l’on pourrait rapprocher du latin apium (= ache), appelée « plante aux abeilles.
Le mot a pour sémantique « la fibre » et c’est le liber de cet arbre qui était utilisé tant à Athènes qu’à Rome pour la confection du papier. Les vertus médicinales de la feuille sont connues depuis des millénaires.
Il y autant d’affection dans cet arbre que dans son nom, d’où sa symbolique chez les auteurs grecs, notamment dans la légende de Philémon et Baucis, ce dernier ayant réussi à se faire métamorphoser en TILLEUL (cf.Ovide) par amour.
Le TILLEUL est l’arbre national de la Slovénie. Les Allemands l’appellent Linden (à l’origine du nom du botaniste suédois Linné), les Danois Lind, les Anglais Linden ou parfois Lime lorsqu’ils n’usent pas du nom botanique Tilia Cordata. . Mais les Américains lui ont donné le nom de basswood. Les Tchèques le nomment Lipa comme les Russes, les Espagnols Tilia, les Italiens Tiglio.
En Angleterre le mot a servi de nom de famille, puis de prénom tant pour les garçons que pour les filles sous la forme Lindsay (= bouquet de tilleul)
Mais c’est dans le registre des toponymes que le TILLEUL est représenté dans le monde entier, à commencer par Le Teil dans le Gard. Leipzig et Unter den Linden en Allemagne. Lupietsk en Russie, Lipova en Roumanie, Harskut (=puits du tilleul) en Hongrie.

BABEL
Ce mot nous vient de l’akkadien (langue sumérienne) Bab ili (= porte de Dieu). Les interprétations sont multiples, même à celui qui a visité ce site antique de Babylone, vieux de plus de 5.000 ans, à proximité de Bagdad.
Soit fantasme d’une langue unique originelle, soit au contraire lieu des langues multiples, source des malentendus et des erreurs. BABEL, là où les hommes se parlent sans s’entendre, là où ils s’affrontent sans se reconnaître, recommençant toujours et sans trêve leurs monologues inouïs. BABEL, cité des mots et origine des maux, pourtant rêve du silence de la dernière parole.
Babel fut selon la Genèse une tour que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel. Descendants de Noé, ils représentaient l’humanité et parlaient tous la même langue, une langue adamique.
En 2008 il existe plus de 5.000 langues différentes ( il en disparaît une toutes les trois semaines). 80% de ces langues peuvent se regrouper, grâce à leurs racines, au sein de sept familles linguistiques.
L’une de ces familles, la famille « indo-européenne », comprenant neuf des treize langues les plus parlées dans le monde, et remonte à environ 5.000 ans, c’est à dire contemporaine de Babel.
Plus d’un homme sur deux dans le monde parle une langue indo-européenne. En Europe toutes les langues sont de cette famille, sauf le basque, le hongrois, le finnois et l’estonien.
Ne serait-ce là l’origine du mythe transmis par la Bible pour stigmatiser le seul « péché » impardonnable : l’ orgueil ?

TAPAGEUR
Synonyme de criard, bruyant au propre et de prétentieux, voyant au figuré, l’adjectif, dérivé du substantif TAPAGE ( = bruit confus parfois violent) vient du verbe TAPER dont l’origine germanique est le francique tappan (=boucher en frappant) ou de tappo (= bouchon).
L’allemand en a dérivé Zapfen (=bouchon) et l’anglais tap (=robinet). L’espagnol dit tapar (=boucher) et l’italien tappar (=boucher). À Athènes le mot tapa a de nos jours le sens de giffle (sonore) , à rapprocher du français « tape ».

CONFUCIANISME
C’est le nom donné à une école philosophique, morale et politique, dont eu l’initiative le Chinois Kong Fu zi (= Maître Kong), francisé en CONFUCIUS, ayant vécu cinq siècles avant notre ère.
Si officiellement cette école de pensée a été décrétée obsolète en 1911 à la fondation de la république chinoise, voire interdite à l’avènement du maoïsme en 1949, il est évident que son influence rythme encore la vie en République populaire de Chine ainsi qu’au Japon, en Corée et au Viet-Nam, au point qu’on la compare pour l’Asie à celles de Socrate et de Jésus en Occident. Il ne s’agit pas d’une religion, mais d’un système virtuel vertueux.
Pas plus que Bouddha, Socrate, Jésus ou Mohammed, Confucius n’a rien écrit. Tout comme Jésus il fut prédicateur gyrovague, « roi sans couronne », renié par les siens.
Deux écrivains coréens ont écrit en 2007 une synopse des Entretiens de Confucius et du Nouveau Testament.
La base du CONFUCIANISME est la recherche du juste milieu, de la tolérance et le respect due à l’autorité ( qui vient du Ciel) : le gouvernement dans le pays, le père dans la famille et l’enseignant à l’école. Confucius insistait sur le fait que la seule réforme valable de la société commençait dans la famille et dans le cœur de l’individu.

Pâques
La date de PÂQUES a été fixée en fonction du soleil et de la lune par le Pape et les savants
Pour faire court : la fête de Pâques est fixée le 1er dimanche qui suit la 1ère pleine lune du printemps dans l’hémisphère nord, c’est à dire entre le 22 mars et le 25 avril ).
En 325 AD les évêques établissent les normes à respecter dans le monde occidental pour la fixation de la fête.

A l’époque les astronomes et le clergé prédisaient avec grande difficulté l’arrivée de Pâques, en raison de l’absence de calendrier annuel adéquat.
La raison : on pensait que le soleil tournait autour de la terre, source de casse-tête considérable
En 1582 , après des siècles de “solutions” disparates, l’Eglise catholique adopte le calendrier grégorien ( cf. Pape Grégoire XIII) qui devient la norme en Europe et dans la majeure partie du monde.
En 1651 le savant Giovanni Cassini installe une “caméra” sténopée
( steno = étroit / oph = trou ) , une sorte de dispositif photographique dans lequel est utilisé, non un objectif, mais un très petit trou. L’image obtenue est exempte de toute aberration, mais la pose doit être très longue et la netteté n’est évidemment pas parfaite . sur le toit de la cathédrale San Petronia de Bologne , qui a aidé à confirmer la rectitude du nouveau calendrier.
L’observatoire qui concentrait le rayon de soleil sur le sol, a permis à Cassini de calculer avec une grande précision les subséquentes équinoxes vernales ( en latin “ ver “ = printemps) On appelle “ point vernal “ le moment où le soleil passe de l’hémisphère - sud à l’hémisphère - nord .
Ses observations ont permis de résoudre la question embarrassante et confondante relative à la fixation de Pâques pour l’avenir. Subsidiairement ses calculs de la variation du rayon de soleil sur un sol de tuiles installé méticuleusement ont permis, pour la première fois dans l’ histoire astronomique du monde,
de préciser la distance qui sépare la Terre du soleil
Par dessus tout la découverte de Cassini a confirmé la théorie, controversée à l’époque, que la Terre tournait bien autour du soleil, et non , comme l’imposait la cosmologie catholique de l’époque, qui coûta la vie à bien des savants, que la Terre était le centre du système solaire .

MARS
Ce fut longtemps le 1er mois de l’année ( d’où SEPTembre, le 7ème mois, etc.) L’étymologie est latino-grecque, à savoir « mensis »(= mois) et « Ares » (=dieu grec, de la guerre) soit M.AR.S, ce mot ares étant lui-même dérivé du substantif grec anaires (=tueur).
Après la trêve hivernale (neige, pluies, brouillard), reprenaient les activités militaires, l’époque où les troupes étaient rassemblées dans la perspective de nouvelles batailles ( d’où l’expression « champ de Mars »).
S’il fallait rapprocher les cultures, on peut comparer l’aversion qu’avaient les Grecs pour la brutalité et la guerre au respect quasi religieux que portaient les Romains au dieu violent de Mars. Parallèle acceptable de nos jours entre Français et Allemands ou Chinois et Japonais.
C’est sur une colline rocailleuse d’Athènes que la mythologie fit juger le dieu brutal ARÈS qui donna son nom au lieu. D’où le nom du tribunal athénien « aréopage » ( pagos = rocher , d’Arès).
Sous le règne de Numa, en 700 avant notre ère, nous raconte Plutarque, un météorite tomba sur terre que les Romains assimilèrent à un bouclier venu du ciel, d’une planète qu’ils nommèrent MARS.
Ce même nom de MARS fut donné plus tard par les Romains à l’un des jours de la semaine, sous la forme MARDI ( = MARtis DIes = jour de Mars).
C’est en MARS que sont généralement célébrés l’Annonciation par Gabriel de la venue d’un fils-Dieu, et commençant la Semaine Sainte les Rameaux, rappel des branches de palmiers étalées sur le sol le jour de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Le dimanche des Rameaux est aussi appelé « Pâques fleuries » D’où le nom de l’Etat de « Floride » aux USA, territoire découvert par les Espagnols de Ponce de Leon ce jour-là de l’an 1513 ( Pascua florida).
Justin Carmus, brasseur parisien, nomma, au XVIIIème s., «bière de MARS » la boisson fabriquée avec un froment qui se sème en ce mois.

NEIGE
Il est des cas où manquer son train ou son avion tourne à la catastrophe. Décidé à ne jamais me rebeller contre le destin, je n’aurais espérer tirer autant de plaisir, de connaissances et au fond de philosophie le jour où, à Cartwright au Labrador, je ratai mon bateau de retour vers des latitudes plus clémentes. Mis à part l’accueil chaleurux d’esquimaux qui ne laissent jamais un étranger isolé affronter la froidure nocturne, j’eux droit à une vraie leçon de vocabuylaire inuit sur le mot NEIGE.
Mais voyons d’abord ce qu’il en est de NEIGE dans notre famille linguistique indo-européenne. Notons qu’à la différence du français et quelques rares idiomes occidentaux, la plupart des langues ont un mot pour la NEIGE qui tombe et un autre pour celle qui recouvre le sol. Ainsi le grec avait « khiône » pour la neige tombée et « nifetos » pour les flocons de neige, dont sont dérivés le latin « nix » (=la neige) ayant pour génitif « nivis », le vieux français « noif », le romanche « névé », le français NEIGE, l’espagnol « nieve » ( cf. « nevada » = chute de neige), l’anglais « snow », l’allemand « der Schnee » et le russe « snieg ».
Cette racine m’a perlmis d’apprendre à mes hôtes terre-neuvas d’occasion l’histoire étymologique de leur mot « nevluk » que je compris pour désigner les « particules de neige assemblées », c’est à dire « flocons de neige ». Ils m’ont expliqué leur mot « kanik » pour la neige en l’air, alors que « aput » est la neige à terre. Il y avait aussi « iglusak » pour la neige à faire les igloos alors qu’un bloc de neige s’appelle « utvak », « muruanek (= congère) et « nutaryuk (= fraîche chute de neige). Ils disposent en fait d’une douzaine de mots pour désigner la NEIGE selon la circonstance.
Cet état de choses m’a rappelé la litanie des mots cantonais pour, à Hong Kong, désigner ce que nous appelons « restaurant » : « jau ga , jau lau, sihk sat, mihn sik, chaaan teng, dai paai dong et 36 autres. Et quand je pense qu’un Hong Kongais , le n°1 de la gastronomie mondiale ( ex æquo avec le Français) sait exactement quoi trouver sous chaque enseigne. Où sont les neiges d’antan ?


DÉMOCRATIE
Ce terme est composé de deux racines grecques dont la seconde
-cratie (du grec cratos = force) sert de suffixe à nombre de mots avec, pour sémantique, la domination, le gouvernement, la souveraineté au figuré, et au propre la force du corps, la vigueur, la solidité.
C’est une racine qui est à l’origine du gotique hardus (=dure) dont sont dérivés les mots latins cancer (= écrevisse) , carina (=coquille), les mots français « hardi, chancre, cancre (qui a la tête dure), cancer », les mots anglais hard (=dur), hardy (=hardi), et les mots allemands hart (=dur), Härte (=dureté) et härten (=durcir).
Il est probable que vient du même tronc le mot « carène », à la fois coquille de noix et coque de vaisseau.
Quant au mot démo ( du grec démos = peuple, par opposition au roi, aux chefs) il désigne l’ensemble des citoyens.
Démocratie désignerait donc sur le plan politique le gouvernement par le peuple. Mais n’est-ce pas plutôt cet art de faire croire au peuple qu’il gouverne ?
Bernanos a écrit : « Les démocraties ne peuvent pas plus se passer d’être hypocrites que les dictatures d’être cyniques ».
Quel humoriste a trouvé dans démocratie le mot « crasse » et, il est vrai, dans « parlement » les verbes « parler » et « mentir ». ?
Un ami royaliste faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures en ce qu’elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité.

ÉCU
S’il s’agit de la protection utilisée autrefois par les guerriers contre l’impact des flèches pour, une fois le conflit terminé et la paix revenue, servir d’emblème, d’écusson, de blason, voire d‘armoiries, l’origine se trouve dans le grec scutos qui, du premier sens de « peau d’animal écorché » en est venu à désigner la peau travaillée, servant notamment à fabriquer les ÉCUS .
Platon appelait skutotomos (= qui coupe la peau) le cordonnier (mot qu’en français nous avons dérivé de Cordoue, célèbre centre arabe pour le travail du cuir.
Je reste persuadé, contrairement à d’autres linguistes que c’est parce que cette protection était recouverte de peau de bœuf qu’elle s’appelait BOUclier, du grec bous (=bœuf). Je note d’ailleurs que dans l’ Anabase de Xénophon le mot bous a le sens de « bouclier ».
De même lorsque cette protection était recouverte de peau de chèvre ( en grec aïx, génitif aïgos) était-elle appelée « aiguée » d’où nous vient le mot « égide ». C’est ainsi que si l’on comprend « sous les auspices de », le sens original de l’expression « sous l’égide de » est « sous la protection de », en italien « sotto l’egida de », en anglais « under the aegis of », en espagnol « debajo de la egida de » et en russe «nod éguidoï « .
DIPLÔME
Ce mot est formé de deux racines : le préfixe grec « di » qui signifie « deux » et le verbe latin plicare qui a pour sens « plier ». C’est qu’autrefois les DIPLÔMES étaient deux tablettes ou un papier « plié en deux ».
C’est , de nos jours, un document, un titre attestant de la réussite à un examen. Le DIPLÔME est fait pour les gens qui n’ont pas de talent, dit l’humoriste, avec raison.

HÉMIPLÉGIQUE
Il s’agit d’une paralysie monolatérale du corps. Le mot est formé de deux racines grecques : le préfixe êmi qui signifie « moitié » et le verbe plêsô (=frapper), que l’on retrouve dans le latin plaga (= coup, blessure), l’anglais plague (=peste) et le français « plaie ».
Les citoyens français qui se disent « de gauche », car on n’entend jamais quelqu’un se dire « de droite », avouent donc implicitement être HÉMIPLÉGIQUES.
Notons que le mot grec êmikrania correspond bien au français « Migraine » ( = douleur ressentie dans la « moitié » de la tête).

FRELUQUET
Ou bien le mot, après apocope, est dérivé de (fan)freluche qui n’est autre qu’un objet sans valeur, une bagatelle, avec cependant une idée de grosseur, de gonflement (cf. falbala), que l’on retrouve dans le latin décadent fanfaluca, venant du grec pomfolux (=bulle d’air ou d’eau, mais aussi ornement de la coiffure des femmes) ;
Ou bien il s’agit d’une mèche de cheveux, ou d’une frange de dentelle.
De nos jours le terme est péjoratif et désigne un personnage soit frivole, soit prétentieux. Cf. farfelu.

TRUAND
Il semble que ce mot vienne du latin trudere (=pousser) dont un des dérivés est intrudere (=entrer en poussant) et qui nous aurait donné « intrus ».
Le sens a varié avec le temps : au Moyen-Âge le TRUAND était un mendiant professionnel. Puis il devint un vaurien, un débauché, un personnage malhonnête,voire un paresseux. Et c’est dans ce dernier sens que le mot passa la Manche dans l’expression écolière « play truant » (= faire l’école buissonnière) que les Américains expriment sous la forme play hookie.
Il est probable que l’origine du mot soit grecque ( cf. le verbe streugomai) avec le sens de « se consumer, dépérir », que l’on retrouve dans le norrois striuka (=s’arrêter par faiblesse ou être malade) et, à mon avis, dans le verbe anglais to strike qui a pour signification particulière « faire grève ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire